Après Aurore Holmes, toute première lectrice du Passeur de rimes (voir ici), c’est au tour d’Aude Diano, consultante, autrice, slameuse, chanteuse, comédienne aux multiples talents, de réagir à la lecture de mon dernier roman, Le passeur de rimes, publié aux éditions L’Harmattan. Elle le fait avec l’intelligence et la finesse d’esprit qui la caractérisent si bien…

Je viens de terminer la lecture du dernier roman d’Emmanuel de Reynal. J’ai beaucoup aimé. En voici les raisons !

L’histoire personnelle du personnage principal génère d’emblée de l’empathie et nous plonge dans le récit avec le cœur : qui n’a pas vécu un chagrin d’amour dans sa vie, à plus ou moins grande échelle, difficile à surmonter ?

Le livre est un cheminement émotionnel vers la vie, grâce à la poésie. “Le passeur de rimes” est un hymne à la “poévie” selon l’expression de mon amie poétesse Mapie Emotion.

Des collégiens martiniquais découvrent, grâce à leur professeur de français, des poèmes décrivant des lieux du nord de la Martinique tout en vivant, en même temps, l’expérience concrète de ces lieux. La poésie devient tangible, accessible, claire et lumineuse. Et nous lecteurs, à travers cette double expérience des enfants, y entrons pleinement, comprenons le sens des sonnets et en goûtons la forme.

La sensualité y est omniprésente, dans le contact entre les êtres humains et la nature environnante, et entre les personnages. Selon moi, Emmanuel a écrit “Recta Linea” avec sa tête, “Ti-Prince” avec son coeur, et “Le passeur de rimes” avec ses sens.

Les échos permanents entre la peinture, la poésie et les paysages m’ont énormément plu. Chaque texte est une description qui déploie la richesse de forme et de sens des paysages, mais les paysages y apparaissant comme des peintures : alors chaque poème devient en quelque sorte une ekphrasis, un poème décrivant une oeuvre d’art. Oeuvre d’art sur oeuvre d’art. Tout comme le roman d’Emmanuel est une œuvre sur l’oeuvre poétique de son père. Ces mises en abîmes multiples m’ont beaucoup plu, l’art appelant la vie et la vie appelant l’art.

J’ai aimé l’alliance permanente des opposés à travers le récit, en une symbiose loin de toute opposition. Rien n’est figé, tout est en mouvement, tout se répond et s’interpelle. L’ailleurs rappelle le proche (Martinique/ Vendée). La souffrance (amour déchu) appelle la lumière (les poèmes qui renouent avec la vie). Ce livre, à l’image de son auteur, ouvre à la nuance d’idées, de sentiments, de couleurs.

Chaque découverte de lieu vécue par les enfants et leur enseignant donne envie d’en faire soi-même l’expérience, d’aller voir les lieux, sur place. Les offices de tourisme du nord de la Martinique auraient intérêt à mettre cet ouvrage en avant pour encourager chacun à une exploration originale et enthousiasmante !

Les sonnets égrenés au fil du récit sont des bijoux. Un style classique, avec de belles associations de sens permanents (le chant de l’oiseau = la musique de Mozart, par exemple) qui donnent à voir du neuf en jetant un regard multiple sur le réel environnant.

Le suspense créé par l’enquête, architecture du livre, donne envie à chaque page d’avancer dans la lecture.

Nous, lecteurs du Passeur de rimes, sommes des privilégiés de faire partie du cercle des initiés aux textes de ce talentueux poète disparu qui renaît ainsi, vigoureux de vie, à travers ce très beau récit.

“Le passeur de rimes” est une ode à la poésie, à la vie, et à la Martinique. Un régal !

Aude Diano

Le passeur de rimes est disponible dans toutes les bonnes librairies et hyper-marchés des Antilles-Guyane, ainsi que sur commande dans les autres librairies de France ; possibilité également de commander l’ouvrage sur les principaux sites de vente en ligne de livres type fnac.complacedeslibraires.frcultura.comdecitre.com… ou encore sur amazon.

Partager.

Comments are closed.

Exit mobile version