REPERES  5 AVRIL 2024

Le gouvernement prépare actuellement une loi visant, malgré l’hostilité  des syndicats, à introduire le mérite dans les critères de rémunération des fonctionnaires.

Actuellement, les augmentations de rémunération, à fonction égale, se basent essentiellement sur l’ancienneté.

Maurice Thorez, alors secrétaire général du Parti Communiste et l’un des pères, en 1946, du statut  de la fonction publique, reconnaissait, à juste titre, qu’il fallait « reconnaitre et promouvoir les agents ayant le goût de l’initiative et le sens des responsabilités ».

C’est loin d’être le cas.

Rappelons qu’il y a en France 5 Millions et demi de fonctionnaires, sur une population au travail de 24 millions, soit 23%, record du monde des pays non communistes.

L’action, ou l’inaction des fonctionnaires, a une influence déterminante sur le bon fonctionnement du pays, nous le savons.

Faut-il incriminer les fonctionnaires globalement?

Bien sûr que non. Nous connaissons tous, parmi ceux de l’Etat, comme des collectivités territoriales, comme des hôpitaux, des agents exceptionnels, dont la rémunération ne rend compte ni du dévouement, ni de l’efficacité.

Mais reconnaissons que ce n’est pas la majorité.

Pourquoi?

La première raison tient à l’excessive sécurité, et donc à l’ irresponsabilité que peut avoir une personne qui sait à 25 ans combien elle gagnera jusque’à sa mort, et qui détient un pouvoir réel sur le petit entrepreneur, par exemple, qui ne sait pas le matin combien il aura gagné le soir, et qui a aussi des enfants à nourrir.

Ce sont deux mondes différents, quasiment étrangers l’un à l’autre.

Mais, surtout, les fonctionnaires sont dirigés par des élus davantage soucieux de leur réélection et de l’augmentation de leurs moyens  que du rapport qualité/prix de leurs services.

Cela conduit forcément, quelle que soit la qualité des personnes, à une forme de démagogie permanente.

L’introduction d’une part de rémunération au mérite, bien qu’allant dans le bon sens, ne suffira certainement pas à changer cela.

La véritable solution est bien de réduire drastiquement le nombre de salariés relevant du statut de la fonction publique, par exemple  en ayant recours plus largement aux atouts que recèle la délégation de service public.

Maurice Laouchez

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