SVP, ne détruisez pas ce travail. (ndlr)
Dans cette tribune, Monsieur Baudoin Lafosse Marin, acteur économique et social engagé de longue, livre une réflexion sur les défis sociaux, économiques et culturels de la Martinique. Il souligne l’importance de l’action collective, de la mémoire et du respect mutuel pour surmonter les violences importées et préserver l’identité profonde de l’île. Un plaidoyer pour un avenir apaisé, ancré dans le dialogue et la solidarité.
MARTINIQUE, LA MARTINQUE PROFONDE
Je serai peut-être un peu long, veuillez m’en excuser, mais la situation l’impose. Je crois me le permettre pour ma contribution à la MARTINIQUE, sachant que je ne suis pas le seul, d’autres y ont contribué et peuvent également s’exprimer. Merci pour votre écoute.
Si je me permets d’intervenir aujourd’hui dans le cadre de ce qui se passe en Martinique c’est parce que je crois bien la connaître tant sur le plan économique que social, pour l’avoir aidée de 1976 à 2015 dans ce cadre, puis de 2020 à 2024 en redressant une institution vieille de 120 ans, reconnue d’utilité publique, La SOCIETE D’HYGIENE – CALMETTE, qui était en voie de dissolution. Je ne débarque pas un beau matin la fleur au fusil.
Après de longues études à PARIS, et y avoir travaillé quelques années, nous avons décidé, mon épouse et moi, de revenir pour aider notre département. Moi dans l’économie et le social, ma femme en tant que médecin.
Sur le plan économique, pour la mise en place en premier lieu d’un arrêté ministériel sur les prix de revient des produits importés dont je parlerai plus loin et la défiscalisation qui a permis un fort développement de l’économie dans tous les secteurs d’activité et qui est sortie de mon bureau en avril 1986, le 23 avril 1986 exactement.
Sur le plan social, par la mise en place d’une grande partie du système social. Bien sûr, cela n’a pas été fait seul, on ne fait jamais rien seul. Il ne faut pas se prendre pour ZORRO, mais il faut y contribuer, impulser et être dans l’action, dans une action constructive pour le bien commun. Sans bruit. J’ai, à tous les niveaux, rencontré des hommes d’exceptionnelles qualités tant sur le plan économique, des responsables d’entreprises, des créateurs avec une forte envie d’avancer, sur le plan social, des syndicalistes d’exception, sur le plan politique des femmes et des hommes, ayant tous un grand sens de l’intérêt général.
Je voudrais intervenir sur des évènements qui ont, pour partie, détruit de nombreuses entreprises et qui ont permis le développement de la violence.
De 1976 à 1996, j’ai été secrétaire général puis président du patronat. Au cours de ces années, le patronat et les organisations syndicales ont mis en place, sans violence, toute une série d’actions qui ont permis le travail en commun, au bénéfice du plus grand nombre. Sans violence, sans destruction d’entreprises, dans le respect mutuel, nous avons, au fil des années, mis en place plus de 10 conventions collectives dans le Commerce, petites et grandes entreprises, les Matériaux de Construction, le Bricolage, l’Hôtellerie, l’Assurance, la Métallurgie, la mise en place de Conventions Collectives Nationales et même l’élaboration d’une Convention Collective pour les dockers, la MARTINQUE étant le seul département ayant une convention appliquée aux dockers. Une anecdote qui peut indiquer mon implication dans le système : Il y a quelques années, ayant quitté mes fonctions, et rencontrant une dame à laquelle je me suis présenté, étonnée elle répliqua, « c’est vous Baudoin LAFOSSE MARIN, étant inspectrice du travail, chaque fois que j’ouvrais à l’époque un dossier de convention collective, je trouvais votre signature ».
Les négociations se sont faites avec Mr Victor LAMON, Mr Denis LANGE, Mr Michel GEORGES, Mr René FABIEN, Mr Philibert DUFEAL, Mme SULLY, Mr Pierre-Charles, Mr Marc PULVAR, Mr Hugues ETIFIER et bien d’autres, responsables de la CGTM, de la CDMT, de la CFTC, de Force Ouvrière, de la CSTM. Les discussions ont été quelques fois longues et se terminaient tard dans la nuit. Jamais d’insultes, jamais de brutalités. Je voudrais ici rappeler une anecdote concernant Mr LAMON, que j’ai rencontré plus de 20 fois par an dans le cadre de ces conventions. Au cours d’une de ces négociations fort longues, fatigué un membre de sa délégation a tenu un propos déplacé, Mr LAMON s’est aussitôt tourné vers cette personne lui disant « camarade, pas devant moi ». L’incident était clos. Un seigneur Mr LAMON, tout le monde économique le respectait.
