Une nouvelle étape a été franchie dans la réhabilitation du port Cohé tout près de l’aéroport. Ce mardi matin, la Cacem a procédé à l’enlèvement de bateaux hors d’usage et prévoit de planter une pépinière afin que la mangrove retrouve ses droits.
C’est l’heure du grand ménage au port Cohé. La valse des camions bennes vient troubler la tranquillité du port de plaisance. Mais c’est pour la bonne cause. Il s’agit de ramasser les BHU (Bateaux hors d’ussage) aux abords voire dans la mangrove. Une opération de restauration écologique qui s’inscrit sur le long terme. Le nettoyage était plus que nécessaire. Quatorze bateaux hors d’usage ont déjà été débarrassés. A la fin de l’opération il faudra en ajouter huit de plus.
Outre la mise en place de la logistique nécessaire à ce type de nettoyage, de lourdes procédures sont à prendre en compte. Procéder à l’enlèvement de BHU requiert au préalable des déchéances de propriété. A l’aide du nom de baptême du bateau ou par son immatriculation, la Cacem peut identifier le propriétaire du bateau. « La décision de déchéance ne peut intervenir qu’après une mise en demeure du propriétaire par l’autorité administrative compétente de l’Etat de faire cesser, dans un délai qui ne peut être inférieur à un mois et supérieur à trois mois à compter de sa publicité, l’état d’abandon dans lequel se trouve son navire », peut-on lire sur le site de légifrance. Dans le cas de port Cohé, si l’état de déchéance est confirmé, le bateau devient propriété de la Cacem.
Quid de ces vieux rafiots ? Les épaves du Port Cohé entreront dans un circuit de déconstruction. Les matériaux seront récupérés pour la reconstruction de nouveaux bateaux. Le nettoyage de la mangrove est délicat. Entre autres déchets, des pneus ou des barres de fer sont à ramasser en impactant le moins possible le fragile environnement qu’est la mangrove.
Après le grand nettoyage, la Cacem compte reconstituer 1800 m2 de mangrove. Si c’est la Cacem qui est en charge d’entretenir le port, c’est que l’Etat a donné les rênes à la communauté de communes en 2017. Frantz Thodiard, vice-président de la Cacem qualifie la pollution dans et aux abords du port d’agression à l’environnement. « Des épaves de bateaux et de voitures, des pneus dans la mangrove. Il s’agit d’une véritable atteinte à l’environnement », affirme-t-il.
Dans le calendrier de la Cacem viendront la réfection et la construction de quais, l’aménagement, et la construction de nouveaux équipements sans pour autant augmenter le nombre places. L’objectif est de faire de Cohé, un port de plaisance propre et actif en biodiversité.
Laurianne Nomel