Le nouveau président du Panama souhaite empêcher les migrants d’accéder à la forêt de Darien, où leur vie est en danger lorsqu’ils tentent de rejoindre les États-Unis. Beaucoup doutent de la faisabilité de cette initiative lancée par l’élu de droite.
Il n’est élu que depuis quelques jours et il ne compte pas tarder à passer à l’action. Ce jeudi 9 mai, José Raul Mulino a annoncé son engagement à expulser les migrants qui traversent le Panama. Seul point de passage entre l’Amérique Latine et l’Amérique Centrale, ces derniers franchissent un endroit appelé la “Jungle du Darien” dans le but de rejoindre les Etats-Unis. Cette traversée pouvant s’avérer dangereuse, le nouveau président conservateur souhaite y mettre fin.
En 2023, cette jungle de 266 km avait été traversée par plus de 520 000 personnes. En empruntant cette forêt, les migrants s’exposent à de multiples dangers tels que des attaques d’animaux sauvages ou encore les raids de gangs criminels. En effet, depuis des années, plusieurs groupes armées occupent le lieu et peuvent s’en prendre à ceux qui croisent leur chemin. Beaucoup de voyageurs ne sont jamais revenus de leur passage dans cette forêt.
Un pari risqué
Pour éviter tout type de problème, l’élu local avait déclaré, le 16 avril, vouloir fermer la jungle aux migrants. “Nous lancerons, avec l’aide internationale, un processus de rapatriement, dans le respect des droits de l’homme, de toutes les personnes qui s’y trouvent”, a-t-il déclaré. Le message qu’il veut faire passer aux migrants est clair : la jungle n’est pas un lieu de transit.
Malgré sa détermination, le projet semble toutefois irréalisable. Certains élus, tel que l’ex ministre des Affaires étrangères colombien, Julio Londoño, interrogés par le quotidien “El Espectador” comparent cette promesse à de la “science-fiction”. D’autres soulignent que les migrants pourraient explorer d’autres itinéraires à travers la jungle, afin de la traverser.
Thibaut Charles