Chaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire à 1,9 million d’établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Cette enquête est un élément essentiel de connaissance du marché du travail.

Elle permet entre autres :

• d’anticiper les difficultés de recrutement ;

• d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail ;

• d’informer les demandeurs d’emploi sur l’évolution de leur marché du travail et les métiers porteurs.

Selon France-Antilles des 12 et 13 mai 2021, Pôle emploi Martinique a présenté l’enquête besoins de main d’œuvre(BMO) 2021 le 11 mai dernier.

L’enquête porte donc sur l’ensemble des employeurs hors administrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entreprises publiques (Banque de France…). Cette définition correspond au total à 13 711 établissements pour la région Martinique (extraits du répertoire SIRENE), dont 12 234 ont été interrogés cette année. Plus de 2 050 établissements ont répondu au questionnaire. Les résultats ont été redressés pour être représentatifs de l’ensemble des employeurs de la région. Les anticipations de besoins en main d’œuvre pour 2021 ont été recueillies entre début octobre et début décembre 2020. Avec la crise sanitaire, elles doivent être appréciées avec prudence.

“La Martinique tient le choc”

Le journal écrit : “dans ce contexte difficile, la Martinique tient le choc” en matière d’emploi. C’est ce que nous avons écrit dans Justice n° 19 du 13 mai en nous appuyant sur les dernières enquêtes emploi 2020 de l’Insee et la note du 1er trimestre 2021 de Pôle emploi.

Pourquoi ? L’enquête besoins de main d’œuvre (BMO) 2021 révèle que “le nombre d’intentions d’embauche progresse de 4,7 % entre 2020 et 2021 pour atteindre plus de 13 600 projets de recrutement”. Soit plus de 600 emplois potentiels en plus comptabilisés pour 2021 par rapport à 2020.

Et d’observer que “c’est le plus haut niveau de propositions d’em- bauche formulées par les employeurs depuis 2015”. Près de 4 300 établissements potentiellement prévoient un recrutement, soit un nombre moyen de 3,2 projets par établissement recruteur, niveau également le plus élevé depuis 2015.

Evolution du nombre de projets de recrutement (en milliers) :

2015 : 8 446 ;

2016 : 9 467 ;

2017 : 9 616 ;

2018 : 10 435 ;

2019 :11 407 ;

2020 : 13 019 ;

2021 : 13 624 .

Observons que, sur la période 2015 à 2021, le secteur privé a augmenté sa demande d’embauche de 5 178 personnes et de 61,3 %. Pas mal pour une prétendue “Martinique à l’arrêt”  

Forte extension de la précarité

Par contre, les contrats proposés sont plus précaires que les années précédentes. Sans doute au vu des incertitudes économiques découlant de la crise sanitaire. De plus, 45,5 % des projets d’embauche émanent d’établissements de moins de 5 salariés. Ainsi plus d’un projet de recrutement sur deux (52,9 %) formulé concerne des emplois non durables en 2021 (contrats en CDD de moins de six mois). La part des CCD de moins de six mois a progressé très fortement de 29,5 % au détriment des CDI qui chutent de 26,4 points. Les CDI ne représentent plus que 26,5 % des emplois proposés en 2021 contre 52,9 % en 2020. L’enquête énumère les 15 métiers les plus recherchés : restauration, santé humaine, agriculture, construction, mainte- nance, etc. La Santé Humaine-action sociale (sous secteur des Services) et la Construction, principaux pourvoyeurs d’emploi, affichent respectivement 1 755 et 1759 intentions d’embauche, soit 12,9% des intentions chacun.

La classe ouvrière minoritaire

Les profils (métiers) les plus demandés (13 624) reflètent la structure déformée de notre économie :

1/ Vente, tourisme et services : 4 605 ;

2/ Social et médico-social : 1 900 ;

3/ Ouvriers du BTP : 1 535 ;

4/ Encadrement : 1 153 ;

5/ Ouvriers de l’industrie : 982 ;

6/ Fonctions administratives : 959 ;

7/ Techniciens : 427 :

8/ Autres métiers : 2 064 (- Agriculteurs salariés, ouvriers agricotes : 567 – Jardiniers salariés, paysagistes : 435 – Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires : 254 – Conducteurs et livreurs sur courte distance : 140 – Conducteurs routiers et grands routiers : 139)

La classe ouvrière représente 5 008 propositions d’embauche, soit 36,7 % du total de 13 624.

Logiquement la répartition entre bassins d’emploi est la suivante au bénéfice du Centre et du Sud :

Martinique Centre – 7 063 projets ;

Martinique Sud – 3 402 projets ;

Martinique Nord atlantique – 2 519 projets ;

Martinique Nord caraïbe – 640 projets.

Cette photographie est instructive et montre ce qu’il faut faire à moyen-long terme pour transformer notre économie et la rendre moins vulnérable (vente, tourisme et services 33,8 %), moins dépendante du tertiaire et de l’importation. Elle traduit également sa capacité de résilience et de dynamisme sur le court terme.

Chaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire à 1,9 million d’établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Cette enquête est un élément essentiel de connaissance du marché du travail.

Elle permet entre autres :

• d’anticiper les difficultés de recrutement ;

• d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail ;

• d’informer les demandeurs d’emploi sur l’évolution de leur marché du travail et les métiers porteurs.

Selon France-Antilles des 12 et 13 mai 2021, Pôle emploi Mar- tinique a présenté l’enquête besoins de main d’œuvre(BMO) 2021 le 11 mai dernier.

L’enquête porte donc sur l’ensemble des employeurs hors ad- ministrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entre- prises publiques (Banque de France…). Cette définition correspond au total à 13 711 établissements pour la région Martinique (extraits du répertoire SIRENE), dont 12 234 ont été interrogés cette année. Plus de 2 050 établissements ont ré- pondu au questionnaire. Les résultats ont été redressés pour être représentatifs de l’ensemble des employeurs de la région. Les anticipations de besoins en main d’œuvre pour 2021 ont été recueillies entre début octobre et début décembre 2020. Avec la crise sanitaire, elles doivent être appréciées avec pru- dence.

“La Martinique tient le choc”

Le journal écrit : “dans ce contexte difficile, la Martinique tient le choc” en matière d’emploi. C’est ce que nous avons écrit dans

Justice n° 19 du 13 mai en nous appuyant sur les dernières enquêtes emploi 2020 de l’Insee et la note du 1er trimestre 2021 de Pôle emploi.

Pourquoi ?

L’enquête besoins de main d’œuvre (BMO) 2021 révèle que

“le nombre d’intentions d’embauche progresse de 4,7 % entre 2020 et 2021 pour atteindre plus de 13 600 projets de recrutement”. Soit plus de 600 emplois potentiels en plus comptabilisés pour 2021 par rapport à 2020.

Et d’observer que “c’est le plus haut niveau de propositions d’em- bauche formulées par les employeurs depuis 2015”. Près de 4 300

établissements potentiellement prévoient un recrutement, soit un nombre moyen de 3,2 projets par établissement recruteur, niveau également le plus élevé depuis 2015.

Evolution du nombre de projets de recrutement (en mil- liers) :

2015 : 8 446 ;

2016 : 9 467 ;

2017 : 9 616 ;

2018 : 10 435 ;

2019 :11 407 ;

2020 : 13 019 ;

2021 : 13 624 .

Observons que, sur la période 2015 à 2021, le secteur privé a augmenté sa demande d’embauche de 5 178 personnes et de 61,3 %. Pas mal pour une prétendue “Martinique à l’arrêt”

Forte extension de la précarité

Par contre, les contrats proposés sont plus précaires que les années précédentes. Sans doute au vu des incertitudes éco- nomiques découlant de la crise sanitaire. De plus, 45,5 % des projets d’embauche émanent d’établissements de moins de 5 salariés. Ainsi plus d’un projet de recrutement sur deux (52,9 %) formulé concerne des emplois non durables en 2021 (contrats en CDD de moins de six mois). La part des CCD de moins de six mois a progressé très fortement de 29,5 % au détriment des CDI qui chutent de 26,4 points. Les CDI ne représentent plus que 26,5 % des emplois proposés en 2021 contre 52,9 % en 2020. L’enquête énumère les 15 métiers les plus recherchés : restauration, santé humaine, agriculture, construction, mainte- nance, etc. La Santé Humaine-action sociale (sous secteur des Services) et la Construction, principaux pourvoyeurs d’emploi, affichent respectivement 1 755 et 1759 intentions d’embauche, soit 12,9% des intentions chacun.

La classe ouvrière minoritaire

Les profils (métiers) les plus demandés (13 624) reflètent la structure déformée de notre économie :

1/ Vente, tourisme et services : 4 605 ;

2/ Social et médico-social : 1 900 ;

3/ Ouvriers du BTP : 1 535 ;

4/ Encadrement : 1 153 ;

5/ Ouvriers de l’industrie : 982 ;

6/ Fonctions administratives : 959 ;

7/ Techniciens : 427 :

8/ Autres métiers : 2 064 (- Agriculteurs salariés, ouvriers agri- coles : 567 – Jardiniers salariés, paysagistes : 435 – Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires : 254 – Conducteurs et livreurs sur courte distance : 140 – Conducteurs routiers et grands routiers : 139)

La classe ouvrière représente 5 008 propositions d’embauche, soit 36,7 % du total de 13 624.

Logiquement la répartition entre bassins d’emploi est la sui- vante au bénéfice du Centre et du Sud :

Martinique Centre – 7 063 projets ;

Martinique Sud – 3 402 projets ;

Martinique Nord atlantique – 2 519 projets ;

Martinique Nord caraïbe – 640 projets.

Cette photographie est instructive et montre ce qu’il faut faire à moyen-long terme pour transformer notre économie et la ren- dre moins vulnérable (vente, tourisme et services 33,8 %), moins dépendante du tertiaire et de l’importation. Elle traduit également sa capacité de résilience et de dynamisme sur le court terme.

Michel Branchi pour Justice. 

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