Jamais les syndicats de salariés n’ont brûlé ou détruit une seule entreprise. Ils savaient tous que cela entraînerait la disparition d’activité et des licenciements. Ce n’est pas en détruisant l’outil de travail que l’on fait avancer les choses. Bien au contraire on entrave la concurrence. Il ne faut pas ensuite venir se plaindre qu’il n’y a pas de concurrence et que les prix sont élevés, ou de l’importance du chômage. Les syndicalistes n’ont jamais souhaité la fermeture des entreprises sachant l’importance du chômage.
Avec eux nous avons mis en place, les ASSEDIC, Les Prud’hommes, les Centre de Médecine du Travail, le Comité Interprofessionnel du Travail, CIL, pour le logement des salariés et pour le financement des Sociétés d’HLM, MARTINQUE HABITAT pour le logement des plus démunis et en faveur des personnes âgées vivant souvent dans des logements quelques fois insalubres. Comment ne pas parler de l’association TRAVAIL et HANDICAP pour l’insertion des handicapés dans le monde du travail, association mise en place avec Mme Paulette PIGEON. J’ai été par ailleurs administrateur de la CAF avec Mr PLATON, administrateur de la caisse de retraite avec Mr MARLIN, de l’AFPA, de la COTOREP, juge au tribunal des affaires sociales avec Mme FELIOT. Partout je rencontrais des syndicalistes, assurant la présidence ou la vice-présidence à titre bénévole. On travaillait ensemble, on construisait, on améliorait sans jamais détruire. Nous savions tous, que ce qui a été détruit en quelques heures peut mettre plusieurs années à être reconstruit et peut-être jamais. La critique est facile mais l’art est difficile. La dernière action bénévole est celle de remise à flot de CALMETTE qui, en2020, était en voie de dissolution pour avoir perdu de 300 à 350 000€ de 2015 à 2019, en endettement abyssal, n’ayant plus de fonds propres. Ayant pris la présidence en JUILLET 2020, alors que je n’étais que membre de l’association, le CAC avait engagé la procédure d’alerte et saisi le président du tribunal en vue de sa dissolution, les années 2022 et 2023 se terminaient avec des résultats positifs de 200 à 250 000€, sauvant ainsi cette institution reconnue d’utilité publique et au service des personnes en difficulté, institution datant de 1906. En 2020, C’était un pari fou, peu y croyaient. Ce renouveau a été réalisé avec l’aide du Dr Raymond MEZIN, Dr Danielle QUIST, Dr Claude PETIT, Dr Claude LISE, Mr Roland TOUSSAINT, Mr José ANELKA, Dr Bernard BUCHER, Dr Veronique VATRAN, Dr Patrick RENE-CORAIL, n’ayant jamais quitté le navire et bien sûr avec l’aide de la CTM et de l’ARS. Nous étions tous sur le pont, sans bruit, sans cris d’orfraies. L’association reconstitue ses fonds propres et rembourse les dettes d’avant 2020 ;
Sur le plan économique, ayant participé à la mise en place de l’arrêté 76/48 P relatif à la détermination du prix de revient des produits importés de l’étranger ou en provenance de la Métropole DANS LES DOM, avec l’aide ici de Mr Jacques LUCEA, martiniquais, secrétaire général des affaires économiques à la préfecture, et de Mr Michel BRANCHI, membre de la commission locale des prix, je crois pouvoir m’exprimer ainsi que Mr BRANCHI sur le sujet. Je vous engage à l’interroger. D’ailleurs les préfets successifs se sont référés à cet arrêté quand il s’agissait de réglementer une catégorie de produits. La loi, rien que la loi. La violence n’a rien à voir dans ce dossier.
