D’importants importateurs chinois ont visité dernièrement, durant toute une semaine, notre île. Afin de consolider les liens qui les unissent depuis peu avec les Rhums La Mauny. Comment ? Pourquoi ? Réponses tout de suite…
Ce jour-là, dans le fief des Rhums La Mauny situé à Rivière-Pilote, lieu d’implantation de la distillerie, une agitation inhabituelle avait lieu. Les dirigeants et spécialistes « maison » des spiritueux du Domaine s’affairaient avec force explications, dégustations, convivialité, autour d’un petit groupe d’hommes d’origine visiblement asiatique. Groupe d’hommes très attentifs à tout ce qu’on leur présentait et aux traductions simultanées qui s’en suivaient. Malgré leur allure vestimentaire décontractée, ils « pesaient » (eux – et, ou – leur société) chacun plusieurs millions d’euros. Dans l’ordre, d’ailleurs, plutôt de la dizaine, voire de la centaine; selon des sources officieuses. La Chine, son Sud particulièrement (région connue pour son fort taux de – plutôt- récents millionnaires au m2) avec notamment Shanghai; s’était déplacée sur nos terres. Afin de gagner et peut-être faire gagner à l’établissement renommé des parts de marché plus qu’appréciables.
En fait, ce que ces hommes d’affaires recherchaient, c’était des précisions plutôt qu’une totale découverte. Car, depuis 2010, les Rhums La Mauny avaient déjà pénétré l’espace chinois. Par le biais de Yan Liu Trade International, filiale de Cognac Camus*.
40000 caisses annuelles
Ils étaient d’ailleurs accompagnés d’un représentant de cette maison, établi dans cette contrée du monde, Rodney Tomes, qui nous expliquait: « C’est un marché qui vient à peine de débuter en Chine. Le seul rhum qu’ils ont l’habitude de consommer étant un rhum industriel (Bacardi). Suite à une foire nous avons voulu découvrir les rhums La Mauny. Et suite à cela, nous vendons actuellement à peu près 40000 caisses de rhums par an. Étant donné que cela démarre et que petit à petit ce produit est introduit dans les familles (qui ont un fort pouvoir d’achat); nous espérons que ce chiffre de 40000 caisses annuelles, deviendra mensuel. Si nous avons commencé à vendre dans le Sud, c’est que les gens de cette partie de la Chine boivent énormément d’alcool importé. Alors que ceux qui vivent dans le Nord privilégient les boissons locales. De plus, les gens du Sud sont un peu les miroirs de la Chine: s’ils se mettent à cette « mode » les autres suivront. C’est pour cela que nous avons ciblé notre action sur ces gros importateurs. »
Une action effectivement ciblée et soignée. A dessein.
Rodney Tomes n’en fait pas un secret: « Le rhum agricole ne doit pas se développer par le biais d’un marketing pur et dur. Nous préférons que les personnes les mieux placées pour sa vente viennent eux-mêmes découvrir tout le processus de fabrication (qu’ils ne connaissent pas). Effectuer des tests sur différents types de rhums. Pour ensuite sélectionner ce qui pour eux (dans leur pays et selon leur culture) pourrait se vendre le mieux. Dans la mesure où les Chinois sont de gros consommateurs d’alcool. C’est pour eux un lien: une façon d’établir des relations et des amitiés entre les gens. »
François de Lavigne Sainte-Suzanne (Directeur Général Groupe BBS*) confirmait cette implication ciselée: « Effectivement on pourrait qualifier cette semaine de semaine chinoise chez nous. Puisque c’est la première fois que cette notable délégation d’importants grossistes chinois vient aux Antilles. Ce sont des clients qui ont commencé à vendre (dans le Sud de la Chine et dans la région de Shanghai) nos rhums depuis moins d’un an. Et qui sont surtout venus voir comment découvrir et apprécier les rhums agricoles. Puisque la Chine est un pays où l’on vend beaucoup de rhums industriels; et ils ne connaissent pas très bien les rhums agricoles. Ils sont absolument curieux de tout, et passionnés par ce type de rhums. Et c’est pour cette raison qu’ils sont venus nous visiter. Tous ces marchés asiatiques de l’extrême orient sont des marchés dits émergents qui s’intéressent de plus en plus – avec peut-être l’enrichissement de la population – à ces alcools, un peu plus sophistiqués que ce qu’ils ont l’habitude de consommer.
