Bel bonjou tout’moun’
Le 14 décembre , l’île de Mayotte a été dévastée par un cyclone d’une violence inouïe.
Selon les autorités, la population est touchée dans une proportion de 70%.
Le nombre exact de morts restera sans doute inconnu, mais il dépassera sans doute le millier.
Un tel désastre s’explique évidemment par l’état de l’habitat et des édifices publics.
Elle s’explique aussi par l’absence d’une culture du risque et de la prévention.
Quand la barbe de ton voisin brûle, dit-on en Martinique, arrose la tienne!
Lè bab kanmarad ou pri difé, rouzé taw !
En Guadeloupe comme en Martinique, les catastrophes naturelles jonchent l’histoire.
La plus terrible reste à ce jour l’éruption de la Montagne pelée, avec ses 30.000 morts, en 1902. 15% d’une population de 200.000 personnes furent tuées en quelques minutes.
Comme si l’Hexagone perdait d’un coup 10.000.000 d’habitants.
Le réveil fugace de La Soufrière de Basse-Terre en 1976 provoqua le déplacement de 70.000 personnes, dont un grand nombre ne sont jamais revenues.
Les cyclones Irma et Maria, à Saint-Martin et en Guadeloupe ont tué et dévasté sans préavis, en 2017.
Ce rappel, fort incomplet, pour dire que les invitations à l’action concrète sont nombreuses.
La question que nous devons tous nous poser est de savoir quelles leçons pratiques les pouvoirs publics ont tiré de ces diverses catastrophes ?
Sans doute y a-t-il eu des opérations de sensibilisation, des contrôles accrus de permis de construire, l’achat de quelques appareils de simulation de tremblements de terre, le stockage au CHU de quelques milliers de housses pour accueillir les futurs cadavres, le vôtre, le mien.
Mais chacun peut constater que, dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a aucune politique, aucune véritable préparation de la population à la survenue de risques naturels importants.
Dans ce domaine, vital s’il en est, la prévention que permettraient les dizaines de millions d’Euros disponibles et non utilisés pour faire les investissements de protection nécessaires, est ignorée, au bénéfice de ce qu’il faut bien appeler l’irresponsabilité, voire, plus grave encore, le mépris de la population.
Et ce constat a une portée nationale, comme le prouvent les multiples inondations dans l’Hexagone, et, ces derniers jours, le drame de Mayotte.
Est-ce bien cela, la démocratie?
MAMMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN.
Maurice Laouchez