Je voudrais tout d’abord rappeler qu’il ne faut pas se laisser aller à la violence. Cette violence qui est importée. Cette violence qui, en tout premier lieu, détruira les plus faibles, violence qui détruira les familles, nos familles. Quand vous aurez appris aux enfants à être violents, ils risquent d’être de plus en plus violents, et en final de vous oublier, d’oublier leurs parents. La violence sera leur règle de vie. Vous ne pourrez plus le leur reprocher puisque vous les aviez incités. Ils risquent ensuite de s’entretuer pour se séparer le butin. Ils auront ensuite le cœur rempli de haine. La haine et la violence et le bruits seront leur règle de vie. Il y aura une compétition infantile à faire de plus en plus de bruits. N’est-ce pas ce qui se passe dans les iles voisines. Il ne faut pas être aveugle et penser que cela n’arrive qu’aux autres. Ils vous oublieront quand vous serez vieux, amenés sur d’autres cieux, l’avion aidant et leurs affaires, entre guillemets, les appelant ailleurs.
Pendant les événements récents, certains n’ont-ils pas réglé les choses à coup d’armes blanches, puis de fusils. N’y a-t-il pas eu des morts ? Il fallait bien se séparer le butin ! A terme, certains commanditaires pourront les utiliser pour leurs basses œuvres, souhaitant éliminer un concurrent et ce seront vos enfants qui seront poursuivis et vous avec, puisque ce sont vos enfants. Ne soyons pas dupes ils seront retrouvés et seront amenés à faire connaître leurs commanditaires. C’est le cercle infernal. Ceux qui sont à l’extérieur vous poussent à le faire, mais en final c’est vous qui paierez l’addition.
Dans le même temps, déjà aujourd’hui, certains vieux parents dans leur maison en mauvais état, et il en existe, ne trouve pas leurs enfants ou certains de leurs enfants pour leur venir en aide. Ils sont pris ailleurs. Pour avoir, avec l’aide du CIL, Comité Interprofessionnel du logement, financé la maison de leurs vieux jours, nous avons eu déjà quelquefois, pas toujours heureusement, bien des difficultés à trouver des enfants qui se trouvaient en Métropole, au CANADA, aux ETATS UNIS et même au JAPON ou n’importe où dans le monde, pour avoir les cautions dont ils avaient besoin. Les avions les entraînent ailleurs, et ils vivent, bien sûr pour certains, dans l’oubli, oubli de ceux qui les ont faits et de ceux qui les ont précédés. Mais ils seront là pour la succession !
Etant généalogiste, très intéressé par la MARTINIQUE sous toutes ces composantes, il m’est souvent arrivé de demander à mon interlocuteur le prénom de leurs parents, cela allait encore, le prénom de leurs grands-parents, cela devenait plus difficile, quand à celui de leurs arrière-grands-parents cela devenait impossible. Pourtant certains avaient été actifs lors de 2ème guerre mondiale. Beaucoup ne savent pas qu’ils ont des parents, ayant leur nom, se trouvant dans d’autres communes de la MARTINIQUE. Le lien est déjà rompu pour beaucoup d’entre eux. La Martinique a toujours été active à de grandes occasions, mais certains ne se souviennent plus d’où ils viennent. Certains leaders du mouvement actuel n’ont pas l’air de savoir d’où ils viennent. Pourtant en tapant leur nom sur internet ils seraient surpris de connaître leurs origines et de savoir d’où viennent leurs ancêtres. De La Métropole ! De l’Hexagone !
La violence qu’ils ont insufflée puis favorisée et alimentés n’est pas dans nos gênes. La Martinique n’est pas violente, elle a des accès de fièvre mais ne détruit pas. Cette violence qui s’est installée et développée est importée, et nous avons la preuve sous nos yeux. Elle est importée par des personnages qui veulent prendre le pouvoir aux dépens des élus, voire en les manipulant, en les utilisant, par le contrôle des trafics illicites. « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es ! » dit le dicton. L’analyse qui a été faite par certains politiques à ce sujet, est partagée par de nombreux responsables, personnalités ayant beaucoup contribué au développement de la MARTINIQUE. Rappelons que cette violence s’est développée dans bien des îles de la Caraïbe. Le fait de le rappeler ne devrait pas, pour des personnes censées, les amener à insulter ceux qui portent cette information, cette réalité. En insultant, en se prêtant à ce jeu, on laisse croire aux jeunes en particulier qu’ils peuvent continuer. Leur avenir, celle de la Martinique est en péril. Ceux qui le font contribuent à détruire le lien et la construction d’un monde meilleur. Vouloir nier la réalité mènera au chaos. Concernant la Martinique profonde, l’histoire nous a montré que notre ile a su s’opposer, avec tous les siens, avec toutes ses composantes à certaines violences importées alors qu’elle se développait dans toute la France et en particulier dans toutes les régions françaises. La Martinique a su faire bloc pour s’y opposer. C’est cela peut-être que les commanditaires de la violence d’aujourd’hui cherchent à lui reprocher, et pour cela, développent tous les moyens modernes pour y parvenir, la communication, une certaine presse, les réseaux sociaux et bien sûr des moyens financiers considérables provenant de trafics illicites : N’a-t-on pas trouvé des sommes très importantes utilisées à cet effet ? D’où viennent ces millions d’euros découverts chez certains ? Il ne nous faut pas être dupe. Ce qu’ils n’ont pas réussi à faire au fil des années, voir des décennies, c’est-à-dire détruire le lien qui unit les Martiniquais, ils tentent à nouveau de le faire en utilisant la couleur de peau, même si ceux qui sont en première ligne ignorent qu’ils sont d’origine métropolitaine de par leur nom, très présent en Métropole avant leur arrivée en Martinique et encore aujourd’hui.
