La sécurité du port est une priorité partagée, mais elle ne peut reposer que sur une approche coordonnée entre tous les acteurs compétents, en particulier les services de l’État.
Fort-de-France, 30 mai 2025
Face à la montée des inquiétudes concernant le narcotrafic et la sécurisation des infrastructures portuaires, le président du Conseil exécutif de la CTM, Serge Letchimy, avait adressé un courrier officiel au Grand Port Maritime de la Martinique le 19 mai dernier.
La réponse de Bruno Mencé, président du directoire du GPMLM, vient d’être rendue publique. Elle réaffirme l’engagement du Port tout en clarifiant les responsabilités institutionnelles.
En bas d’article le communiqué du GPMLM de ce jour
Le contexte …
Le courrier de Serge Letchimy intervenait dans un climat tendu, alors que plusieurs saisies de drogues avaient récemment mobilisé l’attention médiatique. Le président du Conseil exécutif exprimait dans sa lettre son inquiétude face à ce phénomène, jugé de plus en plus structurant dans les réseaux criminels affectant la Martinique. Il en appelait à une mobilisation renforcée des moyens humains et technologiques, et soulignait, nous citons : “la responsabilité stratégique du port dans le contrôle des flux de marchandises…”, et avait “exigé” à celui-ci “des mesures immédiates et concrètes.”
Une réponse claire du GPMLM sur les compétences en jeu
Dans sa réponse datée du 30 mai 2025, Bruno Mencé rappelle en premier lieu que :
« les missions de contrôle des marchandises et de lutte contre la fraude douanière relèvent de la compétence exclusive de l’État »,
en vertu du Code des douanes français et européen ainsi que du Code de la sécurité intérieure.
Le président du directoire insiste sur le fait que le scanner mobile actuellement en cours de déploiement relève bien de la Direction régionale des douanes, tout comme le taux de contrôle et les modalités d’utilisation de cet outil.
Des actions déjà engagées au niveau du port
Bruno Mencé tient néanmoins à souligner la mobilisation proactive du Grand Port Maritime sur le volet sécuritaire, citant plusieurs actions concrètes déjà en place ou en cours :
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Sanctuarisation du terminal à conteneurs via le projet “Hub Antilles”
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Application stricte du Code ISPS (Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires), audité régulièrement
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Contrôle d’accès biométrique
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Déploiement de caméras intelligentes
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Renforcement de l’équipe sûreté, notamment sur les contrôles d’accès
Ces mesures témoignent, selon lui, de « la volonté de contribuer activement à la sécurisation du site portuaire. »
Vers un programme commun renforcé ?
Enfin, le GPMLM se déclare ouvert à l’accompagnement de mesures complémentaires, à condition qu’elles soient définies
« en lien étroit avec les services de l’État, seuls à même d’identifier les dispositifs de contrôle et de détection les plus adaptés ».
Bruno Mencé conclut en rappelant la volonté du Port de poursuivre le travail conjoint, comme évoqué lors du comité de suivi du Comité Territorial des Plateformes de Sûreté Maritime (CTPSM) le 21 mai dernier.
Ce positionnement vient apporter des précisions sur le rôle de chacun et ouvre la voie à une coordination renforcée entre le Port, la CTM et les autorités de l’État pour mieux protéger notre territoire contre les dérives criminelles qui transitent par ses infrastructures logistiques.
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