Les experts indépendants des Nations Unies en matière de droits de l’homme ont lancé lundi un avertissement sévère concernant les graves violations des droits des femmes et des filles en Haïti, soulignant l’impunité quasi-totale des gangs armés dans le cadre de la crise actuelle.
Les experts ont détaillé les impacts considérables de la violence et de l’anarchie qui ont conduit au chaos dans la capitale, Port-au-Prince, et dans d’autres zones contrôlées par les gangs cette année.
“La flambée de violence en Haïti a entraîné la perte des moyens de subsistance et l’insécurité alimentaire, des déplacements multiples et généralisés, l’effondrement de l’éducation, des soins de santé et d’autres services essentiels”, ont-ils déclaré.
Les experts nommés par le Conseil des droits de l’homme ont également souligné l’absence quasi-totale d’accès à la justice en raison de la peur des représailles et de l’effondrement de l’économie.
Une tactique pour instiller la peur
L’utilisation de la violence sexuelle par les gangs criminels est particulièrement alarmante, car elle est employée comme tactique pour instiller la peur, contrôler des territoires, extorquer de l’argent et punir les communautés.
“Les femmes et les filles déplacées à l’intérieur du pays qui vivent dans des sites inadéquats et précaires sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle”, ont-ils déclaré, mettant en garde contre une forte augmentation de la traite à des fins d’exploitation sexuelle et d’esclavage sexuel.
Ils ont également exprimé leur inquiétude quant à l’incapacité des autorités haïtiennes à protéger les populations vulnérables et à se rendre “activement complices” des activités des gangs.
“Haïti doit revenir à une gouvernance démocratique et constitutionnelle basée sur les principes de respect des droits de l’homme, de transparence et de responsabilité”, ont insisté les experts.
Les experts, qui agissent à titre individuel, indépendamment des Nations unies ou de tout gouvernement national, ont appelé les bandes criminelles à mettre fin immédiatement à toutes les formes de violence fondée sur le genre.
SOURCE : Actualités de l’ONU