Pollution, gaspillage, exploitation de la main-d’œuvre, depuis quelques années maintenant, les préoccupations climatiques et éthiques ont provoqué́ une prise de conscience sans précédent dans le secteur de la mode et de la part des consommateurs.
Alors que l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante du monde après l’industrie pétrolière, de plus en plus de marques s’engagent dans la démarche éco-responsable. Le but ? Encourager les consommateurs à allier la mode et d’avoir un impact positif sur la planète.
Des créateurs engagés
Parmi les initiatives, l’upcycling qui est plus écologique que le recyclage car ne nécessitant pas d’action chimique ou mécanique. Le concept consiste à revaloriser des matières destinées à être jetées. En résumé, rien ne se perd, tout se recréer.
Si le concept n’a rien de nouveau, (Martin Margiela avait, dès sa première collection en 1989, créé des hauts à partir de sacs en plastique), pour beaucoup d’acteurs du secteur l’upcycling est passé de la tendance à l’impératif. Un concept auquel Jade Jacobelli, la créatrice d’une marque martiniquaise, a adhéré.
C’est important d’utiliser des matières déjà existantes, surtout que c’est très intéressant pour le rendu. On retrouve de vieilles pièces, du vieux tissu qui peuvent être très intéressant pour la création de nouvelles pièces.
Pour moi c’est inévitable, il faudra vraiment que l’on réutilise les matières anciennes et existantes pour pouvoir faire face au monde futur.
Parmi ses créations favorites, une veste tandem (pour deux personnes) créé à partir d’une vieille veste en Jean, des morceaux de jupe, des plumes, des chaînes, et des chutes de tissus.
Du côté des consommateurs, c’est le côté vintage et unique des pièces qui séduit.
J’ai un véritable attrait pour les choses qui ont déjà vécu, les pièces uniques qui ne se retrouvent plus.
Des initiatives saluées
Outre l’aspect environnemental, les conditions de travail des employés du secteur textile sont un aspect important à prendre en compte.
Si la catastrophe du Rana Plaza en 2013, a été un élément déclencheur majeur de cette conscientisation, depuis, quelques progrès ont été effectués.
De plus en plus de marques s’engagent dans la démarche éthique à travers des collections plus conscientes. Une mode qui respecte à la fois l’environnement et les ouvriers qui travaillent dans les champs et les usines.
Un critère très important pour Alexandra Beaulieu, la fondatrice d’une boutique martiniquaise en ligne.
On sélectionne vraiment nos fournisseurs sur leur capacité à réduire leur impact environnemental au maximum, à privilégier l’artisanat. On surveille vraiment la chaîne de A à Z. On audite nos fournisseurs de manière assez stricte.
Collections plus “conscientes” riment aussi avec prix qui augmentent. En cause le coût de fabrication qui s’accroît grâce à une main-d’œuvre mieux rémunérée. Mais aussi l’utilisation de matières non polluantes, en adéquation avec l’environnement et donc, plus onéreuses.
Pour les budgets les plus restreints, pas de panique ! À l’heure où les dépôts-ventes, friperies, ou encore quêtes solidaires sont de plus en plus valorisés, il est possible de s’habiller de manière éthique sans trop dépenser.