BEL BONJOU TOUT’MOUN !
La crise politique que connaît la France est largement due au mode de désignation des députés.
La réforme à apporter ne consiste cependant pas, contrairement à ce qu’on vous raconte, à remplacer l’actuel système de circonscription par un système à la proportionnelle.
Le système actuel, par circonscription, vous permet de savoir qui est votre député, parce qu’il se présente personnellement devant vous, va tenir meeting près de chez vous, et tient non loin de chez vous une permanence où vous pouvez le rencontrer.
Dans le système proportionnel proposé par certains, ce sont les partis politiques qui établissent une liste de candidats, en fonction de critères absolument incontrôlables.
Le vote terminé, chaque parti obtient un nombre de députés proportionnel à son nombre de voix au niveau national ; et vous pouvez avoir un député pour votre circonscription que vous n’avez jamais vu avant l’élection.
Le véritable problème actuel des élections est dans l’existence de deux tours; comme d’ailleurs pour les élections municipales.
Si, dans une circonscription, il y a trois candidats, le premier tour verra un candidat arriver premier, et les deux autres deuxièmes et troisièmes.
Entre les deux tours, les deux candidats arrivés deuxième et troisième négocient pour que l’un des deux se retire, et appelle à voter pour le candidat arrivé deuxième.
Le premier, dans une telle configuration, sera souvent battu.
Comme dans une commune où les listes arrivées deuxième et troisième fusionnent contre la liste arrivée première au premier tour ; et celui que le peuple avait placé premier au premier tour se retrouve dans l’opposition.
Le problème, très souvent, est qu les candidats ou les listes arrivés deuxième et troisième ne sont souvent d’accord sur rien, et leur confier la gestion du pays ou de la commune va conduire à quoi ? Au quasi-immobilisme du pays ou de la commune.
L’existence d’un deuxième tour favorise toutes les alliances contre nature, et, disons-le franchement, toutes les magouilles dans le dos de l’électeur.
Comment faire alors ?
Tout simplement ne procéder, pour les élections législatives comme pour les élections municipales, qu’à un tour : est élu celui que l’électeur a placé premier, car c’est lui qui a semblé le meilleur. Point barre.
C’est ainsi que pratique depuis des siècles l’Angleterre, l’une des plus vieilles démocraties.
Une telle réforme ne suffira certainement pas à résoudre tous les problèmes, mais constituerait un pas gigantesque, à côté d’un gouvernement d’union nationale.
MANMAYE, AN NOU GADÉ DOUVAN !
Maurice Laouchez