Témoignages. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont été un grand succès, salué par les observateurs internationaux. Au lendemain de la cérémonie de clôture, nous avons interrogé dix personnalités impliquées dans leur organisation. Elles nous disent ce qu’elles en ont retenu et les leçons que l’on peut tirer de cet événement « made in France ». source : www.la-croix.com
Recueilli par Pierre Bienvault, Denis Peiron, Benjamin Bousquet, Jean-Claude Bourbon, Nicolas Senèze, Marie Dancer et Nathalie Lacube. Photo : Patrouille de police devant le Stade de France, à Saint-Denis, le 2 août.MAJA HITIJ / Getty Images via AFP
► « Les Américains ont été séduits par notre commandement unique de la sécurité »
Laurent Nuñez,préfet de police de Paris
Le bilan est évidemment très positif pour la préfecture de police de Paris. Les Jeux olympiques et paralympiques se sont déroulés sans incident dans le domaine de la sécurité. Durant les deux quinzaines de compétition, nous avons même enregistré une baisse significative de la délinquance par rapport à la même période de 2023.
Pour assurer la sécurité, nous avons bénéficié de renforts très importants de policiers, de gendarmes, de militaires du dispositif Sentinelle et de personnels spécialisés, comme les démineurs. Mais il ne suffit pas, en soi, d’avoir beaucoup de gens sur le terrain pour que tout fonctionne d’un coup de baguette magique.
La clé du succès, c’était en amont de planifier et diriger les missions des uns et des autres, au niveau de chaque agent, en procédant à des ajustements au jour le jour. Très tôt, le président de la République a fait le choix d’un commandement unique confié à la préfecture de police pour la région Île-de-France sous l’autorité directe du ministre de l’intérieur. Cela nous a permis de fluidifier les chaînes de commandement, d’être réactifs et, au final, très efficaces.
Nous avons eu des échanges avec nos collègues américains qui seront chargés de la sécurité des JO de Los Angeles. Et ils ont été très séduits par ce concept de commandement unique du préfet de police.
Un autre héritage à garder des JO concerne la relation très apaisée entre la police et la population. On a eu la confirmation que les Français ont une grande estime pour les forces de l’ordre, qui, durant les Jeux, ont eu face à elles des gens bienveillants, sympathiques et pas dans l’agressivité. Mais il faut aussi être conscient que le modèle des JO, avec une présence policière très importante sur le terrain, ne pourra pas être reproduit partout en France en période ordinaire. Pour cela, il faudrait doubler les effectifs de policiers et de gendarmes. Reste que la posture d’une présence visible et pédestre doit être un héritage fort, qui doit nous guider pour l’avenir.
► « Notre destination est devenue hospitalière »
Valérie Pécresse,présidente de la région Île-de-France
Victoires exceptionnelles, parcours qui enthousiasment, volonté de dépassement, ferveur des applaudissements… Les Jeux nous ont apporté un boost d’émotions positives. Cet événement a constitué une grande fête populaire. Quand on est face à une montagne, nous, Français, sommes capables de nous mobiliser ensemble pour la gravir. Et il s’agit aujourd’hui de capitaliser sur ce succès, de maintenir l’élan olympique.
Dans le domaine des transports, nous avons prolongé la ligne E du RER, ainsi que la ligne 14 du métro, qui relie désormais le centre de Paris à l’aéroport d’Orly et à Saint-Denis-Pleyel. Mais il nous faut encore réaliser la ligne Charles-de-Gaulle Express, attendue pour 2027 et qui désengorgera le RER B.
De même, nous avons rendu accessibles aux personnes handicapées 100 % des bus et cinq fois plus de gares. La prochaine décennie doit être celle de l’accessibilité du métro historique (lignes 1 à 13).
Ces Jeux ont également permis d’améliorer l’image de la France. Bien sûr, avec leur patrimoine, leur beauté, Paris et sa région bénéficiaient déjà d’une forte attractivité. Avec les Jeux, notre destination est aussi devenue hospitalière. Des bénévoles aux forces de l’ordre, tout le monde a gardé le sourire. Nous avons aussi formé les agents à l’accueil des visiteurs dans différentes langues.