Et en même temps on s’aperçoit que le rhum est aussi un ambassadeur pour le tourisme aux Antilles. Car cela a permis d’attirer des Chinois, et peut-être d’autres, qui vont venir visiter la Martinique. Puisque, au cours de leur séjour nous avons prévu de les emmener visiter le Nord de la Martinique; nous leur avons organisé selon leur souhait une journée en mer avec de la pêche au gros. Et nous les emmènerons éventuellement visiter d’autres distilleries… »
Au programme étaient également prévu du Quad au sein de paysages remarquables du Sud; et, tous les jours, des arrêts gastronomiques dans diverses tables réputées de notre département… »
Maintenir le marché
Cette politique volontaire face à des marchés prometteurs, les Rhums La Mauny la mènent depuis déjà nombre d’années. Des importateurs de différents points du monde (Russes, Américains, Belges, Cavistes renommés français, etc.) ont régulièrement bénéficié de cet investissement en temps et en visites typiques; à l’amortissement, jusqu’à ce jour, indéniable. Car, exportés depuis 1977, Les Rhums La Mauny sont aujourd’hui présents dans plus de 40 pays (Europe, Vietnam, Singapour, Maroc, Finlande, Japon, Russie, Australie, etc.).
L’offensive sur cette partie de l’Asie se fera semble-t-il sur deux fronts. Le « front » haut de gamme comme le souligne François de Lavigne Sainte-Suzanne: « Nous venons de commencer à vendre et les perspectives sont extrêmement prometteuses. Surtout pour les rhums vieux. Puisque les Chinois ont l’habitude de consommer des alcools blancs… Nos rhums blancs ont bien entendu très belle acceptabilité. Mais ce sont surtout nos rhums vieux qui peuvent faire concurrence aux autres alcools âgés dans le monde; comme les whiskys âgés, les cognacs, les armagnacs. Et ils sont extrêmement intéressés par ce type de produits… ». Et peut-être celui plus « grand public » comme l’envisagent également fortement Rodney Tomes et le groupe qu’il représente. Optimiste face à l’évolution des ventes si la gestion reste rigoureuse: « Je ne peux pas présager de l’avenir… Tout simplement parce que le marché chinois est un marché qui peut changer du jour au lendemain… Si vous avez la bonne côte, il peut grimper en flèche. Mais il faut pouvoir le maintenir… Par exemple, s’il y a une chose qui peut faire défaut: c’est le manque de stock. Il suffit qu’il y ait un manque de stock ne serait-ce qu’un seul jour: le marché tombe et c’est fini… L’intérêt pour nous est de vendre un maximum de caisses dans les pubs et les bars; très nombreux en Chine. Sachant qu’il y a un mode de consommation un peu particulier: il y a des salons privés, et le principe est que quand on est invité par quelqu’un; on doit boire autant que son hôte… De plus, dans ce genre d’établissements, il y a des demoiselles qui sont là pour faire boire le client. Et elles boivent beaucoup aussi. Donc l’intérêt est de vendre à ces endroits qui font consommer un maximum de clients… Quand nous aurons réussi à capturer cette part du marché, le reste se fera tout seul. (…)Le whisky est le principal concurrent. Ils boivent du vin en très petite quantité, car ils n’apprécient que moyennement les alcools aux saveurs fruitées; ou sucrés. Ils préfèrent les alcools bruts, purs, comme le rhum blanc. Un peu de whisky, du bourbon; et les rhums Bacardi »
Ce qui est certain pour l’instant, c’est, qu’indéniablement, notre merveilleux Ti-Punch n’a, quant à lui, aucune, mais aucune chance de percer. Les chefs d’entreprises chinois, comme le représentant de la filiale de Cognac Camus sont unanimes: « Ils ont déjà une façon de boire le rhum chez eux: c’est de le boire avec du thé glacé »
Arrêtez de faire la moue, il paraît que c’est très bon! Rodney Tomes conclut: « Et étant donné qu’ils n’ont aucune affection pour les alcools sucrés; le Ti Punch ne pourra donc pas s’intégrer dans les mœurs chinoises… ».
Texte et photos
Annick de Vassoigne.
*Cognac Camus: Fondée en 1863, la maison Camus est l’une des dernières grandes maisons familiales de Cognac. Leader sur le marché des Duty free, elle cultive, depuis 5 générations, la passion des produits d’exception.
*La Mauny-Bellonie Bourdillon SCrs
Qui est Mr Qiu?
Mr Qiu un des plus gros importateurs chinois présents récemment dans notre île, ravi par la découverte de nos atouts, promet de revenir un jour avec sa famille. Il nous confiait côté Bisness:
« Nous sommes venus en Martinique visiter la distillerie de façon à mieux connaître les rhums. Car nous pensons que c’est une très grosse opportunité de vente, pour nous en Chine… Dans les prochaines années nous espérons avec ma compagnie atteindre l’objectif d’au moins 1000 caisses par mois. »
Rhums La Mauny: Une reconnaissance internationale du savoir-faire martiniquais
2011
Concours Général Agricole de Paris:
Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 55 % vol.
Médaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
Médaille de bronze pour le Rhum Vieux VO.
2010
US International Review of Spirits:
Médaille d’or pour le Rhum Vieux VSOP
Concours Mondial Bruxelles:
Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
Concours Général Agricole de Paris:
Médaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
Médaille d’argent pour le Rhum Vieux La Mauny XO