BEL BONJOU TOUT’MOUN’
L’objectif le plus absolu de toute politique publique est de faire reculer la violence.
Nous avons déjà eu l’occasion de le souligner: les élections elles-mêmes, organisées avec beaucoup trop d’argent public, déchainent la violence, et placent à la tête de nos démocraties des personnes coutumières de cette violence.
Chez nous, le record de la violence verbale a été atteint à Fort-de-France, quand, en 1977, les organisateurs de la campagne de l’un des candidats, Aimé Césaire, se sont crus autorisés à comparer son adversaire, Léon-Laurent Valère, à un Orang-Outang du nom de King-Kong.
La violence physique ultime a été atteinte l’année suivante, lors de l’assassinat, toujours à Fort-de-France, de Théolien Jalta, chef du serve d’ordre du candidat adversaire d’Aimé Césaire, Michel Renard.
On nous dit aujourd’hui que notre président du Conseil Exécutif aurait usé de violence, verbale et physique, à l’encontre de l’un de ses employés, lui-même auteur de violences écrites, dans le cadre d’une réunion syndicale au sein même de la CTM.
Un ancien trafiquant de drogue mène officiellement le combat contre la vie chère, suivi de nombreux manifestants ; rappelons à ceux qui l’auraient oublié que la consommation permise par le trafic de drogue tue tous les jours des milliers de personnes, et gâche la vie de millions d’autres, notamment des jeunes, de par le monde.
Dans le même temps, des commerces, des maisons, des véhicules sont incendiés, et les forces de l’ordre sont l’objet de tirs à balles réelles.
La situation est claire : La Martinique est en voie de gangstérisation.
Les chiffres officiels de la délinquance nous placent, en 2023, dans le trio de tête des territoires français les plus violents en terme de nombre de morts par armes blanches ou armes à feu.
Chacun d’entre nous est concerné.
Non seulement les troubles actuels aggravent les difficultés économiques de ceux qui ne sont pas protégés par leur statut professionnel , mais ils menacent la liberté et la sécurité de tous.
La solution?
Outre une efficacité accrue des autorités en charge de notre sécurité, avec une volonté plus forte et des moyens supplémentaires, la voie est claire:
Engager, enfin, ce que prévoit la loi depuis de longues années: l’élaboration, ensemble, sous l’égide de la CTM, d’ un schéma de développement de la Martinique incluant nos propres méthodes de lutte contre les inégalités: inégalité devant l’emploi, devant le pouvoir d’achat, devant l’éducation, devant les transports, devant le logement, etc…
Avec des objectifs chiffrés, datés, contrôlés.
L’acharnement de nos élus, depuis plus de 40 ans, à ne pas réaliser ce travail autonome et indispensable de planification et d’organisation dans un territoire encore fortement marqué par les stigmates d’une colonisation très particulière, laisse le champ libre à toutes les violences et à toutes les inégalités.
MANMAY AN NOU GADÉ DOUVAN!
Maurice Laouchez
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