Ce serait par 3000 mêtres de fond que devrait finalement se “reposer” le Cosette : une “Océanisation” au large de la Martinique qui soulève la colère des écologistes : ASSAUPAMAR ET AsSociation “ROBIN DES BOIS” en tête…
LE COMMUNIQUÉ DU PRÉFET DE LA MARTINIQUE
- Ce matin, après avoir consulté les experts sur place, et face au danger imminent que représentait le naufrage du Cosette dans l’enceinte du Grand Port de la Martinique, le Préfet a accédé à la demande du directoire du Port de la Martinique de sortir le navire de ses limites administratives. Compte tenu de l’aggravation constaté de l’état du navire, le préfet a dû décider d’engager le processus d’immersion.
- La mise en œuvre de ces opérations délicates pour l’extraire du Port, où il était amarré depuis 4 ans, s’est déroulée en tout début de matinée, avec succès, grâce aux précautions prises et au professionnalisme des acteurs impliqués (capitainerie, pilote du Port et société de remorquage).
- La Société Martiniquaise de Remorquage s’est chargée de conduire le navire jusqu’au point d’immersion situé à 14 milles nautiques des côtes et à une profondeur de près 3000m.
- A 16h16 le Cosette a donc été immergé avec toutes les précautions nécessaires.
- Malgré l’état du navire, l’opération a pu être contrôlée du début à la fin.
- La solution retenue par l’État de faire récupérer le Cosette sous une dizaine de jours par un semi-submersible afin de le faire démanteler dans un chantier aux normes européennes, n’a malheureusement pas pu être mise en œuvre.
LE COMMUNIQUÉ DE ROBIN DES BOIS
- “La condamnation du Cosette à une peine de sabordage ferme et définitif a été prononcée ce jour à 5 heures du matin heure locale par le préfet de la Martinique.
Le Cosette, 99 m de long, est en cours de remorquage. Il va être coulé à l’ouest de la Martinique par 2500 m de fond grâce aux moyens techniques de la Marine Nationale.
Selon la direction du port de Fort-de-France et le préfet de la Martinique, le Cosette représentait un « péril grave et imminent ». Le Cosette était abandonné à Fort-de-France depuis janvier 2010.
En réalité, ce « péril imminent » durait au moins depuis le début de l’année. Robin des Bois avait formellement sollicité le Ministère de l’Ecologie et le préfet de Martinique par courrier en avril sans obtenir de réponse. Robin des Bois réclamait un démantèlement rationnel du navire. Une filière de démantèlement des navires de commerce, de servitude, des bateaux de pêche et des bateaux de plaisance est indispensable en Martinique et en Guadeloupe.
Le Cosette est un navire qui a marqué l’histoire. C’est l’ex-Zanoobia. Il est à l’origine de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux. Entre mars et mai 1988, il a erré en Méditerranée au départ de la Syrie avec 2100 t de déchets toxiques. Les pays européens producteurs des déchets refusaient de les reprendre. Le Zanoobia avait été finalement accepté dans le port de Gênes.
Le vieux cargo va être torpillé au droit d’une décharge sous-marine déjà utilisée en juillet 2008 pour le sabordage du Master Endeavour. Avec ses polluants il va constituer un nouveau site pollué sous-marin. C’est ce que le préfet de Martinique appelle « se conformer aux engagements internationaux de la France ». Monsieur le préfet a une vision déformée de l’écologie profonde. L’immersion du Cosette s’inscrit dans le périmètre du projet de Parc Naturel marin dans la mer des Caraïbes.”
LA LETTRE DE GARCIN MALSA DU 03 NOV 2014
- Sainte-Anne, le 03 Novembre 2014, Conseiller Général de Martinique, Président du Conseil des Rivages Français d’Amérique
Monsieur le Préfet,
J’insiste auprès de vous de façon solennelle pour ne pas autoriser l’océanisation du navire le Cosette dont vous êtes propriétaire dans l’espace maritime caribéen.
Votre décision ne doit pas se limiter à des calculs froidement économiques. Elle doit prendre en compte les incidences sur la santé et ne pas hypothéquer le sort des générations futures.
Désamianter et déconstruire sur place ce sinistre navire nous semble être l’alternative souhaitable à son immersion dans la zone caraïbe.
Cette deuxième solution comporte moins de risques de pollution – moins de risques de contamination des écosystèmes. Elle est créatrice d’emplois durables par la voie du recyclage et de l’économie circulaire.
De grâce, Monsieur le Préfet, après le drame durable engendré par le chlordécone, évitez de nous en donner un deuxième qui cette fois partira de la mer.
Par ces temps agités où toutes décisions opaques et précipitées des politiques publiques entrainent contestations et troubles comme ce fut le cas à Sivens et à Notre Dame des Landes, il convient d’être prudent et à l’écoute des citoyens.
En tout cas, Monsieur le Préfet, je suis pour ma part persuadé que si vous vous trouviez dans un territoire de France autre qu’en zone tropicale, vous refuseriez l’océanisation au regard des éléments qui sont en votre possession et de l’actualité.
Souffrez donc que je vous dise que la vie des habitants des Tropiques vaut autant que celle des habitants d’ailleurs.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, mes respectueuses salutations. G. MALSA – Sainte-Anne – Martinique Caraïbe – Amérique- (NDLR : copie écran de Mq 1ere)