Chanteur Bénédicte, Reif Xavier (Insee)
368 783 habitants au 1er janvier 2018
Au 1er janvier 2018, 368 783 personnes résident en Martinique, soit 16 768 personnes de moins qu’en 2013. La baisse de 0,9 % par an depuis 2013 s’explique par des départs du territoire plus nombreux que les arrivées, malgré un solde naturel positif mais en net recul. Les communes du Nord sont les plus touchées par ce déclin démographique. Bien que Fort-de-France soit la commune la plus peuplée, elle est également celle qui perd le plus d’habitants
. De 2013 à 2018, la population diminue de 16 768 personnes, l’équivalent de la commune de Saint-Joseph, soit une baisse annuelle moyenne de 0,9 %. Le rythme de cette décroissance s’accélère par rapport à la période 2008-2013 (– 0,6 % par an).
Un fort déclin démographique
La Guadeloupe et la Martinique sont les deux seules régions françaises dont la population diminue entre 2013 et 2018. Cependant, la Martinique perd davantage d’habitants que la Guadeloupe (– 0,7 % entre 2013 et 2018). Dans le même temps, la population en France s’accroît de 0,4 % en moyenne par an de 2013 à 2018 (sources) et celle de Guyane progresse bien plus vite. Elle augmente en effet de 2,5 %, soit un gain de 6 400 habitants, en moyenne chaque année.
Néanmoins, la Martinique reste une région française densément peuplée avec 327 habitants par km2, les communes de Fort de France, du Lamentin et de Schoelcher en particulier. En comparaison, la densité est de 119 habitants par km2 en France métropolitaine.
L’excédent naturel en baisse
Les départs d’habitants de Martinique, plus nombreux que les arrivées, sont à l’origine de la baisse de population. En effet, depuis 2008, la Martinique perd des habitants tous les ans sous l’effet des migrations (définition). Ces nombreux départs, vers la France métropolitaine essentiellement, concernent en grande partie les jeunes qui poursuivent des études ou cherchent un emploi. Le solde des entrées-sorties n’est pas compensé par l’excédent des naissances sur les décès qui diminue. Ce ralentissement est dû à la fois au plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges élevés des générations nombreuses du baby-boom) et au recul des naissances. Le taux de variation annuel moyen dû au solde naturel (définition) est passé de + 0,5 % entre 2008 et 2013 à seulement + 0,2 % entre 2013 et 2018. Cette dégradation du solde naturel renforce l’effet migratoire et accélère le déclin démographique.
Fort-de-France perd 6 000 habitants en cinq ans
La Communauté d’Agglomération du Centre Martinique concentre 42 % des habitants et abrite les deux communes martiniquaises les plus peuplées : Fort-de-France (78 126 habitants) et Le Lamentin (40 581). Fort-de-France perd 6 048 habitants entre 2013 et 2018, soit – 1,5 % en moyenne par an . . Cette baisse s’accélère par rapport à 2008-2013 (– 1,1 %). En revanche, le Lamentin est l’une des communes de Martinique de plus de 10 000 habitants qui enregistre une croissance démographique. En effet, sa population garde la même progression sur les deux périodes quinquennales : elle gagne près de 1 200 habitants sur 10 ans soit une hausse annuelle de 0,3 %.
En 2018, 99 009 habitants résident dans la Communauté d’Agglomé. ration du Pays Nord Martinique. La population décroît encore plus fortement que sur le reste du territoire (– 1,1 % en moyenne chaque année). Cette intercommunalité concentre de nombreuses communes de moins de 5 000 habitants. Le caractère rural du territoire, les opportunités d’emploi réduites, la faible accessibilité et le vieillissement de la population sont des éléments explicatifs de cette baisse démographique. La commune de Bellefontaine toutefois continue d’attirer des habitants, aussi sa population ne cesse d’augmenter depuis 2008 (+ 1,5 % par an entre 2008 et 2013 et + 2,5 % par an entre 2013 et 2018).
La Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique concentre 115 068 habitants, répartis dans douze communes. Entre 2013 et 2018, l’évolution de sa population est en nette diminution de 0,8 % en moyenne par an, alors qu’elle était restée relativement stable sur la période précédente (– 0,1 % par an entre 2008 et 2013). Le recul démographique s’accélère pour la commune du François (– 2,1 % annuel entre 2013 et 2018 contre –1 % entre 2008 et 2013). La baisse de la population est également marquée aux Anses-d’Arlet (– 2,1 % par an) et au Diamant (– 1,7 %). Cependant cette tendance est nouvelle pour ces communes qui gagnaient encore des habitants
sur la période quinquennale précédente. Trois communes de l’agglo- mération résistent et enregistrent une hausse de leur population. Dans la commune la plus peuplée, Ducos (17 270 habitants) la population augmente de 0,3 % en moyenne annuelle entre 2013 et 2018, comme dans la commune de Saint-Esprit. Enfin Le Marin enregistre une hausse de sa population de 0,5 % par an entre 2013 et 2018 après une baisse annuelle de 0,9 % entre 2008 et 2013.n
La Martinique perd 3350 habitants par an entre 2013 et 2018
Sources : Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2018, au 1er janvier 2013 et au 1er janvier 2008. Les données portent sur la France hors Mayotte.
Méthodologie
Les données de population au 1er janvier 2018 seront officielles dès leur authentification par décret. Elles entrent en vigueur au 1er janvier 2021 et font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Ces populations dites « légales » sont actualisées chaque année.
Définitions
L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.
Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.
Solde migratoire apparent : différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2018.
Pour en savoir plus
• Chanteur B., Reif X., «Recensement de la population : 276 128 habitants au 1er
janvier 2018», Insee Flash Guyane n°131, décembre 2020.
• Chanteur B., Reif X., «Recensement de la population : 387 629 habitants au 1er janvier 2018», Insee Flash Guadeloupe n°142, décembre 2020.
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