A la Martinique tout est en nuance, comme la couleur de peau de ses enfants. La Martinique n’a non seulement jamais été violente mais elle n’a jamais été raciste, car elle est faite d’échanges et de vivre ensemble. Elle a toujours été accueillante. Tous ceux qui viennent à sa rencontre peuvent le confirmer. Les anciens, ceux de Martinique Profonde, le confirment au quotidien.
Que certains élus ne s’en rendent pas compte dénote d’une certaine cécité.
Il y a bien sûr bien des améliorations à faire et à trouver, mais jamais dans la violence. La violence est mortifère. La violence appelle la violence et la destruction. Nous le voyons sous nos yeux.
Revenons à la situation économique de la MARTINQUE. Bien sûr les chiffres qui sont rappelés sont des moyennes et il ne faut pas oublier que certains sont en dessous de la moyenne et quelque fois bien en dessous, car la misère existe comme partout ailleurs, y compris en METROPOLE, et la MARTINIQUE n’est pas à l’abri de ce fléau. Mais il nous faut nous référer à des éléments chiffrer et se comparer aux autres, sachant qu’eux aussi ont des difficultés. La misère n’est pas une valeur intrinsèque, universelle, on ne peut comparer les misères, cela n’a pas de sens. Cependant regardons :
Selon l’INSEE :
- Le taux de chômage en 2023 est de 11% en MARTINIQUE, 19% en GUADELOUPE , 7,5% en METROPOLE
- Le Produit Intérieur Brut par habitant en 2022 est de : 27 179€ EN MARTINIQUE, de 25 903€ en GUADELOUPE, 21 611€ à BARBADE, 13 980€ à SAINTE-LUCIE. Ce sont bien sûr des moyennes.
- L’INDICE de DEVELOPPEMENT HUMAIN qui évalue le niveau de développement fondé en particulier sur la qualité de vie en 2022, indice de niveau international, est de 0,88 en MARTINIQUE, 0,774 à la REUNION, et 0,90 en METROPOLE, Le niveau le plus élevé devant être 1 et bien sûr très difficile à atteindre.
On peut bien sûr dire , pour moi, tout va mal et ne pas s’intéresser aux autres, ou pire utiliser les difficultés des autres à son profit et ne pas voir la réalité ou la voir qu’à travers son prisme. Il nous faut prendre de la hauteur.
Par ailleurs, le nombre de voitures circulant en Martinique s’élève à qquelque150 000, beaucoup d’entre elles sont entre 30 et 60 000€
Le nombre de maisons ou villas ou appartements en catégorie 4 ou 5, c’est-à-dire ayant tout le confort de maisons modernes, quelques 120 000 environ.
Il y a 35 000 logements d’exceptionnelles qualités réalisés par les trois sociétés d’HLM, ayant été président et vice-président pour deux d’entre elles, dont quelque 62% des familles sont solvabilisées par l’Allocation Logement.
