Photo Danièle Obono © BASTIEN LOUVET/BRST/SIPA

« Souvent, le racisme sert de manteau à l’ignorance, à la petitesse, aux frustrations et aux aigreurs des personnes complexées et faibles d’esprit. »
Kama Sywor Kamanda
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Une tribune de Kamel Bencheikh {site Le Causeur}


Nous sommes donc en début de week-end sous un ciel parisien plombé par des cumulo-nimbus charnus et plâtreux. Alors que le coronavirus a été, jusqu’à ce jour, le sujet qui a mis hors-jeu les palabres sur le temps comme il va, voilà soudain que le microcosme s’agite autour d’un non sujet qui, il faut bien se rendre à l’évidence, m’occupe aussi. De quoi s’agit-il en vérité ? Transposons les choses à leur juste place : Valeurs actuelles a publié une fiction avec, comme héroïne, la députée LFI de Paris, en la mettant précisément dans le contexte de sa propre doctrine racialiste. Cette fable représente Obono en esclave, elle qui se gausse d’être la descente d’esclaves ayant fait l’objet d’un commerce triangulaire, oubliant au passage que les slaves blancs ont été les premiers esclaves de l’humanité (d’où le mot utilisé) et oubliant que les premiers esclavagistes ont été les arabo-musulmans et les noirs africains eux-mêmes.

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Entre deux identitaires, je m’interdis de choisir. Les deux camps sont le miroir l’un de l’autre et s’acharnent, l’un comme l’autre, à déstructurer les valeurs.
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Que je le dise tout de suite à ceux à qui ça a échappé et que je le rappelle à ceux qui me connaissent : je suis à équidistance entre Obono et Valeurs actuelles. Ce journal a mis en lumière un phénomène qui est passé au travers des mailles des extrémistes de gauche : l’indigénisme avéré d’Obono. Elle est une ennemie affichée de la laïcité, de l’universalisme et même une ennemie de la République. Pour parachever le tout, je n’hésite pas à soutenir que c’est une raciste qui met en avant la seule couleur de peau. C’est donc une militante d’une mouvance qui a été jusqu’à apporter son soutien à Dieudonné. Elle n’a jamais su agir autrement qu’en fractionnant les citoyens en bons ou en méchants. Nous sommes quand même quelques-uns, souvenez-vous, à l’avoir déjà dénoncée ici et ailleurs.

Selon l’évangile de la gôche bien-pensante, ne peut se prévaloir du statut de victime que celle ou celui qui fait partie de la minorité, qu’il s’agisse d’un islamiste ou d’un racialiste. Cette fameuse gôche, qui transpire l’amalgame, s’est levée pour défendre une militante d’une cause indéfendable. C’est à ce point précis que l’on mesure la perte des valeurs dont se prévalaient ceux qui défendaient l’unicité de la nation.

Drôles de Zorro

Le camp de la vertu est donc venu, comme Zorro, au secours de la veuve et de l’orphelin. J’aurais voulu, pour ma part, voir ces citoyens intègres et irréprochables, noyés dans le miel de l’angélisme, s’indigner lorsque Danièle Obono indiquait, toute fière : « Je n’ai pas pleuré Charlie. J’ai pleuré toutes les fois où des camarades ont défendu, mordicus, les caricatures racistes de Charlie Hebdo ou les propos de Caroline Fourest au nom de la ‘liberté d’expression’ (des Blanc-he-s/dominant-e-s) ou de la laïcité ‘à la Française’. Mais se sont opportunément tu-e-s quand l’Etat s’est attaqué à Dieudonné, voire ont appelé et soutenu sa censure ».

A lire aussi: Obono: l’effet boomerang

J’aurais aimé constater que ces angelots se savoir offensés contre le fait quand Obono soutenait que « la non mixité sociale n’était pas dangereuse » et qu’elle se targuait d’avoir comme camarades ceux qui se disaient sexistes, antisémites, homophobes, pour qui la couleur de la peau passe avant le combat universaliste, qui défendent la vision des islamistes et qui se donnent comme nom celui des indigènes, effaçant du même coup la lutte des seuls indigènes qui se sont soulevés héroïquement contre le colonialisme.

J’aurais aimé voir s’irriter et se scandaliser ces professionnels de la tempérance lorsqu’Obono, pourtant élue de la République, a osé dire que la loi sur les signes religieux ostentatoires était une loi « raciste et islamophobe ».

