Un Haïtien qui fuit la misère de son pays n’est-il pas plus proche et pas seulement géographiquement de nous qu’un Ukrainien ?
Un Sainte-Lucien dont par beau temps on peut voir les toits des maisons et qui parle la même langue que nous n’est-il pas plus proche de nous qu’un Ukrainien ?
Et ce raisonnement vaut pour nos sœurs et frères de la Dominique, pour tout l’archipel des Antilles…
Et pourtant voyez ce que la France refuse à notre famille naturelle, ces proches du bassin caribéen et plus loin, au-delà de la Méditerranée, pour en même temps offrir un pont d’or aux martyrs ukrainiens.
Mais attention ! Que l’on ne se trompe pas sur nos paroles : nous applaudissons à deux mains les efforts importants de la France, de l’Europe à l’égard de nos frères caucasiens-ukrainiens, frères… en humanité !
Nous espérons impatiemment qu’un même traitement soit un jour consenti à notre diaspora, aux damnés de la terre.
S’il est un principe fondamental qu’il est conseillé de respecter en matière de pédagogie parentale c’est bien celui de l’exemplarité.
L’adage pernicieux : « fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais », est fortement déconseillé.
Un bon chef d’entreprise doit arriver tous les jours au travail avant les personnes qu’il emploie pour donner l’exemple.
Il est demandé à nos dirigeants de déclarer leur patrimoine avant d’entrer en fonction et d’éviter toute prise illégale d’intérêt à l’occasion d’affaires qu’ils pourraient connaître dans l’exercice de leurs fonctions.
Mais en matière internationale cela ne compte plus, ces principes sont abandonnés au profit d’une ‘Real politik’ que nous qualifierons en pesant nos mots de « nauséabonde ».
Plus précisément s’agissant de l’ambiguïté qu’il y a de déclarer inadmissible la guerre engagée par la Russie en Ukraine, et parallèlement continuer à se fournir auprès d’elle de matières premières considérées comme vitales pour la seule raison du meilleur prix obtenu auprès de l’envahisseur.
Autre exemple, conséquence de la première anomalie : maintenir un système de paiement international pour faciliter les transactions portant sur ces mêmes matières qualifiées d’indispensables en dépit des règles éthiques et morales alors foulées du pied…
«Sa ki bon pou kan-na, bon pour zoi», dit notre adage populaire. Il conviendrait peut-être de faire jouer ce principe de morale dans les relations internationales…
C’est peut-être là, la leçon à retenir de la catastrophe provoquée par l’envahissement inattendu de l’Ukraine par le Tsar Vladimir Poutine..
Gérard Dorwling-Carter.