Le salaire médian en Guadeloupe est de 11% supérieur à l’Hexagone. Le salaire médian dans le privé y est de 11% inférieur (source INSEE, citée par Eric Le Boucher, « l’Opinion », 29 novembre). Mais le PIB par habitant est plus faible (24 350 €/35 250 €), le niveau de vie médian aussi (15 770 €/21 650 €). La raison est simple, le niveau de chômage : 19% en Guadeloupe contre 8% dans l’Hexagone en 2020. L’analyse est claire : les difficultés sociales sont la conséquence d’une insuffisance de travail. Et cela résulte, nous le disons constamment à la FEDOM, en Guadeloupe comme en Martinique, d’une formation insuffisante, d’un niveau trop faible d’investissement et d’une spécialisation mal orientée, avec en particulier une part bien trop modeste du tourisme. Les débats institutionnels proposés par le ministre des Outre-mer ne doivent pas faire oublier que la question centrale est là : comment créer des richesses, comment créer des emplois durables ? Sûrement pas en augmentant le nombre d’emplois publics aidés, générateurs, à terme, de dépenses de fonctionnement encore plus élevées dans des collectivités locales déjà surnuméraires.
La crise de 2009 a coûté cher aux entreprises de Guadeloupe. Celle de 2021 aura aussi un impact négatif pour les entreprises de Guadeloupe et de Martinique, sur l’investissement productif, sur la clientèle touristique. La vie est faite d’espoir et nous y œuvrons. Alors oui, il vaut de mettre en avant les entreprises qui innovent et réussissent comme ce fut le cas ce jeudi à la Station F ; oui, il vaut d’encourager l’investissement, la production en Outre-mer ; oui la transition énergétique, la transformation numérique peuvent y changer la donne et offrir des gisements de croissance. Il faut y croire. Aujourd’hui le rendement des efforts faits n’est pas encore satisfaisant. L’Etat et les autorités locales doivent davantage reconnaître l’économie comme une priorité. Les citoyens doivent comprendre qu’il n’y a pas d’avenir sans elle : l’époque où l’on pouvait espérer son salut du seul secteur public est révolue. Et encore récemment, le plan de relance était en Outre-mer trop tourné vers le secteur public, pas assez vers l’économie productive.
Nos entreprises souffrent. Qu’au moins ces mouvements aident à mûrir dans le sens d’un développement durable, d’une société et d’une économie qui se comprennent.
Et pour avancer, la FEDOM propose une rencontre lundi 6 décembre, consacrée au développement du
tourisme, introduite par le secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste LEMOYNE. Et le 7 décembre, nous sommes partenaires de Ouest- France pour les « Assises économiques des Outre-mer ». Il y a de quoi dire, et surtout de quoi faire.
Hervé Mariton Président de la FEDOM