La chute du gouvernement Barnier en France a des répercussions profondes sur l’Europe. Emmanuel Macron est perçu comme le principal responsable, accusé d’avoir détruit l’équilibre politique traditionnel et plongé le pays dans une crise budgétaire et politique sans précédent. La France se retrouve sans gouvernement, sans budget pour 2025, et face à une montée inquiétante de l’extrême droite incarnée par Marine Le Pen.
Cette crise française s’inscrit dans un contexte européen déjà fragilisé par une succession de chocs depuis 2008. En Allemagne, la crise économique et la transition politique après Merkel laissent l’Europe sans véritable leadership, alors que des défis majeurs – guerre en Ukraine, tensions géopolitiques, montée du populisme – s’intensifient. L’incertitude affaiblit l’axe franco-allemand, mettant en péril la stabilité de l’Union européenne.
La gestion de Macron a été marquée par des promesses non tenues, des concessions à l’extrême droite et une incapacité à mener les réformes nécessaires, laissant derrière lui un paysage politique et économique dévasté.
Voici l’état du pays dont dépend une partie de notre avenir. Que devons-nous espérer dans ce contexte ? Allons-nous continuer à attribuer notre mal-développement uniquement aux carences d’un État dont les difficultés sont évidentes ? Pouvons-nous encore nous lamenter et stagner dans un immobilisme mortifère ?
Que l’on ne s’y trompe pas : les paradigmes d’hier sont dépassés: l’État-Providence, la mère-patrie en charge de ses anciennes colonies, ces images d’Épinal vont de plus en pus s’estomper. Il nous faut nous prendre en mains pour arrêter le désastre qui ira en grandissant. Le RPPRAC, le R sont les signes avant coureurs d’une déflagration sociale que nul ne pourra réparer.
Aussi, comme nous invitait Aimé Césaire dans “Et les chiens se taisaient”, peut-être que nous devrions
« Comme de vaillants hommes, nous ceindre pour un rude combat, comme de vaillants hommes, à nous courber sur nos plaies, comme de vaillants hommes, plier le genou, non pour une prière, mais pour un bond farouche. »
Ce rappel nous invite à faire preuve de persévérance et de courage face aux défis de notre existence et de notre histoire. Si cette exhortation du grand poète ne suffit pas, tirons ensemble, avec humilité, les leçons du chaos dans lequel notre manque de prévoyance et de courage politique nous aura collectivement plongés.
Gérard Dorwling-Carter