Depuis le 8 septembre ont commencé les journées nationales d’action contre l’illettrisme. Elles se termineront le 15 septembre, l’occasion de se pencher sur cette thématique dans les Outre-mer.
Pour leur onzième édition, les journées nationales d’action contre l’illettrisme, n’ont qu’un seul mot d’ordre : « Illettrisme, en parler pour avancer. » Tout commence en 2013, lorsque que l’illettrisme est désigné Grande cause nationale. C’est ainsi, que pour la première fois, une campagne d’envergure nationale est lancée. « 10 ans après, grâce au travail des acteurs sur le terrain, la lutte contre l’illettrisme a considérablement progressé mais demeure un sujet plutôt méconnu, confondu, qui mérite de trouver davantage sa place dans la société », selon l’Agence nationale de la lutte contre l’illettrisme. L’objectif de la campagne 2024, tout comme celle de 2023 est de délier les langues. Il s’agit de libérer la parole de dépasser la honte afin d’en faire un sujet de conversation publique.
Des départements d’Outre-mer plus souvent des difficultés face à l’écrit et en calcul
Selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) en 2022, en France, 10 % des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit soit 4 millions de personnes. Parmi les adultes qui ont débuté leur scolarité en France, 4 % sont en situation d’illettrisme. Les difficultés en calcul touchent 12 % des personnes de 18 à 64 ans et ont tendance à s’ajouter à celles de l’écrit : 62 % des personnes en difficulté à l’écrit le sont également en calcul. Les femmes ont plus souvent que les hommes des difficultés en calcul ; en revanche les écarts sont faibles pour l’écrit. Les difficultés à l’écrit, et dans une moindre mesure en calcul, sont plus fréquentes pour les générations plus âgées. La maîtrise de l’écrit et du calcul est très liée au niveau de diplôme de la personne et de ses parents, ainsi qu’au fait d’avoir fait toute sa scolarité en France. Les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville et des départements d’outre-mer ont plus souvent des difficultés face à l’écrit et en calcul.
Dans les départements d’Outre-mer, on compte 24% de personnes en difficulté à l’écrit contre 10% en France hexagonale, même 21% rencontrent de fortes difficultés à l’écrit. Ils sont 8% dans l’Hexagone.
La population d’Outre-mer a un niveau de compétences à l’écrit et en calcul en moyenne plus faible : dans les départements d’outre-mer (DOM), un habitant sur quatre est en difficulté face à l’écrit et trois habitants sur dix en calcul, contre un sur dix en France métropolitaine. Ces difficultés s’expliquent notamment par la surreprésentation des personnes peu ou pas diplômées dans les DOM.
Laurianne Nomel avec Insee