Pour la deuxième fois de son histoire, la Nouvelle-Calédonie élit un président indépendantiste

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Après 100 jours sans gouvernement, principalement à cause de querelles byzantines entre indépendantistes, Louis Mapou, membre de l’Union nationale de l’indépendance, a été élu ce jeudi 8 juillet à la présidence du 17e gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Une élection qui fait de lui le premier indépendantiste président du gouvernement depuis Jean-Marie Tjibaou et les accords de Nouméa de 1988.
Membre du bureau politique du mouvement terroriste FLNKS (Front de libération national kanak et socialiste) à la fin des années 80, Mapou déclare alors : « Le FLNKS affirme qu’aucun dialogue, aucune négociation ne pourront se faire tant qu’un état de guerre imposé par les forces armées demeure en Kanaky ».
Le ministre des Outre-mer, dans un communiqué de presse laconique « se félicite de l’accord intervenu, ce jeudi 8 juillet à Nouméa, [et] adresse ses félicitations à M. Mapou qu’il rencontrera prochainement ».
Pour rappel, les élections provinciales de 2019 avaient donné un résultat mitigé avec 26 indépendantistes et 28 non-indépendantistes élus. Le référendum sur l’indépendance de l’île est également prévu pour le 12 décembre de cette année, il s’agit du dernier de la série de trois, prévus par l’accord de Nouméa de 1998, après celui de 2018 (soldé par une victoire du « non » à 56,7 %) et celui de 2020 (« non » à 53,3 %).
Il est à craindre que cette élection contribue à attiser les braises entre Kanaks partisans de l’indépendance, et Caldoches favorables au maintien dans la République. La tension est telle sur le Caillou que beaucoup craignent de revivre des « événements » comme en 1984. Et la position attentiste, pour ne pas dire équivoque, du gouvernement français n’aide pas à apaiser les esprits.
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