Réussir l’héritage, c’est également faire en sorte que les 140 000 Franciliens qui ont, durant les Jeux, travaillé dans l’événementiel, la sécurité ou l’hospitalité puissent rester en activité. C’est le but de la plateforme Mon emploi après les Jeux en Île-de-France, lancée lundi 9 septembre par la région, avec France Travail et cinquante partenaires économiques.
Enfin, il faut inciter les habitants à utiliser les infrastructures sportives qui ont été créées ou rénovées à l’occasion de ces Jeux olympiques et paralympiques. C’est l’objet de l’aide de 100 € versée aux lycéens pour leur permettre notamment de s’offrir une licence sportive.
► « Des supporters incroyables, même avec les athlètes étrangers »
Auriane Mallo-Breton,double médaillée d’argent en épée aux JO Paris 2024
À titre personnel, le bilan sportif est très bon, mais plus que les Jeux, ce sont les mois qui les ont précédés qui m’ont le plus appris. Avec une blessure contractée en mars, j’avais peur de ne pas être au rendez-vous. Paradoxalement, cette blessure m’a permis de faire une pause salvatrice. Ensuite, je me suis dit que j’étais là pour « kiffer » ; et que ce que j’allais vivre, je ne le revivrai pas forcément plus tard.
J’ai appris qu’en vivant avec la peur, on n’arrive généralement à rien. Je me suis dit que je ne faisais pas de l’épée pour souffrir. Et je me suis souvenue de la Hongroise Emese Szasz qui avait survolé les Jeux de Rio 2016, en gardant toujours le sourire. Dès lors, j’ai traversé les Jeux avec la banane, en profitant de chaque instant et en ayant conscience que dans mon sport, tout peut s’arrêter très vite, sur une touche. Cette remise en question m’a portée pour obtenir deux médailles d’argent, dans un Grand Palais où régnait une ambiance indescriptible.
Avoir les Jeux à la maison, ça reste quelque chose de dingue. Avant les épreuves, on ne se rendait pas compte de l’engouement que cela allait susciter. En compétition dès le premier jour, j’ai été directement dans le bain. Et alors que j’appréhendais la réaction du public à l’égard des athlètes non français, je me suis rendu compte que les supporteurs étaient incroyables avec tout le monde, y compris les étrangers. D’ailleurs les Parisiens qui avaient choisi de fuir Paris lors des Jeux l’ont regretté et ont finalement assisté aux épreuves paralympiques.
Enfin, je pense vraiment que les Jeux vont aider à changer le regard sur le handicap. En tant que kiné de profession, j’ai l’habitude de travailler avec des personnes en situation de handicap et j’ai pu mesurer l’impact du succès des Paralympiques. J’ai moi-même entraîné mon jeune fils aux épreuves de basket-fauteuil et j’y ai croisé beaucoup de familles. Pour moi, des enfants éduqués donneront des adultes plus sensibles à ces questions.
► « Un formidable outil de promotion de la destination France »
Sébastien Bazin,PDG d’Accor, partenaire des JO
D’abord, à titre personnel, je ressens un petit sentiment de manque, comme beaucoup de gens, maintenant que les lumières sont éteintes. Nous aurions tous aimé que cela continue un peu. Mais, déjà, plusieurs enseignements sont à retenir de ces Jeux et peuvent nous servir pour la suite.
Le premier, c’est le caractère collectif de cette entreprise commune, avec tous ces gens différents qui ont su travailler ensemble. Nous n’avons pas vu cela depuis au moins vingt ans. Les dirigeants politiques, comme le président de la République et la maire de Paris, ont eu également l’intelligence de ne pas se mettre en avant. Dans un pays comme la France, qui aime tant les soubresauts, cela a été une merveilleuse parenthèse enchantée.
Durant ces Jeux, tout le monde était gentil et aimable, que ce soient les policiers, les volontaires et les partenaires. Je retiens aussi la reconnaissance de la valeur humaine comme valeur de l’effort, avec ce changement de regard sur le handicap. Tout le monde était fier d’être français, avec cette Marseillaise entonnée tant de fois, mais en même temps j’ai été surpris par l’admiration que l’on pouvait avoir pour les autres pays. Je n’ai pas ressenti d’agacement, dans les stades comme dans le village des athlètes, et il y a rarement eu autant d’explosions de joie et d’adrénaline.
