Conseiller municipal de Schoelcher depuis 2020, Franck Sainte Rose Rosemond nous présente son livre intitulé “Elu”. Sous forme d’entretien, celui-ci explore la vie personnelle, les convictions politiques et l’engagement de l’auteur pour Schoelcher. Structuré en trois parties, l’ouvrage offre une vision pragmatique de la politique locale et aborde des sujets cruciaux comme le transport gratuit et la gestion du chlordécone.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Franck Sainte Rose Rosemond, j’ai 55 ans et je suis conseiller municipal de la ville de Schoelcher depuis mars 2020. En outre, je préside le mouvement citoyen nommé “Les Ateliers Schoelcherois”.
Vous venez de publier un livre intitulé “Elu”. Pouvez-vous nous le présenter aussi ?
Mon livre prend la forme d’un entretien, ou plus précisément, d’une biographie structurée en entretiens avec Yves Léopold Monthieux, un chroniqueur bien connu avec plusieurs ouvrages à son actif. Nous échangeons régulièrement sur les questions politiques en Martinique.
Lors de nos discussions, il m’a proposé de formaliser nos échanges en un livre, incluant mes propositions et idées. C’est ainsi qu’est né ce livre : d’un simple échange, nous avons décidé de créer quelque chose de plus formel.
Comment se structure-t-il ?
Le livre se divise en trois parties :
La première partie est consacrée à ma vie personnelle. J’y parle de mon enfance, de ma jeunesse, de ma famille et de mon parcours professionnel.
La deuxième partie aborde mes convictions générales sur divers sujets, notamment la Martinique, la situation politique en France, les élections européennes et la question du chlordécone. J’y exprime ma façon d’appréhender les choses en tant qu’élu.
La troisième partie se focalise sur Schoelcher, décrivant mon parcours dans cette ville, la création du groupe “Les Ateliers Schoelcherois”, et la situation actuelle au conseil municipal où nous ne sommes pas majoritaires. J’y parle de nos relations avec le maire, la majorité et les autres groupes d’opposition.
Le livre est introduit par trois préfaces : une de Yves Léopold Montieux, une de Jude Duranty, un auteur bien connu et passionné de littérature, et une de Christine Aliker, une élue municipale de la majorité
Quel est le rôle de Yves-Léopold Monthieux dans cet ouvrage ?
Yves-Léopold Monthieux joue essentiellement le rôle d’intervieweur dans cet ouvrage. Il ne participe pas au fond du contenu, mais son rôle est crucial pour la dynamique de l’entretien. Il a posé des questions de manière spontanée et authentique, souvent orientées sur la politique et l’action publique, qui sont des sujets d’intérêt pour nous deux.
Le but était de créer un échange naturel et fluide, sans programmation stricte des thèmes abordés. Les trois parties du livre – l’homme, les convictions, et Schoelcher – sont venues de manière organique au fil de la conversation. Yves a su faire ressortir mes idées et perspectives à travers ses questions, rendant l’entretien vivant et engageant.
Quels sont les grands sujets qui touchent la ville de Schoelcher et la Martinique aujourd’hui qui méritaient d’être évoqués dans votre livre ?
Dans mon livre, j’ai abordé plusieurs sujets importants pour la ville de Schoelcher et pour la Martinique. Cependant, ce que j’ai surtout voulu mettre en avant, c’est ma manière de travailler et d’être élu.
“Mon approche en tant qu’élu n’est pas centrée sur la représentation ou l’obtention d’un poste politique, mais sur l’action concrète et les résultats tangibles. Je suis motivé par la réalisation de projets et l’obtention de résultats qui améliorent la vie des habitants. Les questions pratiques comme le transport, l’écologie, l’urbanisme et l’accès à l’eau sont des priorités. Ces sujets peuvent sembler simples, mais ils représentent les principales difficultés quotidiennes des citoyens.”
