Investisseur dans l’immobilier locatif depuis 2010 en Martinique, Audrey Cédric Belrose nous livre les secrets de sa réussite. Dans le but de conseiller les personnes qui souhaitent se lancer dans l’immobilier, il a publié un livre du nom de “Secrets d’investisseur aux Antilles” en 2023.
Antilla : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Audrey Cédric Belrose : Je suis un sérial entrepreneur et j’investi dans l’immobilier aux Antilles. J’ai fait mes études à Toulouse et j’ai travaillé pendant 14 ans à Lyon en tant que responsable informatique. J’ai commencé à investir en Martinique depuis 2010.
Quelles ont été vos principales motivations pour investir dans l’immobilier locatif, en particulier aux Antilles ?
Mes principales motivations résidaient dans le besoin de générer des revenus complémentaires. Même en occupant un poste de responsabilité en tant qu’informaticien avec un salaire confortable, j’ai réalisé que le fait de n’avoir qu’une seule source de revenu était risqué. Si jamais je perdais cet emploi, cela pourrait poser des problèmes financiers sérieux. C’est pourquoi j’ai cherché des solutions et naturellement, je me suis tourné vers l’immobilier, la bourse et l’entrepreneuriat comme des voies alternatives pour sécuriser les revenus.
Pouvez-vous nous parler de l’évolution de vos différents projets immobiliers et commerciaux ?
Tout a commencé avec une location courte durée en 2010. J’ai acquis ma première propriété pour cela, comme beaucoup de personnes, initialement comme un pied-à-terre en Martinique pour mes vacances. Par la suite, alors que je développais un réel intérêt pour les investissements, j’ai décidé d’élargir mes activités dans ce domaine. J’ai donc acquis deux autres propriétés destinées à la location courte durée. Avec le temps, j’ai continué à investir dans des appartements, mais à un certain moment, les acquisitions en nom propre n’étaient plus viables. C’est alors que j’ai créé plusieurs sociétés qui m’ont permis d’acheter des immeubles et de poursuivre mes activités de location meublée. Actuellement, avec l’une de mes sociétés, nous sommes en train de rénover un immeuble comprenant un appartement de type T5 que nous envisageons de louer en colocation, ainsi que trois autres unités.
Vous avez sorti en 2023 un livre intitulé “Secrets d’investisseur aux Antilles”. De quoi parle-t-il ?
Mon livre aborde les principes de l’investissement immobilier de manière simple et accessible. J’ai délibérément évité d’utiliser un langage technique ou juridique complexe, afin que tout Antillais, qu’il réside dans la région ou à l’extérieur comme moi-même, puisse investir avec confiance et éviter les pièges courants de ce secteur.
L’objectif est de démystifier l’investissement immobilier, car il peut parfois sembler intimidant. Certaines personnes peuvent penser à tort que c’est réservé aux experts ou que c’est une affaire compliquée nécessitant une connaissance approfondie du droit et de la fiscalité. Cependant, il est important de comprendre que l’on peut déléguer ces aspects et s’entourer de professionnels compétents. En réalité, l’investissement immobilier repose davantage sur l’état d’esprit et la stratégie, avec environ 40% de technique et 60% d’approche mentale.
Au vu du titre de votre livre, on comprend facilement qu’il y a une différence entre être investisseur aux Antilles et en hexagone ? Quelles sont ses différences ?
C’est en effet le cas. Lorsque j’ai commencé à investir en France, à Lyon, j’ai remarqué quelques distinctions importantes.
Tout d’abord, l’une des principales différences réside dans le domaine financier. Aux Antilles, nous avons un choix limité de banques, généralement 8, et même parmi celles-ci, plusieurs sont des filiales d’autres banques. En revanche, en métropole, en Europe, il est beaucoup plus facile d’avoir accès à un plus grand nombre d’institutions bancaires, parfois jusqu’à 40, pour obtenir des financements.
Ensuite, il y a les différences liées au marché immobilier lui-même. Chaque marché a ses spécificités, et celui des Antilles est particulièrement atypique. Alors que dans certaines régions comme Marseille, Lyon ou Paris, la location saisonnière est souvent axée sur les déplacements professionnels, ici aux Antilles, elle est davantage axée sur le tourisme. Cela entraîne une concurrence différente et une demande variable selon les saisons.