Comme PDG d’Accor, je retiens l’impact positif qu’ont eu ces Jeux sur nos collaborateurs. Ils se sont mobilisés pour accueillir les sportifs et les spectateurs, et partagent le sentiment d’avoir été parmi les acteurs de Paris 2024. Cet événement a été un formidable outil de promotion de la destination France, avec ce milliard de téléspectateurs qui ont pu admirer la beauté de la capitale. Beaucoup d’entre eux rêvent maintenant de venir. Nous allons tous en profiter et ce sera un des effets positifs de ces Jeux au cours des prochaines années.
► « La force d’un collectif associant les acteurs publics et privés »
Nicolas Ferrand,directeur général de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo)
Ma première réaction est d’abord une grande fierté pour ce que toute l’équipe de Solideo a accompli. Nous avons livré dans les temps et dans le budget de 4,5 milliards d’euros, qui était alloué, les 70 ouvrages prévus. Nous avons été capables de réussir ce qu’aucun pays de l’histoire moderne n’a pu faire. Et cela malgré la crise du Covid, la guerre en Ukraine qui a bouleversé les chaînes d’approvisionnement et renchéri les coûts, les grèves liées à la réforme des retraites, les émeutes de juin 2023, le contexte réglementaire et tout ce que l’on peut dire en France sur la difficulté à réaliser des grands travaux.
Je me souviens qu’un mois après la création de Solideo, en décembre 2017, le gouvernement annonçait le retrait du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, puis en 2019, celui d’EuropaCity, le complexe de commerces et de loisirs au nord de Paris. Autour de moi, certains prédisaient le même sort pour certains de nos ouvrages.
Bref, s’il y a une leçon à tirer de cette aventure, elle se résume en une formule : quand on veut, on peut. C’est grâce à la force d’un collectif associant les acteurs publics et privés, en ayant toujours su mettre en haut de la pile l’intérêt général qui nous dépasse tous. L’État, les collectivités et les entreprises chargées des travaux ont su garder le cap qui avait été fixé par le président de la République, la maire de Paris et le Comité d’organisation.
Nous pouvons aussi être fiers de la qualité des ouvrages. Ils ont été conçus avec une empreinte carbone divisée par deux, par rapport à ce qui se faisait jusqu’alors et ils sont adaptés au climat que nous devrions avoir en 2050. Les technologies utilisées et l’organisation qui a été mise en place peuvent permettre de reproduire ailleurs ce que Solideo a réalisé, même à plus petite échelle. C’est un message d’optimisme précieux pour l’avenir. Tout ce que nous avons appris de cette aventure, nous l’avons d’ailleurs consigné par écrit sur notre site pour que d’autres s’en inspirent.
► « La qualité de vie des Franciliens va être améliorée »
Marc Guillaume,préfet de la région Île-de-France
Les Jeux olympiques et paralympiques, cela aura été quatre ans d’un travail colossal pour les 5 000 personnes des services déconcentrés de l’État en Île-de-France. Des services de l’agriculture – qui ont assuré le suivi vétérinaire des 350 chevaux – à celui des infrastructures, chacun, à un moment ou à un autre, y aura contribué, et le passage du « JO bashing » à la reconnaissance de la réussite de cet engagement compte beaucoup pour eux.
Trois chantiers sont, pour moi, emblématiques : la cérémonie d’ouverture (nous avons travaillé tous les jours pendant deux ans pour que les idées du Cojo puissent être mises en œuvre), la sécurité privée (avec la formation de 25 000 personnes, il n’y aura eu aucun problème de files d’attente) et le plan baignade (pour éliminer les eaux usées qui polluent la Seine).
Je n’oublie pas l’héritage que laissent les Jeux. Au-delà du centre aquatique et de l’Adidas Arena, 35 millions d’euros ont été investis dans 700 nouveaux équipements, notamment cinq piscines construites ou rénovées en Seine-Saint-Denis. Je pense aussi aux 3 000 logements et aux passerelles qui ont été construites pour permettre une meilleure mobilité et désenclaver des quartiers ou franchir les voies ferrées. C’est la qualité de vie des Franciliens qui va être ainsi améliorée.
