Le 24 octobre 2025 restera comme un jalon décisif dans l’histoire politique de la Martinique. En validant à l’unanimité les résolutions du Congrès des élus et la modification du budget 2025, les élus de la CTM ont affirmé une volonté commune : doter la Martinique d’un pouvoir normatif autonome et d’une gouvernance adaptée à ses réalités.
Un élan collectif et responsable
Il est des dates qui marquent un tournant discret mais décisif dans l’histoire d’un peuple. Le 24 octobre 2025 en est une. Ce jour-là, au sein de l’hémicycle de Plateau Roy, les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique ont unanimement validé les résolutions du Congrès des élus du 8 octobre, ouvrant la voie à un pouvoir normatif autonome et à une réforme ambitieuse de la gouvernance locale.
C’est un signal fort : la Martinique a décidé de se penser et de se gouverner autrement. Pour la première fois depuis longtemps, l’unanimité ne fut pas le fruit d’une posture ou d’un calcul, mais d’un élan collectif, lucide et apaisé. Les clivages politiques ont cédé la place à une conscience commune : celle de la nécessité d’un modèle institutionnel adapté à nos réalités, affranchi des lenteurs et des contradictions d’un centralisme qui ne répond plus aux besoins de nos territoires.
Une continuité historique assumée
L’initiative, portée avec constance par Didier Laguerre et soutenue par le CESECEM sous la présidence d’Éric Bellemare, n’est pas seulement administrative : elle est politique au sens noble du terme. Elle s’inscrit dans le prolongement d’une longue marche commencée au Morne-Rouge en 1971, poursuivie à travers l’Appel de Fort-de-France de 2022, et désormais consolidée par une volonté partagée de construire une autonomie responsable, moderne et solidaire.
-Une gouvernance financière maîtrisée
À cette avancée institutionnelle s’ajoute une consolidation budgétaire inédite : un budget porté à 1,9 milliard d’euros, soutenu par les fonds européens, les taxes locales et une participation de l’État. Ce choix, présenté par Arnaud René-Corail, illustre une volonté de donner les moyens financiers à nos ambitions politiques, tout en adaptant la dépense publique à la réalité du terrain : le transport, la cohésion sociale, l’investissement productif.
Certes, la vigilance reste de mise. Les retards dans l’exécution des projets européens rappellent que l’autonomie n’est pas un slogan, mais un exercice de rigueur et de responsabilité. Comme le souligne Daniel Marie-Sainte, il faudra faire la preuve de notre capacité à transformer les intentions en réalisations.
Une Martinique adulte et confiante
Mais ce 24 octobre marque un temps de maturité démocratique. La Martinique a montré qu’elle pouvait, dans la sérénité, débattre, voter et avancer ensemble. Cette cohésion, si rare en politique, constitue la meilleure promesse pour les années à venir.
En validant ces résolutions, la CTM a tracé une perspective : celle d’une Martinique qui ne subit plus son destin, mais qui le façonne. C’est peut-être là, au-delà des chiffres et des rapports, le véritable événement historique.
« Une Martinique adulte se lève — confiante, ambitieuse, et prête à négocier d’égal à égal avec l’État, forte de l’union de ses élus et du souffle de son peuple. »



