Vendredi 31 janvier, la cérémonie des vœux institutionnels 2025 du Grand Port Maritime de La Martinique (GPMLM), placée sous l’égide du Président du Conseil de Surveillance, Philippe Jock, et du Président du Directoire, Bruno Mencé, a permis de dresser le bilan d’une année 2024 particulièrement dynamique et de dévoiler les orientations stratégiques des années à venir.
Vous trouverez en fin de l’article principal les avis précis et discours de MM. Jock et Mencé
Un bilan 2024 porteur de croissance
Dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux, l’année écoulée s’est révélée être une période de consolidation pour le GPMLM. Avec 2,7 millions de tonnes traitées, une hausse de 4 % des marchandises transbordées, et près de 190 000 conteneurs manutentionnés, l’activité portuaire a su maintenir une croissance soutenue. Le trafic passager a également été au rendez-vous avec 590 000 voyageurs, dont 400 000 croisiéristes.
Les investissements réalisés en 2024 témoignent de l’ambition du port de renforcer sa compétitivité. Avec un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros, le port a injecté 21 millions d’euros dans divers projets structurants, notamment l’acquisition de deux portiques de nouvelle génération, la modernisation du Bassin de Radoub, et la transformation du Port du Robert en un hub de cabotage.
Cependant, les derniers mois de 2024 ont été marqués par les répercussions de la crise de la vie chère, affectant certaines activités portuaires. Des escales de croisières ont dû être annulées et le trafic de véhicules a subi des perturbations, notamment en raison d’actes de vandalisme.
2025-2029 : une stratégie ambitieuse
L’année 2025 marque le début d’un nouveau cycle stratégique pour le GPMLM, couvrant la période 2025-2029. Bruno Mencé, président du Directoire, a insisté sur la nécessité d’une co-construction avec l’ensemble des acteurs portuaires afin de structurer un développement adapté aux réalités locales et internationales.
L’un des projets phares de cette nouvelle feuille de route est le Hub Antilles, un ambitieux programme d’extension du terminal de la Pointe des Grives visant à accueillir des navires de plus grande capacité. Un investissement de 122 millions d’euros, soutenu par l’État et les fonds européens, permettra notamment d’allonger les quais de 450 à 600 mètres, de renforcer les infrastructures de transbordement et d’optimiser les opérations logistiques. « Ce sont des projets que l’on réalise une ou deux fois dans une vie, mais ils sont indispensables pour structurer l’avenir du port », a souligné Bruno Mencé.
Un port engagé dans la transition écologique
Le GPMLM ne se contente pas d’accroître ses capacités, il entend également réduire de moitié ses émissions de CO₂ et devenir un acteur exemplaire de la transition écologique. Parmi les initiatives en cours, le projet Smart Grid, qui vise à optimiser la consommation énergétique des installations portuaires, constitue un levier majeur. Un projet de 11 millions d’euros, financé en grande partie par l’État, permettra notamment l’installation de panneaux photovoltaïques sur le terminal de la Pointe des Grives.
Autre innovation en cours d’étude : le photovoltaïque flottant. Inspiré de technologies déjà expérimentées en Chine et en Europe, ce projet ambitieux pourrait faire du GPMLM l’un des pionniers en matière d’infrastructures portuaires à énergie renouvelable.
Par ailleurs, l’adaptation au changement climatique est une préoccupation majeure. Des études de vulnérabilité ont été menées et des plans d’action sont en préparation pour anticiper la montée des eaux et les nouvelles conditions météorologiques qui impacteront l’activité portuaire dans les années à venir.
Un ancrage territorial et régional renforcé
Au-delà de ses ambitions économiques et écologiques, le GPMM souhaite renforcer son intégration territoriale. À travers la commission Ville-Port, présidée par le maire de Fort-de-France, des initiatives culturelles et économiques sont mises en place pour rapprocher le port et les citoyens. L’expérience des Docks Foyalais, incluant une nouvelle signalétique pour faciliter la circulation des visiteurs, est une première pierre à cet édifice.
Le port veut également s’ouvrir davantage sur la Caraïbe et l’Amérique du Sud. La mise en place d’un poste de contrôle frontalier facilitera l’importation de marchandises en provenance de pays tiers et pourrait éviter des détours logistiques coûteux, notamment en supprimant l’obligation d’envoyer certaines marchandises en France hexagonale avant leur réintroduction en Martinique.