Tout cela a été possible grâce à un état d’esprit olympique. Cojo, Solideo, région, Ville de Paris… même si nous avons pu avoir des appréciations différentes de certaines questions, nous avons su les dépasser et travailler ensemble pour un objectif commun. Cette « équipe de France des JO » a toujours trouvé des solutions. Et je retiens cette façon de travailler ensemble avec la volonté de toujours tenir compte des positions de l’autre. Chacun a su évoluer : nous avons trouvé dans le Cojo un partenaire sérieux, et je crois qu’ils nous ont aussi trouvés moins « techno » et rigides que ce qu’ils pouvaient craindre.
► « La France a montré un visage positif, joyeux, créateur et innovant, attrayant et accueillant »
Sophie Lorant,directrice des relations internationales du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
Au plus profond de moi, je ressors de ces Jeux avec le constat que la réalité a dépassé la promesse. Tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un événement extraordinaire mais nous n’imaginions pas à quel point la recette serait finalement aussi réussie, parce que partagée par tous. Ce sont en effet les efforts de tous qui ont permis la beauté de ces JO : le comité d’organisation, l’État, les collectivités locales, les comités olympiques et paralympiques, les fédérations sportives, les fans… toutes les parties prenantes et bien entendu les athlètes ! J’y vois le fruit de ce qui fut notre boussole, notre ambition commune : une méthode de travail basée sur le collectif avec les athlètes au centre.
Ces Jeux ont aussi été ceux du changement de regard sur les compétitions paralympiques, marquées par un engouement du public à la fois massif et d’une qualité inédite, de l’avis même des athlètes. Dans des stades pleins, les spectateurs sont venus assister à des performances sportives exceptionnelles, et non pas regarder des personnes en situation de handicap.
Enfin, j’ai l’intime conviction et la grande fierté de penser que la perception de la France et des Français a changé à l’international, de manière profonde et durable à la fois. Je le constate déjà dans les premiers remerciements que je reçois des délégations étrangères. Au-delà de Paris, c’est toute la France qui a montré un visage positif, joyeux, créateur et innovant, attrayant et accueillant.
Cette aura a déjà marqué profondément les esprits, et pour longtemps. Il y aura un avant et un après Paris 2024. Tous les commentaires affirment déjà que ce sont les meilleurs Jeux jamais organisés et de fait, nous avons posé des marqueurs forts, qui vont devenir un cadre référentiel : je pense aux valeurs d’inclusion, d’égalité femmes-hommes, de respect des droits humains et sociaux, ou encore de l’attention au développement durable… Ce sont des marqueurs incroyables pour l’histoire.
► « La culture française a pu s’adresser au monde »
Thomas Jolly,directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO
L’idée de ces JO, c’était de partager. Au bout de cette aventure folle, les Jeux vont nous laisser toutes les images de ces corps qui se sont ébroués. Corps et musique sont liés au sport. En tant que metteur en scène de théâtre, je savais que la langue française, pour belle qu’elle soit, ne permettrait pas au propos d’être universel. Avec les Jeux, la culture française a pu s’adresser au monde. Elle a conquis largement. On voit des jeunes du monde entier se filmer sur le pont des Arts en reproduisant la chorégraphie d’Aya Nakamura chantant Aznavour avec la Garde républicaine, on voit sur TikTok tant de reprises des cérémonies olympiques ! Quand la pop culture s’approprie un objet musical et scénique, c’est très beau.
► « Une hausse du niveau global de performance, tous pays confondus »
Astrid Guyart,secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
L’un des premiers enseignements que je tire de cet été olympique, c’est évidemment cette ferveur incroyable. Dès le relais de la flamme, on pouvait lire sur le visage cette envie de Jeux chez les Français. Vous avez des athlètes qui sont arrivés quatrièmes et qui ont été ovationnés, c’est tout simplement inouï. On a vu des personnes perdre lors des séries et susciter pourtant énormément d’émotion.
Concernant l’aspect sportif, nous avons tous été surpris par la hausse du niveau global de performance, tous pays confondus. Mais si je ne devais retenir qu’un pays, ce serait bien sûr la France. Qu’ils aient obtenu ou non des médailles, de nombreux athlètes sont allés chercher leurs meilleures performances de la saison. Or, c’est une chose d’annoncer un top 5 pour les JO et un top 8 pour les Paralympiques, mais encore fallait-il s’en donner les moyens.