En outre, il y a une diversité de techniques d’exploitation immobilière aux Antilles. Outre la location saisonnière, on peut également opter pour la colocation ou la location traditionnelle. Comparativement, à Lyon par exemple, la location saisonnière est principalement orientée vers les voyages d’affaires. Ces variations dans les modes d’exploitation immobilière constituent une autre différence significative entre les deux régions.
Le livre est sorti en juillet dernier. Quels sont les retours que vous avez déjà pu avoir, de la part des personnes qui essaient de suivre vos conseils ?
Ce qui ressort principalement, c’est l’appréciation pour la simplicité et la clarté des conseils prodigués. Le livre simplifie énormément toutes les étapes, de la recherche du bien à celle des locataires. Certains lecteurs ont même franchi le pas en signant des compromis après avoir lu le livre, bien que la promotion ait commencé en octobre 2023, donc je ne peux pas garantir que tous les retours concernent des transactions finalisées.
Par exemple, j’ai eu connaissance d’un lecteur qui avait tenté de se lancer dans l’investissement immobilier pendant dix ans, et qui a enfin réussi à franchir le cap après avoir lu le livre. Il a pu signer un compromis, ce qui était un véritable déblocage pour lui.
Il y a aussi des personnes qui ont pris rendez-vous dans mon agenda pour des sessions de découverte, car elles souhaitent aller plus loin dans leur démarche d’investissement. Parmi elles, une cliente m’a également accompagné et a obtenu des résultats tangibles dans sa recherche de financement pour l’acquisition d’un immeuble.
Dans l’ensemble, les retours sont positifs. Cependant, il est encore trop tôt pour dire si quelqu’un a réussi à percevoir son premier loyer grâce au livre, car cela peut prendre du temps pour mettre en œuvre les conseils et concrétiser les investissements.
Beaucoup d’antillais quittent leur île d’origine pour trouver du travail en hexagone. Vous qui avez réussi à devenir libre financièrement en Martinique, que pourriez-vous leur donner comme conseil ?
Étant moi-même dans cette situation auparavant, je comprends bien le dilemme. Beaucoup de mes camarades de classe qui ont quitté les Antilles pour la métropole ne sont jamais revenus. C’est un choix risqué.
Je conseille alors à mes compatriotes restés en métropole de se concentrer sur deux choses : créer une entreprise ou investir dans l’immobilier. L’immobilier est souvent plus sûr, avec près de 90% de chances de réussite si on suit les bons conseils. Investir dans son pays d’origine est important, cela peut contribuer à son développement tout en assurant sa propre réussite financière. Réussir personnellement est souvent la meilleure réponse aux difficultés rencontrées, que ce soit par l’immobilier, les actions ou la création d’entreprises. Beaucoup d’Antillais réussissent de cette manière, souvent sans faire beaucoup de bruit, mais leur succès contribue au progrès de nos îles.
Actuellement, l’Outre-mer rencontre énormément de problèmes au niveau de l’immobilier. Quels sont les plus gros défis auxquels les investisseurs de ce domaine doivent faire face ?
L’objectif principal est de sécuriser un financement. Les défis résident dans le respect des critères nécessaires pour y parvenir. Il est crucial de ne pas s’engager dans des luttes qui ne nous concernent pas.
Quelles sont vos perspectives pour continuer à développer vos projets et ainsi aider plus de monde ?
Il faut savoir que j’ai commencé par les contenus gratuits, comme des vidéos sur YouTube, puis j’ai investi dans l’achat de livres, même si cela peut représenter un certain coût. Cependant, pour ceux qui veulent progresser plus rapidement, je continuerai de recommander vivement de bénéficier d’un accompagnement, même si ce n’est pas avec moi. Cela permet un gain de temps considérable.
Personnellement, j’ai été accompagné pour atteindre mon niveau actuel par des professionnels spécialisés dans l’investissement en France, et j’ai constaté une nette différence. En immobilier, une erreur peut facilement se chiffrer en dizaines de milliers d’euros perdus, voire davantage si l’on s’engage dans des projets de rénovation mal gérés.
Je vois souvent des personnes se débattre seules avec des problèmes liés à des entrepreneurs ou à des travaux mal réalisés. Il est donc essentiel de ne pas rester isolé, de ne pas hésiter à investir dans son savoir-faire et à s’entourer de personnes expérimentées. Je conseille vivement de se renseigner auprès de clubs d’investisseurs en Martinique ou en Guadeloupe, car cela peut s’avérer très bénéfique.
Propos recueillis par Thibaut Charles