Né en 1907 en Angleterre, le scoutisme n’arrive en Martinique qu’en 1935. Le mouvement vieux de 90 ans cette année rassemble dans le territoire plus de 600 jeunes. Comment ses valeurs de respect, de solidarité et d’entraides parviennent elles à s’inscrire dans la Martinique de 2025?
Chaque année, plusieurs centaines de scouts et des guides se réunissent en l’honneur de leur créateur, le Britannique Robert Baden Powell. En 1907, naissait ce mouvement de la jeunesse. A l’origine créé pour les garçons, le mouvement se féminise avec les guides. « Le scoutisme vise à former des jeunes dynamiques, épanouis, actifs et utiles dont le rôle est artisan de paix », précise Patrick Henriette, président des scouts et guides de Martinique.
Pourtant, le scoutisme né d’un autre siècle a-t-il pu évoluer au rythme du monde qui l’entoure et à la Martinique ? Pour Patrick Henriette, c’est une évidence même en 2025. Il ajoute par ailleurs qu’une évolution n’est pas contraire à rester fidèle à ses valeurs tendant pour la paix. Le fondateur du mouvement était un ancien militaire qui a trouvé son inspiration en Afrique du sud notamment. Il en tire plusieurs principes dont la débrouillardise et le fait d’être toujours prêts, comme la devise des scouts. « L’objectif pour les jeunes est développer cet art pour œuvrer à la paix. » Aujourd’hui, le scoutisme éduque les jeunes à être des citoyens connectés au monde dans lequel ils vivent.
En Martinique, dès l’âge de 6 ans, un enfant peut adhérer au scoutisme ou en tout cas, commencer à appréhender les préceptes. Cette tranche pour les farfadets a été créée il y a deux ans. Puis par catégories d’âge viennent les louveteaux, les scouts-guides, les compagnons. Ces derniers représentent la branche aînée du scoutisme. « La vocation des scouts et guides est d’être engagés dans leur communauté.
La Martinique n’est pas en reste puisqu’elle compte 600 jeunes et 170 adultes bénévoles même s’il faut relativiser ces chiffres. « Nous étions un peu plus nombreux avant le Covid. Nous avons connu une forte baisse de notre activité basée sur le travail en équipe, la vie dans la nature. Les rassemblements n’étaient autorisés. » Comme de nombreuses associations, au sortir du Covid, le scoutisme martiniquais remonte doucement la pente. « Il est d’autant plus important aujourd’hui que les jeunes martiniquais aient des repères, que nous puissions partager des valeurs de solidarité, d’esprit d’entreprise, de respect de son environnement. » De plus en plus, le mouvement se tourne vers la protection de la nature et de la biodiversité.
Le mouvement ne s’y trompe pas. Il a fêté cette année les 90 ans de la présence scout en Martinique à Basse-Pointe. Dès 1935, la commune du nord accueille ses premiers scouts. Hélas, 90 ans après l’association pointoise enregistre une baisse d’activité et du nombre d’adhérents. Le rassemblement de 600 jeunes martiniquais à Basse-Pointe est un véritable coup de projecteur.
Autre caractéristique du scoutisme, c’est sa dimension religieuse. « Nous sommes à l’origine catholiques. Nous accueillons tout le monde. Notre association est ouverte. Elle est reconnue d’utilité publique soumise à la vie associative des accueils collectifs de mineurs contrôlée par l’Etat. » Le président poursuit : « Le scoutisme est une école de la vie, de solidarité, de responsabilités. » Pour proposer le scoutisme au plus grand nombre de Martiniquais, Patrick Henriette lance un appel à bénévoles. « Notre pédagogie est basée sur le faire avec. Nous avons donc besoin d’adultes bénévoles pour encadrer les jeunes. »
Laurianne Nomel