Philipe PIED
Philippe Jock :
« Mettons ensemble le cap vers un Grand Port plus fort et résilient »
Un bilan 2024 en demi-teinte mais encourageant
Lors de la cérémonie des vœux institutionnels du Grand Port Maritime de Martinique (GPMM), Philippe Jock, Président du Conseil de Surveillance, a dressé un état des lieux précis de l’année écoulée. Entre performances économiques solides et perturbations liées à la crise de la vie chère, l’année 2024 a marqué un tournant pour le port.
« Nos résultats 2024 mettent en lumière des progrès significatifs dans certains secteurs stratégiques. »
En chiffres, le port a enregistré 2,7 millions de tonnes de marchandises traitées, une hausse de 4 % des transbordements, et 590 000 passagers accueillis, dont 400 000 croisiéristes. Le chiffre d’affaires s’établit à 36 millions d’euros, avec 21 millions d’euros d’investissements pour moderniser les infrastructures. Parmi les projets majeurs en cours : l’acquisition de deux portiques de nouvelle génération, la modernisation du Bassin de Radoub et la transformation du Port du Robert en un pôle de cabotage.
Malgré ces avancées, le contexte social et économique a pesé sur l’activité du port. La crise de la vie chère a conduit à l’annulation de plusieurs escales de croisières et à une baisse du trafic de véhicules. Toutefois, le GPMM maintient le cap et affiche une ambition renouvelée pour 2025.
Un port plus vert et mieux ancré dans son territoire
L’un des grands chantiers à venir repose sur la transition écologique avec le projet SMART GRID, visant une réduction de 50 % des émissions de CO₂. D’autres initiatives sont prévues, notamment la réhabilitation des bâtiments portuaires pour améliorer leur performance énergétique.
Par ailleurs, le port citoyen prend une nouvelle dimension avec une commission Ville-Port, réunissant le GPMM et les maires de Fort-de-France, Saint-Pierre, Le Robert et Le Marin. Objectif : favoriser l’intégration du port dans la vie locale et développer des projets culturels et économiques communs.
« Le Grand Port Maritime est un acteur incontournable de la transition écologique et de l’économie bleue, engagé pour un développement durable et une compétitivité accrue »,
a conclu Philippe Jock.
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Bruno Mencé :
« Faire du Grand Port un moteur économique au service de la Martinique »

Une vision ambitieuse pour les cinq prochaines années
À l’occasion de la cérémonie des vœux institutionnels, Bruno Mencé, Président du Directoire du Grand Port Maritime de Martinique, a dévoilé les grands projets qui façonneront la période 2025-2029. Arrivé en poste en septembre 2024, il s’est engagé à mener une politique de développement durable et d’ouverture économique.
« Nous voulons que la ville de Fort-de-France ne soit pas une ville à côté du port, mais une ville dans le port. »
Le chantier le plus emblématique est le Hub Antilles, un projet à 122 millions d’euros visant à accueillir des navires de plus grande capacité et à renforcer la compétitivité du terminal de la Pointe des Grives. L’extension des quais de 450 à 600 mètres et l’installation de nouvelles infrastructures de transbordement font partie des priorités pour faire du port un carrefour maritime de référence dans la Caraïbe.
Un engagement fort pour la transition écologique
Bruno Mencé a insisté sur la nécessité d’accélérer la transition écologique, avec des investissements massifs pour réduire l’empreinte carbone du port. Parmi les actions concrètes :
✅ Installation de panneaux photovoltaïques (11 M€ d’investissement)
✅ Développement d’un projet pilote de photovoltaïque flottant
✅ Étude sur l’adaptation du port au changement climatique
Par ailleurs, le port veut diversifier ses échanges commerciaux en s’ouvrant davantage à la Caraïbe et à l’Amérique du Sud. Un poste de contrôle frontalier sera mis en place pour faciliter l’importation de produits régionaux et éviter des détours logistiques coûteux via la France hexagonale.
La réussite de cette transformation reposera sur une collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs du territoire.
« Ce port est un outil stratégique pour la Martinique. Il doit être un moteur économique et un modèle en matière d’innovation et de développement durable »,
a conclu Bruno Mencé.
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REPORTAGE PHOTOS : ROLAND DORIVAL