Le camp républicain mal en point

Mais qu’attendre d’autre du niveau intellectuel de ces agitateurs qu’ils soient députés ou journaux d’extrême-droite. Ils tendent vers un seul but : détruire l’émancipation laïque et sociale du peuple et de la République une et indivisible qu’ils sont supposés servir. C’est, à l’évidence, une sortie incongrue maquillée sous un vrai-faux débat de société.

Je n’ai absolument rien à apporter comme soutien à Danièle Obono, de la même façon que je vomis Valeurs actuelles. Je n’y suis pour rien dans cette caricature.

Entre deux identitaires, je m’interdis de choisir. Les deux camps sont le miroir l’un de l’autre et s’acharnent, l’un comme l’autre, à déstructurer les valeurs universalistes. L’un et l’autre sont responsables des insultes que nous subissons en tant que républicains.

Pour quelqu’un qui n’a jamais apporté le moindre soutien à Charlie, qui n’a pour seul viatique que la couleur de la peau, qui fricote avec les pires du PIR, vous ne pouvez pas savoir comme je m’en balek de ce qui lui arrive. Qui sème le vent…

Nos mollets sont plus que souvent mordus par ces chiens. Danièle Obono et ses sbires ont de tout temps applaudi au plus fort des morsures. Ils ont été jusqu’à mettre du sel sur nos plaies à vif.

 

Je n’oublie pas non plus que ces gens ont défilé à la marche des islamistes du 10 novembre 2019 place de la République en s’affichant avec les pires réactionnaires. Charb, Tignous, Cabu, Wolinski, Honoré, Elsa Cayat et Bernard Marris savent que ces abjects indigénistes n’ont pas eu un mot lorsqu’ils ont été abattus comme des chiens. Pire, certains sont allés jusqu’à se frotter les mains et à cracher sur leurs noms à défaut de le faire sur leurs tombes.

Entre les deux mon cœur balance

Entre deux abjections, mon cœur ne balance pas, il ne choisit pas, il refuse de céder à la politique de l’émotion. En revanche, je choisis de laisser les crocodiles se déchiqueter dans le marigot. Je n’apporterai jamais une once de solidarité à ceux qui ont dansé sur les tombes de Charlie.

C’est juste que deux groupes d’identitaires se canardent dans une cour de récréation. Les identitaires blancs et les identitaires indigénistes se crachent dessus. Et cette personne, que certains défendent contre vents et marées, est tout simplement la cible des racismes blancs sur lesquels elle a vomi son propre racisme. Je ne défendrai ni l’un ni l’autre. Qu’ils s’entredévorent dans un cul de basse-fosse. Ça ne me concerne pas.


Affaire Obono: «Je ne vais pas participer à ce concert de pleureuses», prévient Jordan Bardella

Interrogé sur la matinale de LCI, lundi 31 août

Jordan Bardella a donné son point de vue sur l’affaire Obono

La chaîne a décidé de ne plus inviter le journaliste Geoffroy Lejeune après une publication polémique de l’hebdomadaire sur la députée de La France insoumise, Danièle Obono.

Par Le Figaro
Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Lionel BONAVENTURE / AFP

Le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, n’est plus le bienvenu sur le plateau de LCI. Cette décision, dévoilée par Le Monde, fait suite à la publication par l’hebdomadaire d’une «politique-fiction» représentant la députée de La France insoumise (LFI), Danièle Obono, en esclave, des chaînes autour du cou. «En tant que citoyen, j’estime que ce qu’a fait Valeurs Actuelles est indigne de notre époque», justifie auprès du Monde Gilles Pélisson, président-directeur général de TF1, propriétaire de la chaîne d’information en continu LCI.

«Jusque-là, la présence sur LCI de Geoffroy Lejeune pouvait se justifier dans les débats d’idées, où tous les courants s’expriment, confie-t-il. Mais cet excès de Valeurs Actuelles contrevient à notre ligne et à nos valeurs», poursuit Gilles Pélisson.

Chroniqueur régulier de l’émission quotidienne «24 heures Pujadas» depuis trois ans, Geoffroy Lejeune devait cette année tenir une chronique dans «Le Grand Soir», émission de la chaîne sur le créneau 22 heures/minuit. Dès ce mardi, le journaliste, qui a évoqué «une erreur» suite à cette publication, rejoint l’équipe de l’animateur Cyril Hanouna, pour débattre dans son émission «Balance ton post». Il y assure que «son licenciement» de LCI n’est qu’un «épiphénomène».

