Face à la menace croissante du réchauffement climatique, la Martinique, tout comme d’autres régions du monde, ne peut plus se permettre de rester en marge de cette réalité alarmante. Bien que certains Martiniquais aient tendance à penser que cette crise ne concerne que d’autres régions, les événements récents nous rappellent que nous sommes tous affectés, et que l’urgence d’agir est plus présente que jamais. Dans la baie de Lannion, en Bretagne, l’île Molène illustre parfaitement la gravité de la situation. Cet îlot paradisiaque, jadis havre de paix pour la faune locale, est en passe de devenir l’un des premiers territoires français à être englouti par la montée des eaux. L’heure est venue pour nous, en Martinique et ailleurs, de prendre des mesures concrètes face à cette crise environnementale. Des manifestations comme le Village Valora, des émissions comme celles du Professeur Saffache où plus récemment de Jean-Noel Degrace nous le rappellent sans cesse.
« Demain pourrait être trop tard. »
Philippe Pied
C’est un îlot confetti de trois cents mètres de long sur cent mètres de large. L’île Molène, celle des Côtes d’Armor, dans la baie de Lanion et face à Trébeurden. Un coin de paradis où s’étale une longue dune de sable blanc qui fait le bonheur des plaisanciers l’été.
Un havre de nature et de paix aussi pour les phoques gris, mais encore les cormorans huppés et les huîtriers pies.
Mais ce petit paradis pourrait bien virer au cauchemar dans les prochaines décennies.
“La première brèche s’est faite en 2016 et on a déjà perdu quarante mètres. Année après année, l’île se détricote” constate, amère, Odile Guérin. Cette géologue de métier mais aussi grande amoureuse de ce site îlien connaît l’histoire de cette île comme sa poche. “Elle a été formée il y a dix-huit mille ans avec du sable de Loess arrivé du nord de l’Europe lors de la dernière glaciation.”
Le réchauffement climatique à l’œuvre
Seulement voilà, avec les tempêtes de plus en plus fréquentes et aussi de plus en plus violente, l’îlot Molène résiste de moins en moins. Avec ses yeux d’experte, Odile Guérin est témoin de nombreux changements sur place “On voit des cailloux qui apparaissent. Là on voit qu’à chaque vague, ça lamine. Le sable est en train de partir.”
Je suis triste de la voir disparaître
Odile GuérinGéologue
Car petit à petit, jour après jour, avec les fortes marées et les coups de vent de plus en plus puissants, la célèbre dune blanche de Loes se volatilise laissant place aux quelques rochers. “Je suis triste parce que c’est une île magnifique. Et de la voir disparaître, de savoir que maintenant, ça y est, le processus est lancé !”
Une petite île paradisiaque et fragile qui pourrait définitivement s’effacer du paysage breton d’ici vingt à cinquante ans.
Article écrit par