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    Home » La cherté de la vie ou l’arbre qui cache – mal- la forêt.
    Le Regard de Gdc

    La cherté de la vie ou l’arbre qui cache – mal- la forêt.

    octobre 18, 2024Mise à jouroctobre 18, 2024Aucun commentaire
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    Les prix élevés pratiqués ne sont pas la seule explication de la tourmente sociale que connaît la Martinique.
    La crise identitaire larvée toujours prégnante explique aussi l’agitation que connaît le pays. Toutefois les excès intolérables, vols, rapines et incendies résultent de la criminalisation ambiante, elle-même provoquée par un trafic important de stupéfiants, les prémices d’une « haïticisation » de la société, à l’instar de la première république noire de la Caraïbe, où les gangs ambitionnent de prendre le pouvoir … Ici nos pyromanes masqués veulent démontrer leur capacité d’influer le cours des choses. Et un jour on découvrira que des pervers auront profité de l’occasion pour régler les comptes de rivaux commerciaux ou pour sordidement exercer une vendetta personnelle…
    Certains mettent en avant des manœuvres qui seraient engagées par une puissance étrangère – l’Azerbaïdjan- qui fomenterait les désordres auxquels nous assistons pour se venger du soutien apporté par la France à l’Arménie dans le conflit qui l’oppose à ce pays. Sur ce dernier point, soyons réalistes, cela serait-il vrai, pour que ces actions de déstabilisation prospèrent au point où les choses sont devenues ces derniers jours, il fallait que la situation soit bien dégradée:
    Or, que constate-t-on ? Que les chiffres officiels de l’Insee attestent de l’extrême paupérisation d’une partie importante de la population, près de 100 000 personnes, plus du tiers des Martiniquais! On ne s’étonnera pas que la cherté de la vie puisse à la longue être devenue un tel motif de contestation.
    C’est, dit autrement qu’il est demandé à des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté (60% du salaire médian) soit avec 1200 euros par mois, de faire face à des dépenses qui ne cessent de croître, pour nourrir leur famille à une échelle de 40% plus élevée que dans l’hexagone et 17% plus cher pour tous ces objets, devenus à la longue indispensables du fait de la pression d’un consumérisme prégnant qui accable la population. D’où les frustrations de personnes qui doivent faire face à toutes sortes de difficultés par ailleurs: dans les transports, les problèmes de santé, le départ sans retour des enfants, la solitude des anciens etc.
    À ce contexte exacerbé d’incitation à la consommation s’ajoute la disparition des schèmes culturels, des traditions de solidarité et d’entraide protectrices qui ont permis à la société créole de perdurer jusque-là.
    C’est l’école, l’instruction qui auraient pu permettre d’appréhender avec intelligence tous ces problèmes qui assaillent notre communauté. Mais malheureusement, au déficit d’éducation du fait de la dégradation du cadre familial, s’ajoutent les effets de la déliquescence du modèle éducatif en place (qui cumule à la fois les conséquences de la faillite de l’éducation nationale française et son inadéquation à nos réalités culturelles, à nos besoins de développement économique, à notre insertion dans notre environnement géographique. Sous-formée, mal éduquée, à peine instruite, notre jeunesse arrive à l’âge adulte sans autonomie de la pensée, sans cadre conceptuel utile à la compréhension des subtilités du monde. Les conséquences? Ce à quoi on assiste impuissant actuellement, une perméabilité aux théories du complot, aux manipulations de l’histoire (entretenue par une flopée de réseaux sociaux); une simplification réductrice des problèmes, des actes et postures incompréhensibles. De tout cela, il résulte un niveau insuffisant de la représentation politique, impuissante à régler les nombreux problèmes qui accablent le quotidien de la population.
    Dans un tel contexte délétère, s’installe une racisation de la relation entretenue par une exacerbation des horreurs de notre douloureuse histoire, une incapacité d’admettre la nécessité d’aller en avant, pour la survie de notre humanité, pour participer à la marche du monde.
    Alors que faire?
    Quitter le pays pour fuir les conflits ou demander l’usage de la force comme réponse à la dégradation de la situation, au risque d’attiser, sinon de susciter de nouvelles haines?
    Œuvrer pour que la société martiniquaise se regarde sans indulgence et entreprenne de changer de modèle de vivre ensemble, en toute sérénité, sans a priori idéologique pour améliorer la gouvernance, procéder aux changements pour que les choses aillent mieux. Sans désespérer de notre humanité, nos espoirs en ce sens sont ténus… Des causes à la fois objectives (des intérêts catégoriels trop importants) et subjectives (la peur de tout changement, la faible conscience (ou volonté) de former une communauté) sont des barrières infranchissables en l’état des consciences.
    La question béké.
    On devrait plutôt dire la « bouc émissarisation » des békés martiniquais.
    Dans le contexte délétère actuel, ce qui prend racine dans notre histoire et dont les branches mortifères auraient dû avoir été éliminées par un travail collectif non pas d’oubli, mais d’affranchissement spirituel est devenu l’alpha et l’oméga de l’explication de tous nos malheurs et trop souvent de nos propres insuffisances. Pour l’instant en dépit des efforts de certains, nous devrons encore traîner ce boulet!
    Procéder à un travail d’asepsie sociale.
    Il est manifeste que les moyens mis en œuvre pour maintenir à ce jour le système actuel se révèlent insuffisants. Les carences du système éducatif, les désordres insupportables du quotidien, le rôle mitigé des collectivités dans le développement, la priorité qui semble être donnée avec emphase à des problématiques identitaires privilégiés par rapport à l’amélioration du quotidien de la population, tout cela wmis ensemble a entraîné un blocage de notre société martiniquaise.

