Dominica News on line.
Gabriel Christian, avocat.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Duravision Inc, Dominica News Online, ou de l’une de ses filiales.(NDLR: ni celles de Antilla)
La Dominique, une nation des Caraïbes connue pour ses paysages luxuriants et sa culture vibrante, a récemment fait l’objet d’un examen et d’un débat intenses en raison d’allégations selon lesquelles elle glisserait vers un régime dictatorial. Les allégations de corruption systémique impliquant le gouvernement en place, dirigé par le Premier ministre Roosevelt Skerrit, sont au cœur de ce discours. Cet essai explore les multiples allégations de mauvaises pratiques de gouvernance, de manque de responsabilité et d’érosion des principes démocratiques qui, ensemble, brossent un tableau troublant de l’état politique de la Dominique.
Au cœur de la prétenduel descente vers la dictature se trouve l’accusation de copinage, avec des contrats gouvernementaux lucratifs qui auraient été attribués à des alliés du régime sans procédure régulière. Un cas notable est l’attribution d’un contrat d’un milliard de dollars à la Montreal Management Company pour la construction d’un aéroport international, en contournant la procédure d’appel d’offres publique requise par la loi de finances. De telles actions suggèrent un contournement des normes démocratiques conçues pour garantir la transparence et l’équité dans les marchés publics.
La manipulation perçue du système judiciaire ne fait qu’exacerber ces préoccupations. L’abandon d’une affaire pénale contre le Premier ministre Skerrit et son cabinet, impliquant de graves allégations de corruption et de traitement des élections de 2014, met en évidence les vulnérabilités du système de poursuites judiciaires. La décision du directeur du ministère public d’abandonner ces poursuites a alimenté les perceptions d’un système judiciaire qui sert l’élite dirigeante au lieu de la contrôler.
Les nominations diplomatiques ont également suscité des interrogations. La sélection présumée d’individus aux antécédents douteux pour représenter la Dominique au niveau international, sans consultation ni contrôle public, porte atteinte à l’intégrité des relations extérieures de la nation. Ces pratiques de nomination éloignent encore davantage le processus de gouvernance des citoyens qu’il est censé servir, renforçant ainsi l’image d’un leadership isolé.
Le scandale “Bin Bobol” illustre parfaitement les défis posés par le contrôle financier au sein du gouvernement. Cette controverse, qui concerne la surfacturation flagrante de poubelles par une société extérieure, met en évidence l’incapacité de la cellule de renseignement financier et d’autres organismes de réglementation à imposer l’obligation de rendre des comptes. L’absence de conséquences pour les fonctionnaires responsables met en évidence les défaillances systémiques en matière de passation de marchés et de gouvernance.
Le programme de citoyenneté par l’investissement (CBI), une source de revenus cruciale pour la Dominique, a également été entaché de controverses. Les allégations de mauvaise gestion, notamment l’acheminement des recettes sur des comptes offshore, comme l’a affirmé l’ambassadeur de la Dominique, Paolo Zampoli, n’ont pas fait l’objet d’un audit suffisant. L’opacité qui entoure les fonds du CBI et l’incapacité du directeur de l’audit à mettre en place des mécanismes de contrôle solides diminuent la confiance du public dans ce pilier économique vital.
Les élections, fondement de la pratique démocratique, semblent être compromises par la manipulation présumée de la commission électorale et l’importation signalée d’électeurs non résidents. Ces accusations dénotent des efforts délibérés pour asseoir le pouvoir du parti au pouvoir au détriment d’une véritable réforme électorale et de la représentation.
Ces problèmes sont aggravés par le rôle oppressif que joueraient les forces de police de la Dominique dans la répression de la dissidence. Les arrestations et les procès tardifs de militants pour la démocratie, dont certains sont en suspens depuis 2017, témoignent de l’utilisation de l’appareil d’État pour étouffer l’opposition et restreindre les libertés civiles.
Une structure oligarchique, enrichie par les liens avec le régime et la vente de passeports, a émergé, dominant des secteurs économiques clés au détriment des travailleurs et des agriculteurs traditionnels. Cette concentration économique s’aligne étroitement sur les intérêts politiques du parti au pouvoir, marginalisant encore davantage ceux qui ont propulsé le parti au pouvoir sous la direction progressiste de Roosevelt Douglas en 2000.
En conclusion, la tapisserie d’allégations contre le gouvernement actuel de la Dominique dessine une trajectoire évocatrice d’un recul démocratique, caractérisé par une concentration du pouvoir, une diminution des contrôles et des contrepoids, et une corruption omniprésente qui place la nation dans l’abîme. Bien que ces questions soient complexes et multiformes, elles exigent une réparation urgente et complète pour restaurer l’intégrité démocratique et garantir une gouvernance inclusive qui reflète la volonté et le bien-être de tous les Dominicains.
Lisez l’affidavit de Zampoli qui a été déposé devant les tribunaux de New York ici :
https://casetext.com/case/zampolli-v-range-devs