Pour obtenir ces résultats, la capacité à travailler ensemble du CNOSF, du Comité paralympique français, de l’Agence nationale du sport et, plus globalement, de l’État, a été essentielle. Collectivement, nous avons eu cette intelligence d’aller chercher le home advantage (« avantage de jouer à domicile »). Il faudra arriver à faire de même pour une olympiade dite « normale », c’est-à-dire à l’étranger.
La Grande-Bretagne avait obtenu plus de médailles à Rio en 2016 qu’à Londres en 2012, preuve d’un héritage réussi par rapport à leurs Jeux à domicile. Désormais, l’étape d’après pour nous est de convertir cet essai pour Los Angeles 2028. Deux choses vont permettre de garder cette dynamique : le fait d’être à nouveau pays hôte pour les Jeux d’hiver 2030, et cette faculté à réunir le meilleur de toutes les institutions pour travailler ensemble. On peut toujours faire mieux, ça sera le but de la prochaine olympiade. Mais à mon sens, il n’y a pas de regret à avoir. Certaines médailles qui ont pu nous échapper cet été sont dues à la loi du sport. Les athlètes en face ne sont jamais là par hasard.
► « L’accueil des voyageurs handicapés a été grandement amélioré »
Augustin de Romanet,PDG d’Aéroports de Paris (ADP)
Avec ces Jeux, j’ai eu confirmation que le meilleur système de gestion tient toujours à quelques éléments clés : un chef, une mission, des moyens, une responsabilisation de tous les acteurs. Jamais auparavant je n’avais observé chez chacun de nos interlocuteurs au sein des pouvoirs publics le sentiment d’être personnellement comptable des résultats obtenus dans leur périmètre d’action, des résultats tangibles, mesurables à l’aune des faits et non des discours.
Comme pour la Coupe du monde 1998 ou pour la reconstruction de Notre-Dame, l’obligation de résultat était telle que toutes les administrations se sont montrées aidantes. Ce n’est pas toujours le cas.
Ces Jeux ont aussi été l’occasion d’observer la générosité des bénévoles du Comité d’organisation des JO – un millier d’entre eux étaient présents dans nos aéroports –, et des 1 500 volontaires du groupe ADP. Ces derniers ont accepté de prendre moins de congés durant l’été pour vivre de nouvelles missions. Des personnels d’ordinaire chargés de la paie ou de la comptabilité se sont retrouvés par exemple à accueillir les délégations ou à enregistrer leurs bagages à des comptoirs éphémères positionnés dans le village olympique.
À leurs côtés, des membres de notre comité exécutif ont eux aussi pu toucher du doigt de façon très concrète ce que veut dire accueillir. Rien de tel pour comprendre, dans une entreprise comme la nôtre, constamment à l’affût de réductions de coûts, combien l’amélioration du service passe par la présence humaine.
Cet événement a enfin conduit tous les acteurs de l’aéroport à améliorer grandement l’accueil des voyageurs handicapés. Création d’une dizaine de salles de change équipées de lève-personnes, remise des fauteuils personnels dès la sortie de l’avion (et non plus à la récupération des bagages de soute), déploiement du cordon tournesol qui, porté autour du cou, permet aux passagers présentant un handicap invisible d’être identifié par les personnels, sont autant d’héritages de ces Jeux.
Les objectifs ont été atteints
Avec 12 millions de billets vendus lors des Jeux olympiques et paralympiques, Paris 2024 a battu le record de Londres 2012 (10,9 millions). Toutefois, les Jeux paralympiques britanniques conservent leur record de places vendues (2,7 millions contre 2,5 millions pour Paris).
Pour la première fois, l’ensemble des compétitions était disponible sur les antennes de France Télévisions. Selon Médiamétrie, 48,8 millions de Français ont regardé au moins une minute des Jeux. En comparaison, en 2021, environ 24 millions de Français avaient suivi au moins une minute des Paralympiques de Tokyo.
D’un point de vue sportif, les objectifs annoncés par l’Agence nationale du sport et le président de la République ont été atteints : la France se situe dans le top 5 au classement des médailles des Jeux olympiques, avec un total de 64 médailles dont 16 en or ; et dans le top 8 des Jeux paralympiques, avec un total de 75 médailles dont 19 en or.