Nos territoires d’Outre-Mer, confrontés à des aléas climatiques récurrents et des émeutes récentes, subissent une crise assurantielle alarmante. Les principales compagnies d’assurance réduisent leur couverture, laissant les entreprises locales dans une situation critique. Une lettre ouverte de la FEDOM adressée au Premier ministre François Bayrou appelle à des mesures urgentes pour éviter une catastrophe économique et sociale.
Ce courrier, à télécharger en bas d’article, est cosigné par quasiment tous les responsables politiques et économiques des Outre-Mer.
La problématique des assurances dans les Outre-mer est loin d’être nouvelle. Toutefois, elle atteint aujourd’hui un niveau critique. Dans une lettre adressée au Premier ministre François Bayrou le 9 janvier 2025, un groupe de dirigeants ultramarins alerte sur les conséquences désastreuses de cette crise pour les entreprises et les particuliers.
La fréquence des aléas climatiques tels que les ouragans Irma et Chido a rendu les risques coûteux pour les compagnies d’assurance. Ces dernières, confrontées à une recrudescence des émeutes en Nouvelle-Calédonie et en Martinique, ont annoncé des mesures drastiques : résiliation de contrats, augmentation vertigineuse des primes, ou suppression des garanties liées aux émeutes. Parmi les acteurs majeurs, Generali, Allianz et Groupama ont drastiquement réduit leurs interventions, mettant en péril la viabilité économique des territoires.
Une situation alarmante pour les entreprises
Les entreprises locales, premières victimes des pillages et incendies, peinent à se relever. En l’absence d’indemnisation rapide et face à des primes d’assurance devenues insoutenables, leur survie est compromise. La raréfaction des contrats adaptés complique également l’accès au crédit, essentiel pour relancer l’activité économique. Selon la Fédération Bancaire Française, cette crise assurantielle constitue un frein majeur au financement bancaire, préalable indispensable à la reconstruction.
Des impacts sociaux et économiques majeurs
Au-delà des entreprises, cette crise menace également les particuliers. Si les assureurs se retirent totalement des Outre-mer, les populations risquent de perdre leur couverture de base. Cela contribue à dégrader l’image des territoires, perçus comme des régions où ni la sécurité des biens ni celle des personnes n’est garantie. Cette perception pourrait dissuader les investisseurs et les touristes, accentuant l’isolement économique des Outre-mer.
Un appel à l’action de l’État
Face à cette situation, les signataires appellent à une réponse forte et immédiate de l’État. Parmi les solutions proposées figurent la création d’un fonds spécifique au risque émeutes, garanti par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), et l’adaptation du régime des catastrophes naturelles pour inclure davantage de spécificités ultramarines. Des mesures fiscales incitatives pourraient également encourager de nouveaux assureurs à s’implanter dans ces territoires, renforçant la concurrence et l’accès à des contrats adaptés.
Cette lettre, signée par des représentants économiques de toutes les régions ultramarines, souligne l’urgence d’une action concertée. Les défis sont nombreux, mais la survie économique et sociale de ces territoires en dépend. À présent, la balle est dans le camp du Gouvernement pour apporter des réponses concrètes et durables.
LISTE DES SIGNATAIRES
Guadeloupe :
Bruno BLANDIN, président de l’UDE-MEDEF Guadeloupe
Catherine CADROT, présidente de l’UMIH Direct Guadeloupe
Franck DESALME, président des MPI Guadeloupe et de l’IGUAVIE
José GADDARKAN, président de la FRBTP Guadeloupe
Patrick VIAL-COLLET, président de la CCI Îles de Guadeloupe
Simon VAINQUEUR, président de la CMA Guadeloupe
Guyane :
Emmanuel BAZIN DE JESSEY, président de la FRBTP Guyane
Thomas CAPARROS, président de l’Interprobois Guyane
Thara GOVINDIN, présidente du MEDEF Guyane
Laurent MIRABEL, président des MPI Guyane
Carine SINAÏ-BOSSOU, présidente de la CCI Guyane
Nouvelle-Calédonie :
David GUYENNE, président de la CCI Nouvelle-Calédonie
Elizabeth RIVIERE, présidente de la CMA Nouvelle-Calédonie
Mimsy DALY, présidente du MEDEF Nouvelle-Calédonie
Christophe NIAUTOU, président de la Chambre d’Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie (CAPNC)
Martinique :
Jean-Yves BONNAIRE, président de Contact-Entreprises
Philippe JOCK, président de la CCI Martinique
Charles LARCHER, président de l’AMPI Martinique
Emmanuel LISE, président du Cluster Maritime Martinique
Christophe LUPON, président de l’UMIH Martinique
Steve PATOLE, président de la FRBTP Martinique
Catherine RODAP, présidente du MEDEF Martinique
Henri SALOMON, président de la CMA Martinique
Mayotte :
Mohamed ALI HAMID, président de la CCI Mayotte
Carla BALTUS, présidente du MEDEF Mayotte
Julian CHAMPIAT, président de la FMBTP
Polynésie française :
Kelly ASIN MOUX, président de la CCISM Polynésie
Steve HAMBLIN, président du MEDEF Polynésie
Stéphane PEREZ, président du Cluster Maritime Polynésie
La Réunion :
Michel DIJOUX, président de l’ADIR Réunion
Didier FAUCHARD, président du MEDEF Réunion
Philippe LABRO, président du Syndicat du sucre de La Réunion
Anthony LEBON, président de la FRBTP
Gérard LEBON, président de la CPME Réunion
Bernard PICARDO, président de la CMA Réunion
Pierrick ROBERT, président de la CCI Réunion
Stéphane SANZ, président de la FPI Réunion
Saint-Barthélemy :
Thomas GREAUX, président de la CEM Saint-Barthélemy
Saint-Martin :
Michel VOGEL, président du MEDEF-FIPCOM Saint-Martin
Angèle DORMOY, présidente de la CCI Saint-Martin
Saint-Pierre et Miquelon :
Roger HELENE, président du MEDEF et de la FEABTP Saint-Pierre et Miquelon
Delphine DAGORT, présidente de la CACIMA Saint-Pierre et Miquelon
Wallis et Futuna :
Otilone TOKOTUU, président de la CCIMA Wallis et Futuna