« On m’explique qu’Arnaud Montebourg est indispensable au gouvernement. Il n’a plus sa place. Il n’est plus symbolique. Il est un trublion, de ceux qui font le plus de bruit, et qui gêne l’action de François Hollande manifestement, ou en tout cas celle de Jean-Marc Ayrault », a déclaré Audrey Pulvar au Grand Journal de Canal. Ce point de vue de GDC se conclut ainsi : ” Et en attendant de faire son choix, qu’elle ne « mollisse » pour personne. Son peuple est derrière elle”
Et dans une tribune pour le journal Libération, elle a ensuite déploré que ses commentaires sur le ministre du redressement productif ne soient interprétés qu’à travers le prisme de la « femme bafouée ». Expliquant qu’elle « en a marre qu’on lui reproche d’être l’ex d’Arnaud Montebourg lorsqu’elle parle d’Arnaud de Montebourg ». Que réduite à un rôle de faire-valoir à l’époque de sa relation avec le ministre du redressement productif, qu’elle devait alors « ne plus exister qu’assignée au rôle – subalterne, soumis, forcément soumis – de « femme de ».
Qu’elle a du, en silence souffrir, de se voir « démentie la possibilité de penser seule ou de défendre des idées ». Ajoutant dans le style de parfait polémiste que nous lui connaissons : «…être jugée sur pièce ? Drôle d’idée ! être évaluée pour ses (in) compétences réelles, ses erreurs ou ses succès professionnels ? N’y pensez pas ! »
Elle rappelle avoir subi de nombreux procès en intention, une deuxième fois lorsqu’elle s’est séparée d’Arnaud Montebourg : « Après m’être vu reprocher en tant que “femme de” de jeter le discrédit sur toute une profession, me voilà frappée du sceau “d’ex-femme de”, qui à en croire certains, oblitère tout autant ma clairvoyance. » Avec des formules-choc : « mon procès en conjugale partialité », ou encore « en sujétion à des instincts vengeurs de simple femelle, dont chaque propos ou attitude – devraient être interprétés qu’à travers le prisme de la “femme bafouée ».
Ce que nous savons, dans ce « cancan » médiatico-politique qui a été lancé dans les médias au sujet de notre compatriote Audrey, est qu’elle est la fille de feu « Loulou » Pulvar : un combattant, syndicaliste opiniâtre qui est mort sur le front des luttes syndicales, sans lâcher un pouce de terrain à ses contradicteurs. Aussi les conseils de « lâcher prise » venus de toute part ne seront certainement pas entendus par la fille de Loulou. Je viens de lire un édito de Revel, traitant le « cas » Pulvar de psychanalytique et comme tous ceux qui lui disent de lâcher prise, lui conseille simplement d’« arrêter de parler d’Arnaud Montebourg ».
D’autres ajoutant perfidement : « comme quand elle était avec Arnaud Montebourg justement et qu’on ne l’entendait pas trop critiquer Arnaud Montebourg. » Ceci étant, le seul reproche à faire à Audrey – pour laquelle nous nourrissons une admiration sans bornes – est de s’être laissée berner par ce ministre plus préoccupé par son image et sa carrière que par – certainement – la construction d’une relation pérenne avec une femme intelligente (et belle) qui lui soit dévouée et fidèle.
Si maintenant, elle a décidé de faire son deuil de cette relation de cette façon, qu’elle se garde de tous. Notamment de ses collègues (certainement envieux de son aisance dans le métier…). Son intelligence et sa lucidité de journaliste ne lui suffiront pas.
Elle est femme, noire dans un monde de machos et pas trop ouvert aux autres, à leurs couleurs, leurs odeurs, bref à leur existence sur cette planète. Nous savons que le pays est trop petit pour la dimension qu’elle a pu prendre et nourrir l’espoir de la voir revenir parmi nous. Mais peut-être que d’autres cieux lui seront plus cléments : les Etats-Unis par exemple, ou encore le continent africain.
Et en attendant de faire son choix, qu’elle ne « mollisse » pour personne. Son peuple est derrière elle. Ce peuple qui n’est ni intolérant, ni raciste : qui a compris qu’elle ait pu tenter de faire sa vie avec un homme d’une autre race, d’une autre culture et d’idéal différent. Mais un homme qu’elle a aimé. Nous respectons son choix.-Dans Antilla 1560.