« Lever le tabou de l’argent, c’est ouvrir la voie à de nombreuses possibilités »
Jonathan Henry veut faire bouger les choses. Avec son association Lajan Kontan, il s’est donné une mission claire : parler d’argent sans tabou, et montrer que chacun peut apprendre à investir, même sans être expert. Depuis son retour en Martinique en 2022, il organise des rencontres qui rassemblent de plus en plus de monde autour d’un même objectif : comprendre, partager et oser se lancer. La dernière édition a eu lieu le 24 avril à Fort-de-France. Entretien.
Jonathan, comment est né le projet Lajan Kontan ?
Quand je suis revenu vivre en Martinique, j’avais en tête l’idée de monter un projet personnel autour de l’investissement. C’est une passion que j’ai depuis plusieurs années. J’ai commencé à me former sérieusement juste avant le Covid, puis pendant le confinement, j’ai consommé énormément de contenu sur le sujet : la bourse, l’immobilier, les cryptos, le conseil en gestion de patrimoine. À mon arrivée, j’avais deux options : créer directement une entreprise dans ce domaine ou continuer à apprendre en parallèle d’un poste salarié. J’ai finalement eu une excellente opportunité chez un Promoteur immobilier et j’ai opté pour la seconde option. Quoiqu’il en soit, je n’ai pas abandonné cette envie de transmettre.
C’est ainsi que j’ai lancé l’Apéro Invest de Lajan Kontan, simplement. Le premier “événement”, s’est tenu chez moi, de manière informelle sur ma terrasse. Nous étions dix. La famille, les proches. Nous avons a passé deux heures à discuter d’argent, de placements, de finances personnelles. Mon but, c’était de partager tout ce que j’avais appris, sans prétention, mais de façon concrète. Ils ont tout de suite accroché. Puis en novembre 2024, j’ai organisé la première rencontre publique, avec une trentaine de participants, sur le thème de la Bourse. En mars dernier, nous étions 75 sur un rooftop à Fort-de-France pour balayer tous les types d’investissements. Fin avril, nous étions 120 au dernier événement, dédié à l’immobilier. C’est là que j’ai compris que la demande était réelle.
« Mon but n’est pas de vendre du rêve, mais simplement de montrer qu’il est possible d’apprendre à gérer notre argent et d’investir même en partant de zéro. »

Quel est l’objectif de Lajan Kontan ?
L’objectif est d’améliorer notre l’éducation financière. En Martinique, aux Antilles et en France de manière générale, nous n’apprenons pas à gérer notre argent, c’est un sujet relativement tabou. Et pourtant, il est omniprésent dans nos vies. L’idée de Lajan Kontan, c’est justement de briser ce tabou. Expliquer ce qu’est un investissement, comment fonctionne un crédit, comment lire un contrat d’assurance-vie, où trouver les bons conseillers, quelles erreurs éviter…
L’idée n’est pas de vendre du rêve mais simplement de rendre l’information accessible. Démocratiser ce savoir sur notre territoire, et surtout, montrer que c’est possible, même en commençant petit.
Tu sens qu’il y a une attente chez les gens ?
Oui, clairement. Suite aux deux derniers événements, j’ai reçu énormément de messages positifs : « C’était clair, accessible et utile ». Et surtout, ils en voulaient plus. Tout cela m’encourage à continuer.
Le prochain événement aura lieu le jeudi 26 juin à 19h au Centre Commercial Le Rond-Point.
Le thème cette fois, c’est la Bourse : comment fonctionnent les marchés, qu’est-ce qu’une action, comment se lancer, quelles sont les différentes étapes, les erreurs fréquentes, les astuces… On va tout passer en revue, avec des exemples concrets.
À qui s’adressent ces rencontres ?
À tout le monde. J’ai des participants de 25 à 55 ans. La majorité de mon public a entre 35 et 45 ans. Ce sont souvent des personnes qui travaillent, qui ont un peu d’épargne et un projet en tête, mais qui ne savent pas comment s’y prendre. Ou alors, ils ont peur. C’est normal.
En fait, nombreux sont ceux qui ne passent pas à l’action parce qu’ils pensent que l’investissement n’est pas pour eux. Ils pensent qu’il faut être riche, ou expert, c’est faux. Ce qu’il manque, ce sont des repères, des outils simples, des exemples locaux. C’est exactement le but de Lajan Kontan.
« Même épargner 20 euros par mois, c’est un début. L’important, ce n’est pas le montant, mais c’est plutôt de se lancer afin de créer des habitudes. »
Tu parles souvent du tabou autour de l’argent. C’est encore très fort selon toi ?
Oui, et encore plus ici qu’ailleurs. Déjà en France hexagonale, c’est compliqué de parler d’argent. Mais aux Antilles, c’est pire. On sait rarement combien gagnent nos parents, on parle peu de salaire, on partage peu à propos de nos projets. Il y a une forme de pudeur, voire de méfiance. Et cela est un vrai frein.
Avec Lajan Kontan, l’idée est aussi de faire tomber ce mur. Encourager les gens à parler de leurs idées, de leurs envies, de leurs chiffres.
Comment tu fais vivre ta communauté au quotidien ?
Aujourd’hui, on a un groupe WhatsApp. On y échange des infos, des contacts, des bons plans, des opportunités. On s’entraide.
J’ai aussi une petite newsletter, qui sera bientôt beaucoup plus structurée. Un podcast est également en préparation, avec des épisodes courts sur des sujets précis : “comment débuter en bourse”, “comment fonctionne un crédit immobilier”, etc. Avec des exemples concrets et locaux. Je souhaite aussi introduire un format plus long, avec des invités qui partageront leur expérience et leurs connaissances.
À terme, le projet est d’aller plus loin : plus de conférences, des masterminds, un cabinet de conseil, ou encore un club deal, via lequel la communauté pourrait investir dans des projets immobiliers ou des start-ups. J’ai beaucoup d’idées !
Un dernier mot pour inviter les lecteurs ?
Oui, j’invite tout le monde à prendre son ticket pour le prochain événement, le jeudi 26 juin à 19h, au Centre Commercial le Rond-Point, à Fort-de-France. On parlera de Bourse, ce domaine fascinant, de manière simple, claire, avec des exemples réels.
Si vous voulez suivre l’actualité de Lajan Kontan, nous sommes très actifs sur notre Instagram @lajankontaninvest et sur la page LinkedIn : Lajan Kontan.