Le récit de Valeurs Actuelles sur Danièle Obono a été condamné au plus haut sommet de l’État. Le président de la République, Emmanuel Macron, a appelé la députée pour lui faire part de sa «condamnation claire de toute forme de racisme». «Cette publication révoltante appelle à une condamnation sans ambiguïté», a ajouté le premier ministre, Jean Castex. Le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, a jugé de son côté «choquant» le dessin de «très mauvais goût» publié dans l’hebdomadaire, ajoutant qu’il ne souhaitait pas participer à «un concert de pleureuses (sic) qui a été organisé par La France insoumise.»

« Si on peut traiter comme ça une députée de la République, imaginez ce que peuvent penser des millions de gens qui veulent s’en sortir, réagissait ce week-end la députée LFI Danièle Obono, qui réfléchit à porter plainte. Parallèlement, une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste » a été ouverte par le parquet de Paris.


Dépeinte en esclave, Danièle Obono porte plainte contre « Valeurs actuelles »

La publication dans laquelle la députée LFI était représentée en esclave en Afrique avait suscité une vague d’indignation dès sa sortie.
| Le Point.fr

Danièle Obono sera défendue, entre autres, par Raquel Garrido.  © LUDOVIC MARIN / AFP

L’affaire a provoqué de nombreuses réactions d’indignation dans tout le pays, jusqu’au président de la République Emmanuel Macron. La députée LFI Danièle Obono a décidé de « porter plainte contre Valeurs actuelles » après la publication de l’hebdomadaire ultraconservateur dépeignant la dépeignant en esclave, a-t-elle annoncé mercredi.

« Après mûre réflexion et suite à une analyse juridique approfondie, j’ai décidé, avec La France insoumise, de porter plainte contre Valeurs actuelles », a précisé Danièle Obono dans un communiqué, après en avoir fait l’annonce, plus tôt, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Le parquet de Paris avait également ouvert une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste » lundi.

Raquel Garrido va défendre Danièle Obono

Valeurs actuelles a publié un récit de sept pages dans lequel la députée Danièle Obono, à la peau noire, « expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle, selon sa présentation. Des dessins de Danièle Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce « roman de l’été ».

THE NEW YORK TIMES.

C’est une insulte à mon histoire, à l’histoire de ma famille et de mes ancêtres, à l’histoire de l’esclavage”, a déclaré Danièle Obono, une législatrice française, à propos d’un article publié dans un magazine.

Kenzo Tribouillard/Agence France-Presse – Getty Images

Le magazine conservateur français Valeurs Actuelles est sous le feu des critiques après avoir publié un récit fictif de sept pages comprenant une illustration représentant une parlementaire française en tant qu’Africaine esclave mise aux enchères au XVIIIe siècle.
Le législateur, Danièle Obono, une militante antiraciste noire née dans l’ancienne colonie française du Gabon, a qualifié ce récit d'”insulte à mon histoire, à celle de ma famille et de mes ancêtres, à l’histoire de l’esclavage”, et l’a qualifié d'”attaque politique et raciste”.
Samedi, des politiciens français de tous bords avaient critiqué le magazine pour son portrait très offensant de Mme Obono. “Cette publication révoltante appelle une condamnation sans équivoque”, a écrit le Premier ministre Jean Castex sur Twitter. Le président Emmanuel Macron a envoyé un message de soutien à Mme Obono.
Réponse officielle : “Je regrette que les gens aient pu penser que nous étions racistes”, a déclaré samedi Tugdual Denis, le rédacteur en chef adjoint du magazine. “Nous sommes non-conformistes, nous sommes politiquement incorrects…


La Justice s’en mêle .

Le Procureur de Paris, Rémy Heitz, a ouvert une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste » après la publication par Valeurs actuelles d’une fiction présentant la députée Danièle Obono en esclave.

« En réalité, il y a zéro sous-entendu ou allusion dans cet article. Il ne faut pas le lire comme ça ; » déclarait ce samedi sur BFM Geoffroy Lejeune, le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, assurant qu’on aurait mal compris le dernier épisode de la fiction publiée au fil de l’été par l’hebdomadaire. Ce texte n’aurait « rien de raciste », selon lui.

Intitulée « Obono l’Africaine », cette « politique fiction » dépeint la députée insoumise Danièle Obono réduite en esclavage dans l’Afrique du XVIIIème siècle.

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz en a décidé autrement, lundi, il a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ».

 

 

 

 


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