Article de Richès Karayib
– Le séminaire du Fonds de coopération régionale s’est tenu le mercredi 16 avril 2025 à Fort-de-France , salle Félix Éboué de la préfecture. Sur le thème « Porteurs de projets et diplomatie », cet événement animé par Marie-Marthe Bredas a réuni un panel de diplomates, d’institutionnels, de chercheurs et d’acteurs de terrain pour débattre d’un enjeu majeur : comment intensifier la coopération entre la Martinique et les pays de la Caraïbe, dans un contexte parfois complexe, mais riche en opportunités ?
Un lieu de rencontre stratégique pour les porteurs de projets
Un thème axé sur la diplomatie active et la coopération
Cette matinée d’échanges a mis en lumière le rôle essentiel de la diplomatie pour soutenir les initiatives locales sur la scène internationale. Le maître-mot de ce séminaire du Fonds de coopération régionale était clair : la Caraïbe . Tous les regards étaient tournés vers cette région, proche de nous géographiquement et culturellement, mais encore trop peu explorée par les porteurs de projets martiniquais.
Une organisation solide soutenue par des institutions locales et nationales
Organisé conjointement par la Préfecture, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), le Secrétariat Général pour les Affaires Régionales (SGAR) et les partenaires du FCR, le séminaire du Fonds de Coopération Régionale a débuté à 8h45 par un accueil chaleureux, suivi d’une allocution d’ouverture du Préfet ou de son représentant, et d’un représentant de la CTM. L’objectif ? Donner une impulsion concrète à la coopération régionale dans la Caraïbe.
Un large éventail d’intervenants pour éclairer les enjeux caribéens
Voix de la diplomatie et du terrain
Parmi les intervenants principaux figuraient Bernard Regnauld-Fabre, conseiller diplomatique du préfet , Christiane Bourgeois, COCAC à l’ambassade de France à Sainte-Lucie, Allison Joseph, consule générale de Sainte-Lucie pour les Antilles et la Guyane française, et Mark Frampton, consul honoraire de la Dominique pour la Martinique. Chacun a partagé son expérience concrète de coopération avec les Caraïbes, soulignant les subtilités du protocole, les réseaux à mobiliser, mais aussi les opportunités à saisir.
Complémentarité entre expertise académique, action publique et représentation consulaire
Justin Daniel, politologue et professeur de sciences politiques, a proposé une perspective géopolitique, soulignant les jeux d’influence en cours dans la zone, les tensions persistantes, mais aussi les logiques de solidarité régionale. Son analyse, lucide et engagée, a rappelé que la Caraïbe est une zone stratégique pour la Martinique, en termes de diplomatie, de développement économique et d’identité culturelle.

Coopération avec les Caraïbes : des réalités complexes mais prometteuses
Des obstacles clairement identifiés
Certes, la coopération avec les Caraïbes n’est pas toujours simple. Les intervenants du séminaire du Fonds de coopération régionale ont souligné les obstacles administratifs, la méconnaissance des dispositifs, la diversité des systèmes politiques, les barrières linguistiques et les difficultés de mobilisation des fonds. Mais tous s’accordent à dire que ces défis peuvent être surmontés grâce à une meilleure coordination des acteurs locaux et à une volonté politique forte.
Mais une volonté commune de renforcer les liens
Malgré ces défis, une conviction forte s’est imposée : travailler avec la Caraïbe est précieux. Tous les intervenants, sans exception, ont réaffirmé leur attachement à cet espace régional. Pour eux, la Caraïbe n’est pas seulement un voisinage stratégique, c’est une communauté de destins, et surtout un terrain d’action privilégié pour la diplomatie martiniquaise. Le séminaire du Fonds de coopération régionale a contribué à l’émergence de cette prise de conscience collective.
Pourquoi la Martinique a-t-elle besoin de s’ancrer davantage dans son environnement régional ?
Tirer parti de l’adhésion aux organisations régionales
Patricia Telle, membre élue de la CTM et présidente de la Commission de coopération régionale, a souligné l’importance de l’intégration régionale à travers l’adhésion de la Martinique à des organisations telles que l’OECO (Organisation des États de la Caraïbe orientale) et l’AEC (Association des États de la Caraïbe). Ces structures constituent des plateformes permettant aux porteurs de projets martiniquais de s’exprimer, d’innover et de collaborer. Le séminaire du Fonds de coopération régionale a renforcé l’idée que ces adhésions doivent être valorisées et mieux exploitées.
Sandra Drouault a également présenté les actions de la CTM visant à favoriser une meilleure compréhension et des échanges avec les autres territoires de la Caraïbe.
Un moteur pour les développeurs de projets
En ce sens, le séminaire du Fonds de coopération régionale, soutenu notamment par l’AFD (Agence française de développement) et la préfecture, apparaît comme un outil essentiel. Il permet de financer des projets concrets de coopération avec les pays voisins. Les Caraïbes ont besoin de l’engagement de ceux qui souhaitent concrétiser leurs idées.
Les Caraïbes ne sont pas un horizon lointain. Elles sont là. Et il est temps d’agir. Le séminaire du Fonds de coopération régionale, en réunissant des experts de haut niveau et des acteurs expérimentés, nous a rappelé que malgré les contraintes, collaborer avec les Caraïbes reste non seulement possible, mais profondément stratégique. Il appartient désormais aux acteurs martiniquais de poursuivre sur cette lancée et de donner vie à une diplomatie territoriale audacieuse, moderne et ancrée dans son bassin naturel. Le Fonds de coopération régionale est l’un des mécanismes mis en place pour encourager les échanges entre les territoires caribéens.