Bien sûr il nous faut penser et aider ceux qui sont hors de ce circuit. Ce que j’appellerai les laisser pour compte, ce sont ceux-là qui devraient être l’objet de notre réflexion et non ceux qui peuvent prendre l’avion pour aller en Métropole ou les voyages sur des navires de croisières ou qui possèdent les biens ci-dessus, ou ceux qui n’ont jamais rien fait pour la MARTINIQUE, qui travaillent ailleurs, ce qui ne peut leur être reproché, ou qui découvrent la MARTINIQUE à l’occasion de congés bonifiés. C’est si simple de donner des leçons ou de critiquer les autres et de ne pas se lancer dans le développement économique en créant une entreprise. A l’inverse beaucoup de jeunes, se trouvant chez nous ou revenus s’attacher à leur ile en créant une activité avec l’aide RESEAU ENTREPRENDRE avec l’aide d’entrepreneurs confirmés, s’engagent résolument dans le développement. Certains ont vu leur entreprise brulée. SANS COMMENTAIRE ! Il y aurait trop à dire !
Revenons sur le Problème des PRIX.
En 1976, le 12 MAI 1976, L’ETAT, la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation a sorti au BOSP, Bulletin Officiel des Prix, un arrêté ministériel, le 76-48/ P dont la définition exacte est « Arrêté ministériel N°76-48/P du 12 MAI 1976 relatif à la détermination du prix de revient des produits importés de l’étranger ou en provenance de la Métropole dans les DOM ». Prix en dessous duquel il s’agit de vente à perte. Or la vente à perte est interdite. Dans cette structure des prix se trouvent tous les intervenants permettant la mise à disposition du produit chez le commerçant et viennent s’y ajouter l’OCTROI de MER et La TVA, Taxe sur la Valeur Ajouté. Octroi de Mer permettant le financement des communes et collectivités pour en particulier les « 40% » des fonctionnaires territoriaux et municipaux, et la protection de l’industrie locale. 40% qui, avant son application aux fonctionnaires locaux, avaient été mis en place, selon un rapport de 1951 des chefs des services nationaux, pour permettre aux fonctionnaires de l’Hexagone, Métropolitains et Antillais, nécessaires, à l’époque, à l’encadrement et à la bonne marche des services publics de la MARTINIQUE, mais qui refusaient, selon le rapport, de revenir aux ANTILLES du fait des difficultés matérielles qu’ils rencontraient, et ajoutait en ce qui concerne les fonctionnaires antillais se trouvant en Métropole,« la comparaison très nettement en défaveur de la vie en MARINIQUE l’a emporté sur l’amour du pays natal ». En est-on encore là,75 ans après, à chacun d’en juger ?
L’ETAT peut vérifier l’application de cette réglementation et peut se référer à un homme d’exception, Mr Michel BRANCHI, martiniquais ayant été fonctionnaire de l’ETAT, très au fait de cette réglementation pour avoir participé à son application. Mieux que quiconque , il ne pourra que confirmer que l’application à la Martinique des prix de METROPOLE est un leurre. La volonté de ne pas aboutir et donc de faire perdurer le désordre est, en fait, de laisser entendre que l’on a d’autres objectifs, grâce à des moyens financiers qui semblent illimités ?
Par ailleurs je voudrais rappeler qu’une étude récente dont il a été fait état sur internet, indiquait que pour un panier identique de produits alimentaires dans une dizaine de magasins de METROPOLE appartenant à la même marque de magasins, le prix du panier variait de 1 à 18. Là aussi, c’est une étude que l’ETAT peut sans difficulté faire vérifier, en moins d’une semaine par ses agents et porter ses informations à l’attention du public et ne pas laisser perdurer le désordre et des informations erronées voir tendancieuses et racialisées ayant pour seul objectif de mettre à mal nos départements d’OUTRE-MER et surtout de favoriser la transformation de ces régions en territoire de non droit comme le sont déjà bien des îles de la Caraïbe. Ce n’est un secret pour personne et en tout état de cause, ce n’est pas un secret pour les responsables politiques ayant un peu de hauteur et de clairvoyance.
L’ETAT peut aussi faire vérifier sur les îles voisines, bien proches de la MARTINIQUE le problème de prix et de non droit existant et se demander les raisons pour lesquelles leurs ressortissants viennent faire leurs courses en MARTINIQUE à la faveur du transport inter-iles mis en place par notre département ?
Pour régler un problème économique, il ne me parait pas nécessaire d’indiquer la couleur de peau des uns et des autres.