Je suis attaché à la qualité du service public. Il est crucial que les services municipaux fonctionnent bien et que les citoyens soient bien reçus et écoutés lorsqu’ils viennent en mairie. Obtenir des documents administratifs dans des délais raisonnables et être bien traités par l’administration sont des aspects fondamentaux. Pour atteindre ces résultats, il est essentiel que le personnel municipal soit bien encadré, écouté et accompagné. Leur bien-être et leur efficacité sont indispensables pour offrir un bon service public.
Je crois que la politique doit partir des besoins réels des citoyens, en transformant ces besoins en une vision d’avenir, idéologique et politique. Cependant, le socle reste les services du quotidien et les préoccupations concrètes des habitants. L’idée centrale de mon livre est que l’engagement politique doit être d’abord et avant tout axé sur le service aux citoyens et sur la mise en œuvre de solutions pratiques pour améliorer leur vie quotidienne.
Mettez vous en avant ses solutions dans votre ouvrage ?
Dans mon livre, j’aborde plusieurs problématiques avec des réponses concrètes et précises. Par exemple, je traite avec Yves Léopold Monthieux la question du transport gratuit. Il demande si cette mesure découle d’une volonté politique délibérée ou d’une résignation face à la difficulté de faire payer les passagers. Je réponds très concrètement que je suis favorable au transport gratuit. Si j’étais provocateur, je dirais que nous avons tellement de retard et que nous avons tellement fait souffrir les usagers. Je n’irai pas plus loin ici, mais ma réponse dans le livre détaille mes raisons pour soutenir le transport gratuit.
De même, concernant la question du chlordécone et des réparations, j’apporte des réponses précises. J’évoque aussi la nécessité d’évaluer l’action publique et l’utilisation des fonds publics. Pour moi, ces aspects sont cruciaux. Ce que je souhaite que les lecteurs retiennent, c’est que je ne suis pas dans l’idéologie, mais dans le pragmatisme et le service à mes concitoyens. Il est plus important de construire une ville avec des services municipaux efficaces que de proposer de grandes visions abstraites sans résoudre les problèmes quotidiens de la population.
Je mets davantage l’accent sur la méthode plutôt que sur des solutions politiques abstraites. Mettre en place des processus et des méthodes efficaces est essentiel pour rendre un service public de qualité.
Après avoir lu ce livre, quelle morale le lecteur doit retenir ?
J’espère que les lecteurs retiendront que, pour moi, être élu ne signifie pas être politicien. Je fais une distinction claire entre les deux. Mon objectif est de restaurer la confiance des gens envers ceux qui s’engagent en politique. Je ne me considère pas comme un politicien, mais comme un serviteur des habitants de Schoelcher. C’est ce que j’aimerais que les gens retiennent.
Je suis convaincu que c’est par l’action, la preuve et la présence, par des choses simples, que les gens retrouveront confiance en leurs élus et reviendront peut-être davantage aux urnes. C’est le message central que je souhaite transmettre avec ce livre.
Où le livre sera-t-il vendu et quel est son prix ?
Le livre est actuellement disponible à la librairie du centre commercial Le Rond-Point, ainsi qu’au Cultura du Lamentin. Il sera également vendu dans toute la Martinique.
Le prix a été fixé à 10 euros de manière à le rendre accessible à tous. Il est important pour moi que ce livre soit lu par les habitants de Schoelcher et de toute la Martinique. C’est pourquoi j’ai veillé à ce que le prix soit abordable, afin de faciliter sa diffusion et de rendre mes idées accessibles au plus grand nombre.
Quelles sont vos perspectives en tant qu’auteur ?
En tant qu’auteur, mes perspectives sont avant tout politiques et électives. J’espère que mes camarades des Ateliers Schoelcherois et les habitants de Schoelcher me feront confiance pour continuer le travail que nous avons commencé depuis 2018, année de création des Ateliers, et que nous poursuivons depuis notre élection en 2020. Mon engagement se poursuit jusqu’en 2026, et j’espère qu’à ce moment-là, nous aurons de nouvelles propositions à faire aux Schoelcherois, basées sur cette expérience concrète que nous vivons.
Propos recueillis par Thibaut Charles