DE LA PÉRIPHÉRIE AU CENTRE DU MONDE est le nom d’un manifeste proposé en 2017 pour débattre de 20 MESURES POUR LES OUTRE-MER guidées par le fil de l’avenir et de la participation citoyenne face aux grandes transitions…
A l’horizon des 10 ans de prospective qui marqueront en 2027 ce mouvement franc-tireur et son évolution, sa fondatrice Rama Yade reste un témoin privilégié pour remonter le fil de l’histoire et inspirer dans le débat public un véritable incubateur de l’engagement.
Face à l’affirmation nouvelle des citoyens à faire entendre leur voix et à prendre part aux décisions, elle indiquait déjà en 2017 : ‘’J’ai la conviction que ceux qui sont à l’origine des problèmes de la France ne peuvent pas faire partie de la solution. Ils sont pour la plupart responsables de n’avoir rien fait parce qu’ils ont manqué de courage”.
Malgré des constats pessimistes, voire alarmistes face à la hauteur des défis à surmonter, elle ajoutait : ”Parce que les Français ont perdu toute confiance, l’élection française de 2017 ne ressemblera à aucune autre.”
Qu’en sera-t-il en 2027 ? Dix ans après le passage de ”ceux qui ont marché” dans le vide avec Emmanuel Macron, après avoir été pris de vertige par la présidence ”normale” de François Hollande ?
L’idéal républicain, sans cesse invoqué mais sans contenu, tourne à vide.
Formons-nous encore une nation ? Le voulons-nous ?
Dans les Outre-mer, les raisons des inégalités tiennent encore à plusieurs facteurs :
– Les transferts publics métropolitains augmentent les déformations dans la répartition des revenus : les entreprises trouvent des clients auprès des fonctionnaires sur-rémunérés, et cette clientèle aux revenus provenant de l’extérieur encourage la pratique de prix élevés. Enfin, une partie des investissements étant financée par l’extérieur au travers de mécanismes de défiscalisation, cela permet de réduire la part des profits nécessaires aux financements d’investissements et d’augmenter la part des profits directement consommée, d’où de fortes inégalités de consommation entre la frange de la population la plus riche et la frange la plus pauvre.
– Un sous-développement économique entretenu par une fiscalité confiscatoire, une politique
qui décourage le travail et des monopoles détenus par quelques familles qui imposent aux ultramarins, via des rentes insupportables, des biens issus de la métropole à des prix très excessifs.
– La nature familiale du capitalisme pousse les entrepreneurs à suivre une logique d’augmentation des prix en fonction de la satisfaction de leur consommation. Une partie non négligeable des profits est consommée directement par les entrepreneurs eux-mêmes.
L’égalité des droits est une condition essentielle de la République de la confiance. Il est temps d’apporter une vraie liberté aux territoires d’outre-mer. L’heure n’est plus au bricolage mais à l’excellence.
La prise de conscience salutaire laissera entrevoir la multitude des futurs possibles et les nouveaux modèles à mettre en œuvre, en s’inspirant des travaux développés par le mouvement la France qui ose.
Kevin LOGNONÉ