Ce lundi, la DEETS et France Travail ont présenté conjointement les chiffres du nombre d’inscrits à France Travail. Des indicateurs en hausse qui ne sont pas dus uniquement à la conjoncture mais également à une des applications de la loi du Plein emploi, le 1er janvier 2025.
Tous les trimestres, France Travail et la DEETS publient le nombre d’inscrits à France Travail. Ce premier trimestre 2025 est un peu particulier. En cause, l’application de la loi Plein emploi. En effet, la nouvelle loi en place depuis le 1er janvier modifie la présentation des statistiques et ses éléments d’analyse mais pas uniquement. Cette loi modifie également les modalités d’accompagnement des demandeurs d’emploi. « En faisant en sorte que toutes les personnes qui sont à la recherche d’un emploi bénéficient bien d’un accompagnement et accompagner toutes les entreprises dans leur recherche de collaborateurs », précise Yannick Decompois, directeur de la DEETS.
La loi du Plein emploi permettra un nouveau service public de l’emploi. Les institutions de l’emploi donc, l’Etat, la CTM, les missions locales, France Travail travailleront désormais en réseau. « On va mettre en commun des outils informatiques et des acteurs. Par exemple, une personne qui sera suivie en mission locale sera immédiatement connue par France Travail. » Ce maillage se fera à l’échelle de la Martinique ainsi qu’à l’échelon infra-départemental. Un des objectifs de la cette loi est de rendre visible des catégories de personnes non inscrites et d’avoir une réduction du « halo » du chômage. « On peut espérer que ce halo se réduise au bénéfice d’une inscription plus grande à France Travail », intervient Stéphane Bailly, directeur régional de France Travail.
La loi implique des modifications des modalités d’inscription à France Travail. « C’est ça qui va avoir un impact fort sur les statistiques de ce trimestre », explique Yannick Decompois. En effet, dorénavant toutes les personnes qui bénéficient du RSA sont automatiquement inscrites à France Travail, ce qui n’était pas le cas avant le 1er janvier. Le cas sera le même pour les jeunes suivis par les missions locales, eux aussi seront de fait inscrits à France Travail. « Il y aura un impact en terme de chiffres. Nous n’avons plus le même périmètre qui est pris en compte dans les statistiques trimestrielles », indique le directeur de la DEETS.
Après ces inscriptions, un diagnostique est établi pour le suivi des inscrits. La CTM sera donc en charge d’orienter les bénéficiaires du RSA vers un parcours professionnel, un parcours à vocation d’insertion sociale ou un parcours socioprofessionnel.
Deux nouvelles catégories de chercheurs d’emploi ont été créées, les catégories F et G. La deuxième est transitoire. Elle correspond à toutes les personnes bénéficiant du RSA qui ont automatiquement basculé vers France Travail soit 14 775 personnes. Tandis que la catégorie F concerne ceux qui sont suivis par les services sociaux de la collectivité.
Ces nouveaux facteurs de calculs font donc mécaniquement augmenter le nombre personnes inscrites à France Travail. Pour ce premier trimestre 2025, on compte 48 850 personnes inscrites à France Travail. C’est sur la catégorie A que la loi a le plus d’impact, elle voit pour ce trimestre une augmentation de 7,5% et de plus de 10% par rapport à l’année dernière.
Qu’est ce que la loi du Plein emploi?
Selon le ministère du Travail, La loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 porte l’ambition d’une amélioration de l’accompagnement des demandeurs d’emploi et des entreprises grâce à l’implication collective et coordonnée de tous les acteurs du secteur de l’insertion et de l’emploi. Structurée autour de cinq parties, cette loi traduit ces ambitions afin de permettre à chacun l’accès ou le retour à l’emploi. Parmi les cinq piliers : un accompagnement renforcé, une généralisation de l’accompagnement renforcé, l’expérimentation de nouvelles modalités d’accompagnement, une coopération structurée entre les acteurs et un accès à l’emploi facilité pour les personnes en situation de handicap.
Laurianne Nomel