    Pousser plus loin la réflexion.
    Un état de fait quasi universel auquel on assiste de nos jours et sous toutes les latitudes est « l’effondrement éthique du Savoir. » Nous avons plus haut évoqué l’état d’acculturation des plus défavorisés de notre communauté. Des privilégiés pour leur part auront surmonté avec facilité les obstacles de l’élitisme éducationnel français. Cela en fait-il des exemples à suivre? Cette minorité est-elle un modèle fiable pour les laissés pour compte qui actuellement dans le tumulte et le désordre tentent de faire entendre leur voix ? Nous ne le pensons pas. L’effondrement éthique du savoir
    À ne pas en douter, cet état de fait est incontestable au sein de notre communauté.
    Cette notion qui explique bien des comportements individuels ou collectifs a été publiée par la sociologue Eva Illouz qui développe la notion de « pouvoirisme », perception dichotomique de n’appréhender les situations qu’en termes de rapport de pouvoir : dominant et dominé.
    Luc Boltanski a dit d’elle « qu’elle contribuait au renouveau de la pensée critique en faisant converger les recherches de deux champs disciplinaires jusque-là opposés : celui de l’économie et celui des émotions ».
    Dans ses livres dans une langue toujours simple et accessible elle a met à jour la façon dont les pratiques consuméristes déterminent l’idée que l’on se fait de ses sentiments les plus intimes, en d’autres termes comment le capitalisme consumériste, détermine les émotions de chacun.
    Avec Le 8 octobre : généalogie d’une haine vertueuse, un petit texte qu’elle a fait paraître, elle pose les bases d’une archéologie économique et culturelle d’une autre émotion, non plus l’amour, mais la haine, dans les milieux intellectuels et universitaires aujourd’hui.
    Pour cette philosophe, ce déplorable état des sociétés occidentales auxquelles nous nous rattachons c’est « la façon dont nos pratiques consuméristes déterminent l’idée que nous nous faisons de nos sentiments les plus intimes, comment le capitalisme consumériste en d’autres termes, détermine nos émotions. » L’exacerbation de la demande est devenue le moteur des sociétés occidentales. Cette convergence de la recherche de deux champs disciplinaires jusque-là opposés, celui de l’économie et celui des émotions pose les bases d’une théorie économique et culturelle sur le triomphe d’une autre émotion, non plus l’amour mais la haine, dans les milieux intellectuels et universitaires aujourd’hui. A bien regarder ce qui se passe en nous répond tout à fait à l’analyse de la sociologue. Ce débat sur la cherté de la vie à entraîné la Martinique dans ce tourbillon de haine dont parle par la sociologue. et cela touche tous les protagonistes de cette affaire.
    Amour toujours
    Mais nous ne pouvons conclure cette analyse sur cette note pessimiste.
    Dans un ouvrage collectif * des penseurs développent l’idée que l’amour semble la seule force capable de subvertir la fatalité du destin, de conjurer les sortilèges du social. Pierre Bourdieu y voyait une «trève miraculeuse» qui suspend toute domination. À l’occasion du 24ᵉ Forum Philo Le Monde-Le Mans, Alain Badiou a célébré «l’espace libre ouvert par l’amour» (…) « … la grande passion est l’unique chemin non seulement vers une pensée véritable, mais vers un lien authentique avec autrui. »Elle apporte un cinglant démenti à l’idée selon laquelle chaque individu recherche exclusivement son propre intérêt. «Je t’aime» serait une formule qui constituerait un «défi d’existence» à toute langue humaine ; il est l’autre nom de l’éthique, puisqu’il met à l’épreuve notre responsabilité à l’égard d’autrui. »
    Dans notre contexte actuel esquiver l’amour, attiser le mépris, pointer du doigt les insuffisances d’une population qui clame sa souffrance ou honnir la grande distribution et mépriser les élus, c’est s’interdire de penser.
    Alors, avec beaucoup « d’amour pour notre pays et ceux qui l’habitent » mettons les choses à plat. En d’autres termes, si les choses étaient dans leur ensemble si peu imparfaites, et qu’il n’y a en fait que la question des prix de l’alimentation à régler, un délinquant ex pensionnaire des geôles françaises aurait-il pu avoir un tel impact, que les actes de vandalisme dont on lui impute l’entière responsabilité n’auraient-ils pas été pointés par la population, leurs auteurs dénoncés et traqués par l’entière population ?
    Les centrales Syndicales, les politiques si frileux généralement ce seraient-ils raccrochés au train de la contestation populaire mise en marche?
    Comme on le voit la question de la cherté de la vie qui a servi de détonateur ne doit pas masquer les réalités sous-jacentes ci-dessus évoquées

    Enfin, si tout cela n’était que l’expression d’un vague à l’âme d’une population gâtée et nantie par le système, le gouvernement (conservateur) en place aurait-il accepté de déléguer au président autonomiste de la collectivité le règlement d’une situation portant à ce point atteinte à l’ordre public ?

    *Ouvrage collectif de Christine Angot, Alain Badiou, Pascal Bruckner, Belinda Cannone, Alain Finkielkraut, Jean-Pascal Gayan, Valérie Gérard, Fabrice Hadjadj, Claude Hagège, Éva Illouz, Julia Kristeva, Camille Laurens, Catherine Malabou, Corine Pelluchon, David Reby, Michel Schneider et de Pierre Zaoui. Édition publiée sous la direction de Jean Birnbaum. Collection Folio essais (no583) Gallimard Parution. 10-10-2013

    Gérard Dorwling-Carter.

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