Nous recevons ce jour le compte-rendu d’un travail collectif, effectué en Guadeloupe, dans le but de tenter de définiir des règles pour – redonner du sens au vivre ensemble – permettre à la société guadeloupéenne de ce recentrer – permettre à la population guadeloupéenne de s’imprégner des questions essentielles qui se posent en Guadeloupe. LEs coordibnateurs de ce travail ont été :
– DelileDIMAN-ANTENOR et
– Jacky DAHOMAY
Constitution.
Dès les premières semaines de janvier 2012, les coordonnateurs ont réuni autour d’eux un petit groupe de personnes ressources avec le concours desquelles ils ont élaboré la note de cadrage « Vivre ensemble » ; le « vivre ensemble » étant la problématique générale. Cette note qui présente la méthodologie, les thèmes et le calendrier a été soumise au Comité Guadeloupéen du Projet le 17 février 2012. Lors de cette séance, les membres du groupe de pilotage ont aussi été présentés. Mais dès cette date, il était clair qu’un groupe d’une dizaine de personnes ne pouvait à lui seul assumer l’animation de réunions étalées sur cinq mois et sur toutes les communes de l’archipel. La constitution d’une véritable équipe de travail s’imposait. Au final, la constitution de l’équipe de pilotage (dite groupe de pilotage) n’a relevé d’aucune stratégie particulière, car aux personnalités cooptées sont venues se joindre des individualités fortes désireuses de s’engager dans ce projet de réflexion. Toutes étaient prêtes à relever ce qui, pour elles, était un défi : défi pour certains de vaincre la crainte d’affronter le public dans un débat qui touchait à la politique, mais pour tous, défi de réussir à rassembler les Guadeloupéens, au-delà des idéologies et des croyances, pour débattre de l’avenir de la société guadeloupéenne.
Au bout du compte, composé de plus de quarante personnes, le groupe des animateurs, experts et grands témoins, malgré son hétérogénéité et la disponibilité bénévole limitée de chacun, a respecté ses engagements en allant jusqu’au bout du contrat. On y trouve des femmes et des hommes, des retraités et des actifs, des cadres supérieurs et des techniciens, des fonctionnaires et des libéraux. S’il ne s’agit pas là d’une photographie de la société guadeloupéenne, on en est très proche.
Fonctionnement.
La diversité du groupe n’a pas empêché la cohésion des discours tenus dans les débats grâce à un travail collectif sur chaque thème abordé, et à la production de documents de travail. Les « débriefing » organisés chaque semaine complétaient le travail de mise en cohérence. Ces réunions de coordination ont permis de consolider des savoirs, de rassurer les animateurs et d’améliorer en conséquence la qualité des interventions.
Les quelques moments de découragement dûs soit à la non-tenue des réunions faute de participants, ou à des images plutôt démobilisatrices que la presse renvoyait de leur travail, n’ont pas réussi à entamer l’enthousiasme des animateurs.
L’objectif que s’était fixé le groupe de pilotage était clair. Il s’agissait d’aller à la rencontre de la population guadeloupéenne et de l’inviter à débattre autour du « vivre ensemble » dans la perspective de recueillir des éléments (constats, analyses et propositions) pour l’élaboration d’un projet de société.
Ainsi, plus d’une centaine de réunions ont été programmées afin que, dans chaque commune, l’on débatte autour des cinq thèmes retenus.
Dans une société où la citoyenneté est plutôt mise à mal, le pari n’était pas gagné d’avance
Les débats.
L’organisation mise en place
Une ligne téléphonique dédiée, un site internet, une page Facebook et une adresse mél ont été mis à disposition par le Conseil Général début mars. Le mois de mars a été mis à profit pour des rencontres avec les associations, celles qui avaient répondu à l’appel lancé sur les médias en février. Ces réunions préparatoires ont permis d’élargir l’équipe d’origine.
Comme prévu par les présidents du Congrès, la logistique a été prise en charge par le Conseil Général ou le Conseil Régional (communication, reproduction et diffusion de documents) et les mairies (mise à disposition de salles équipées). L’essentiel de la communication s’est faite par les medias audiovisuels, la presse écrite et des prospectus (flyers). Certaines municipalités ont participé à la communication en direction de leurs administrés (associations notamment). Pour chaque débat, il y avait un animateur (membre du groupe de pilotage, exceptionnellement un autre membre de la société civile), un rapporteur (membre du groupe de pilotage, cadre de l’une des collectivités, membre de l’équipe du consultant).
Le déroulement des débats
Le premier obstacle à franchir était d’arriver à mobiliser, amener les citoyens à consacrer du temps pour venir débattre publiquement de sujets qui, tout en ayant l’air de banalités quotidiennes, n’en n’avaient pas moins une dimension philosophique et politique forte.
La deuxième difficulté, était d’ordre culturel. La pratique de l’argumentation n’est pas courante si l’on en juge par les échanges dans les lieux publics et dans les médias.
Le contact avec le public, de l’avis généra, a été correct. Aucun incident grave n’a été relevé et d’une manière générale les débats se sont déroulés dans un climat de respect de l’autre. Les débordements sont restés marginaux, en dépit d’échanges quelquefois très intenses.
Le public présent a montré lors de toutes les réunions, une forte envie de s’exprimer et a souvent regretté le nombre jugé peu important de participants.
Comme on pouvait s’y attendre les interventions synthétisaient, la plupart du temps, des constats de dysfonctionnement de la société actuelle. Peu d’exploitation de ces constats sous forme d’analyses venait alimenter les débats, mais la durée des réunions, environ deux heures, ne permettait pas de longs développements. Si les propositions clairement exprimées ont été peu nombreuses, on notera souvent des propositions implicites qu’il s’agit de « décrypter ».