La MARTINIQUE n’est pas violente, elle est généreuse voir très généreuse. La banque alimentaire, mise en place et entretenue par des Martiniquais de toute couleur en est la preuve. Elle est toujours bien approvisionnée. Banque réservée aux plus faibles, aux plus démunis, aux laissés-pour-compte. La Martinique a su dans bien des cas, dans le passé, refuser la violence quand elle était importée par certains réseaux venant de l’extérieur, voir par certains intellectuels vivant ailleurs. Comme toute communauté, toute famille, il y a eu des moments difficiles, voire très difficiles. Mais, avec le temps, cela s’est apaisé et elle a retrouvé la voie du renouveau.
L’extérieur, les donneurs de leçons, ceux qui vivent ailleurs, ceux, en fait, qui ne la connaissent pas ou qui vivent de clichés et qui n’hésitent pas à attiser les flammes et même les petits brûlots Il faut bien exister et se dire connaisseurs.
Certaines presses ou certains journalistes, fort de l’écoute qu’ils peuvent bien avoir, en profitent pour semer la haine. Il est si facile de donner des leçons quand on est confortablement installés ailleurs et ne rencontrer la MARTINIQUE qu’en période de vacances pour ces plages et ces repas délicieux et reprendre l’avion dès qu’on a pu en bénéficier. Combien de ceux-là viennent pour aider, pour soutenir ou simplement pour se souvenir qu’ils ont un devoir vis-à-vis de la MARTINIQUE. « Mon pays », disent certains, la main sur le cœur après l’avoir abandonné. Ce n’est pas en incitant à la violence, à cette violence importée qu’ils régleront les problèmes.
Il existe des malheureux, des hommes et des femmes ayant besoin d’aide. On ne leur vient pas en aide en courant dans les rues de PARIS en tenant des propos d’un autre âge et qu’ils combattent avec raison quand cela les concerne.
On règle les problèmes de malheureux au cas par cas. Car chaque cas est différent.
A titre d’exemple, La Société d’hygiène, CALMETTE pour les plus anciens, situé à fort de France au début, mais aujourd’hui aussi à SAINT PIERRE et récemment à GRAND RIVIERE, nous allons à la rencontre de ceux qui ne peuvent se déplacer, à cause de leur grand âge, et aussi parfois pour des raisons pécuniaires. CALMETTE, vieille institution de plus de cent ans, 120 ANS exactement , vient d’être sauvée de la dissolution par moins d’un dizaine de bénévoles de plus de 70 ANS. Appelé à la présidence en juillet 2020, je ne me suis pas défaussé malgré les difficultés de l’exercice. Peu de monde y croyait, et ensemble nous avons réussi à sauver l’institution. Je n’ai pas beaucoup vu ni entendu les donneurs de leçons, connaissent-ils simplement son existence. Pourtant cette grande dame vient au secours de ceux qui n’auraient, peut-être, jamais pu être soignés compte tenu du désert médical dans lequel se trouve la Martinique. Les plus fortunés prennent l’avion et vont se faire soigner à PARIS. Nos médecins, presque tous à la retraite, font des merveilles, sans bruit. Les femmes violentées, les enfants en mal de croissance, y trouvent une main secourable. Ils sont restaurés. Mais où sont les jeunes, aidants ? CALMETTE a besoin de moyens pour financer le matériel médical qui nous permettrait d’avoir recours à des médecins spécialistes qui ont fait savoir qu’ils seraient disposés à nous aider si nous avions les appareils pour exercer leur spécialité. Ceux qui courent dans les rues de PARIS, n’ont pas ce souci, ils trouvent tout à portée de main. Etant une association « D’utilité publique » vous pouvez défiscaliser en vous adressant à l’institution au + 596 596 70 23 77. Nous nous engageons à indiquer, sur le matériel, l’aide apportée par les financeurs.
Il existe par ailleurs, bien des actions de ce type dans les domaines variés. Comment ne pas citer ce petit restaurant de TERRE-SAINT-VILLE, à FORT DE France, appelé LES PETITES TABLES dont les salariés sont des handicapés, ayant un conseil d’administration bénévole, toutes les communautés y sont représentées. Ce restaurant a été créé pour permettre à ces enfants n’ayant pas eu de chances dans la vie de sortir de leurs difficultés et de trouver une activité. Connaissent-ils son existence, ces Martiniquais venant de METROPOLE ou d’ailleurs pour leurs vacances profiter de la mer et des restaurants du bord de mer ? Peut-on suggérer d’aller leur rendre visite et de leur laisser un pourboire qui laisserait entendre à ces jeunes qu’ils font un métier qui les honore ? Peut-être, avec plus de moyens, créer un restaurant dans d’autres lieux de notre département !
