Ambiance détendue, discussions passionnées et échanges de cartes de visite : ce jeudi soir à la BRED, “Alé Viré” a réuni son réseau pour un nouvel “apéro-retour”. Mais derrière la convivialité, un vrai sujet : comment réussir son retour au pays, reconstruire sa vie ici, et surtout… reprendre en main ses finances. L’association, active depuis 2018, continue de jouer un rôle clé pour celles et ceux qui font le choix de rentrer en Martinique. Notons aussi la présence du Préfet Étienne Desplanques venu soutenir cette dynamique.
Cette édition, placée sous le thème de l’éducation financière, a permis de mêler témoignages de retour, conseils concrets et bonnes “vibes”.
Depuis sa création en 2018, l’association Alé Viré ne cesse de grandir et de fédérer. Partie d’un constat alarmant sur la dépopulation de la Martinique et la difficulté du retour pour les expatriés, elle a su transformer un problème en dynamique collective. Ce jeudi soir, dans les locaux de la BRED, l’ambiance est chaleureuse et conviviale. Mais derrière les rires et les verres levés se cache une mission sérieuse : réinventer le retour au pays.
« Ce n’est pas en restant chez soi et en bougonnant qu’on se crée un réseau »,
rappelle avec franchise Catherine Conconne, fondatrice de l’initiative. Alé Viré, qui a accompagné à ce jour plus de 2000 personnes dans leur projet de retour, propose bien plus qu’un simple réseau : elle crée un écosystème bienveillant et structurant.
La présidente actuelle, Anne-Emmanuelle Pique, a rappelé l’ambition première :
« recréer du lien social, du réseau, et accompagner les démarches de retour, parfois complexes, avec des solutions concrètes… »
Une soirée sous le signe de la finance et de l’empowerment
Accueillis par Olivia Audenay et l’équipe de la BRED, les participants ont assisté à une série d’interventions de haut niveau autour de l’éducation financière. Hervé Louis-Jean, Correspondant EDUCFI (éducation économique, budgétaire et financière des publics) à L’IEDOM Martinique, a dressé un état des lieux préoccupant du surendettement en Martinique, tout en rappelant l’importance d’enseigner la gestion budgétaire dès l’école. La BRED, partenaire historique d’Alé Viré, a, elle aussi, insisté sur sa volonté d’accompagner les Martiniquais dans leurs projets, notamment immobiliers, avec des outils accessibles et des conseillers de proximité.

La dimension humaine est revenue à plusieurs reprises, comme l’a souligné Stéphane Timbert, directeur de la BRED :
« Ce qui fait la différence avec les banques en ligne, ce sont les femmes et les hommes qui accueillent, conseillent, expliquent, accompagnent. »
Des parcours inspirants pour lever les freins

Deux intervenantes ont captivé l’assemblée : Séverine Marcussy (@_unessy), et Cindy Sunkiss (@cindy.sunkiss). La première, conseillère en gestion de patrimoine et investissements financiers, a démystifié l’investissement financier, insistant sur l’importance de commencer tôt, même avec de faibles revenus. La seconde, experte en gestion financière et planification créatrice de la méthode FODAF et d’une application de pilotage budgétaire, a partagé son propre parcours de retour et montré comment une stratégie bien pensée permettait de passer d’un budget fragile à un projet d’investissement solide, même à 50 ans.
Shirley Thorel, a témoigné de son expérience et de l’impact d’HEC Stand Up sur ses projets professionnels
Leurs témoignages, concrets, vivants, parfois teintés d’humour, ont donné un nouveau souffle à l’idée d’un retour au pays possible, maîtrisé et prometteur.


Changer de vie, ensemble
Au fil des années, Alé Viré s’est forgé une cuirasse face aux critiques. Aujourd’hui, plus rien ne semble freiner la détermination de ces « virés » qui veulent transformer la Martinique, en y apportant leurs compétences, leur énergie et leur amour du pays.
« Ce territoire a un potentiel incroyable. On ne doit pas le gâcher », a insisté un des intervenants.
Et comme le résume si bien Catherine Conconne :
« Son pays, c’est toujours le plus beau pays du monde. Mais il ne ressemblera qu’à ce qu’on voudra bien en faire. »
Philippe PIED