Les cendres ou la mémoire du fondateur de la nation haîtienne, Toussaint-Louverture ont/a reçu la visite du Président en exercice de la République d’Haïti, M. Michel Martélly, en présence de (et grâce à ?) Mme Pau-Langevin, Ministre du gouvernement François Hollande. Faute d’avoir pu assister à cette première hautement symbolique, nous nous permettons de reproduire le compte-rendu de l’événement, fait – et excellemment – par le Journal Libération reproduisant une dépêche de l’AFP.
Le président d’Haïti, Michel Martelly, a rendu hommage samedi au Fort de Joux (Doubs) au héros de l’indépendance haïtienne, Toussaint Louverture, qui y fut incarcéré sur ordre de Napoléon, et où il mourut en 1803, juste avant l’indépendance de son pays.
«Je viens ici ému, la gorge nouée, mesurer le prix du courage, des convictions, des déterminations d’un homme», a lancé le chef de l’Etat haïtien. «La Patrie haïtienne vous est à jamais reconnaissante, Général !», a-t-il ajouté en s’adressant directement au père de la nation, qu’il a qualifié de «Spartacus noir».
M. Martelly est le premier chef d’Etat en exercice à se rendre en visite officielle au Château de Joux pour rendre hommage à Toussaint Louverture. Le président français François Mitterrand y était venu, mais à titre privé.
Né esclave en 1743 dans ce qui était alors l’île française de Saint-Domingue, Toussaint Louverture mena la révolte contre l’esclavage et devint, après l’abolition de la traite par la République en 1793, le premier général noir de l’armée française.
Devenu gouverneur de la colonie en 1801, il reprit les armes lorsque Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en mai 1802. Arrêté, il fut transféré en France, au Fort de Joux, où il périt le 7 avril 1803, quelques mois avant l’accession à l’indépendance d’Haïti.
Toussaint Louverture «a muri le grand rêve de la liberté» et «a compris que l’avenir des peuples réside dans leur capacité à se libérer mentalement par l’éducation et à dialoguer pour se comprendre», a souligné M. Martelly.
«Il est mort loin de nous, il nous a créés, il nous a laissé une patrie, nous lui devions de venir», a ajouté le président, en marge de cette cérémonie d’hommage, marquée par l’inteprétation des deux hymnes nationaux, «La Dessalinienne» et «La Marseillaise».
La ministre des Outre-Mer George Pau-Langevin, présente aux côtés de M. Martelly, a évoqué de son côté une «figure qui unit la France et Haïti». Toussaint Louverture, a-t-elle souligné, s’est «battu pour la liberté» et pour les «valeurs universelles» de la Déclaration des droits de l’homme.
Du fait de son combat, «on a dû reconnaître que tous les hommes avaient des droits et étaient égaux», a ajouté la ministre.
Vendredi, M. Martelly avait été reçu à l’Elysée par le président François Hollande.