Vont-ils, ceux qui manifestent, dans la MARTINIQUE profonde, là où existe la misère pour tendre la main et réconforter les personnes âgées ? Quand j’entends une dame du 3ème âge, voire du 4ème âge en parlant de certains de leurs proches, je dis bien certains, me dire « Yo ka vini et pi kanmarades, yo ka vini bo mouoin, Yo ka fait bel figu douvant moun et yo ka pati pronmenin » . Que ceux là ne viennent pas nous donner des leçons et surtout attiser la violence ? qu’ils soient intellectuels, journalistes ou autres ! Au moindre problème ils prendront l’avion, leur vie est ailleurs. Pourtant ils ont des compétences dont la Martinique aurait bien besoin pour créer des emplois et permettre de réduire le chômage. Je constate à l’inverse que certains n’ont pas hésité, en revenant, de faire avancer les choses, mais ils le font sans bruit et sans violence. Le bien ne fait pas de bruit. Ils le font simplement en tendant la main aux chômeurs en créant des entreprises, aux handicapées par l’association TRAVAIL ET HANDICAP ; aux personnes âgées et laissées-pour-compte par l’entreprise à but non lucratif créée à cet effet, MARTINIQUE HABITAT, aux salariés ou non-salariés à la recherche d’un logement avec l’aide du COMITE INTERPROFESSIONNEL DU LOGEMENT qui subventionne les HLM afin de réduire le montant des loyers, aux enfants mal soignés , aux femmes violentées, aux indigents avec l’aide de CALMETTE dont j’ai déjà parlé. Bien qu’ayant été très actifs dans ces institutions rappelées ci-dessus, j’ai une affection toute particulière pour cette institution, qui a été l’objet de tous mes soins pendant plus de 4 ans et que nous avons ressuscitée. Il est si bon de revoir partir cette vieille dame de 120 ans qui, elle, n’a pas abandonné la MARTINIQUE, elle est venue au secours de ses enfants. Aussi n’attisez pas la haine, car elle détruira la MARTINIQUE et tout ce travail qui a été réalisé en 40 ans et quelques fois plus.
De votre côté vous risquez de prendre une autre direction devant le chaos que vous aurez contribué à organiser. Vous l’oublierez en disant que c’est la faute des autres. Cette MARTINIQUE vous y pensez pour votre retraite ou vos vacances. Vous profiterez de cette population formidable mais sans, peut-être, l’avoir jamais aidée. Venez, jeunes médecins CALMETTE à besoin de vous. Venez ingénieurs, ou créateurs d’entreprises la MARTINIQUE à besoin de vous. Elle a besoin de maintenir son rang dans la CARAÏBE, ce rang qui fait d’elle une île ou beaucoup d’étrangers, venant d’autres îles pour trouver un emploi, pour mieux vivre ou simplement pour acheter ce qu’ils ne trouvent pas chez eux.
A ce propos, Il vient d’être inauguré, à l’hôpital de LA MEYNARD, un cyclotron dans le cadre de l’Institut Caribéen d’Imagerie Nucléaire, le 12 Octobre 2024, unique dans la Caraïbe.
La Martinique fait tout pour venir en aide aux autres îles de la Caraïbe en particulier sur le problème de la santé. CAMETTE EST AU RENDEZ-VOUS !
Ne détruisez pas ce travail.
En incitant à la violence, vous amenez à déserter la MARTINIQUE, vous éloignez les touristes. Les navires de croisières prennent une autre direction. Le petit commerce s’effondre, les restaurants de campagne se vident et bientôt fermeront leurs portes, les chauffeurs de taxi attendent désespérément des clients. Ne donnez pas de l’ampleur au bruit, à ceux qui n’ont jamais rien fait pour la MARTINIQUE. En racialisant les problèmes, au lieu de les résoudre, vous les aggravez.
Cette île, certains l’ont abandonnée, mais veulent la juger et favoriser une violence qui n’est pas dans ses gênes. Violence qui est importée et qui existe dans la Caraïbe. C’est une vague puissante qui la détruira, si on y prend garde, comme elle a détruit déjà bien d’autres îles. Le vers est dans le fruit.
Je voudrais, pour terminer, signaler la racialisation engagée par certains leaders de ce mouvement, relayée par certains politiques en mal d’existence. Pour régler un problème il n’est pas nécessaire d’indiquer la couleur de la peau des uns et des autres. C’est un manque d’arguments et un signe de faiblesse. En tenant ces propos racistes ils font état de leurs ressentiments et reprochent à certaines communautés ce qu’ils ne sont pas, mais en ayant cependant le nom de leur origine et qui leur a été transmis par les liens du mariage, origine qui date de plusieurs siècles, et nom bien connu en Métropole. Pour cela, le moindre problème économique ou d’une autre nature ou même de famille proche est l’occasion de conflit et de menace. La différence de couleur de peau, aussi faible soit-elle, sera toujours l’objet de ressentiments pour ceux qui tiennent ces propos et l’objet déclencheur de désordre et même de violence. Ils trouveront toujours quelques personnes, souvent bien connues pour les suivre et souffler sur les braises, et si cela n’est pas suffisant ils feront appel à l’extérieur et la violence démarrera. Nous y sommes. Aux Martiniquais, à la Martinique Profonde de ne pas se laisser entraîner. La différence de couleur de peau, aussi faible soit-elle sera actionnée pour dénoncer un problème qui deviendra peu à peu irrationnel. L’irrationnel ne se commande pas. Il s’alimente de jour en jour en utilisant en cas de besoin des arguments quelques fois tendancieux. La mécanique sera lancée ! D’ailleurs certains politiques depuis de très nombreuses années utilisent ce registre afin d’attiser la haine. Or, dans ce département, il existe des liens très forts entre les différentes communautés.
Il semblerait que certains ne semblent pas connaître leur origine et ceux qui les ont faits. Ils vivent dans l’oubli, oubli de leurs origines. Leur nom est connu en France, avant qu’il ne débarque et s’installe en MARTINIQUE. Il suffit d’appeler INTERNET ils auront toutes les informations à ce sujet et, installés en MATINIQUE, ils auront le nom de tous ceux qui les ont précédés et qui leur ont donné leur nom par le mariage. Mais ils vivent dans l’oubli pour justifier les exactions commises, et pour exister. La mémoire, c’est ce qui nous permet de ne pas oublier. L’oubli le mal du siècle, dans ce monde de plus en plus dystopique, dans un monde où il y a de plus en plus de sophistes, c’est-à-dire de plus en plus d’individus qui disent des choses inexactes à travers quelques éléments avérés. On y est. Ici, ils veulent cacher leurs origines pour mieux exister. OUBLI, qui fait que nous vivons dans un monde de plus en plus déglingué et à terme dans le chaos, chaos qu’ils recherchent.
Au Terme de mon intervention, je voudrais remercier ici tous ceux qui m’ont aidé dans la mission qui consiste à aider au développement de la MARTINIQUE et surtout en faveur de ceux qui sont en difficulté. Ce travail n’est jamais terminé et je crains qu’il ne soit jamais vraiment terminé. La pauvreté existera sur bien d’autres formes. Il me faut remercier, les responsables économiques, les responsables syndicaux, les responsables politiques quelques soient leur parti, je les ai tous connus et ils ont toujours été là. On ne fait jamais rien seul. Seul le respect mutuel permet de faire avancer les choses et de se comprendre. J’avoue avoir toujours eu cette écoute. Et je continuerai le plus longtemps possible, dans le cadre de mes compétences, sans jamais m’imposer.
J’avoue avoir depuis 50 ANS une épouse qui, étant sur la même longueur d’onde dans le cadre de sa mission en tant que médecin, n’a jamais eu à me reprocher mes actions en faveur de notre département. D’autant plus qu’elle a accepté d’exercer son art à CALMETTE comme tous les médecins retraités qui sont encore aujourd’hui à l’œuvre. Eux aussi, doivent être remerciés car sans eux, sans ce conseil d’administration d’exception nous ne serions pas parvenus à sauver cette institution.
A l’approche de Noël, il faut souhaiter à tous, un moment de partage. Noël n’a jamais été, pour la MARTINIQUE PROFONDE, un moment de tapage, ou de débauche grossière de lumières artificielles. Mais elle a été avant tout et en premier lieu un moment de recueillement et de retrouvaille qui permet ensuite un moment de fête et de joie qui n’a rien à voir avec le bruit. En souhaitant que cette fête, à laquelle nous sommes tous profondément attachés, nous permette de trouver de la sérénité et de régler les problèmes comme nous l’avons toujours fait, sans violence.
Baudoin LAFOSSE MARIN