Serge Nicolas Thaly, auteur de “Ti Milat”, explore l’histoire martiniquaise avec un récit riche en diversité. Son message central : au-delà des origines, nous sommes tous Martiniquais. Une invitation à repenser l’identité pour un avenir harmonieux.
Ce jeudi 25 janvier, la bibliothèque du Saint-Esprit a accueilli avec enthousiasme la présentation de l’écrivain Serge Nicolas Thaly. Il était présent dans un seul objectif : plonger les spiritains dans un voyage à travers l’histoire de la Martinique, à travers les pages de son ouvrage “Ti Milat”. Enfant du Gros Morne, ce géographe a ressenti le besoin de dévoiler une part essentielle de la Martinique à travers un prisme original. En explorant son propre passé et celui de sa famille, il a voulu éclairer les recoins souvent méconnus de l’histoire martiniquaise.
Un voyage à travers l’histoire de nos racines
“Ti Milat” est l’histoire d’un jeune garçon qui entreprend un périple pour découvrir ses origines familiales. À travers ce voyage, le lecteur est emmené des rivages de la Caraïbe à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Asie. La conclusion de cette épopée personnelle est éloquente : “Au fil de son périple, cet enfant prend conscience qu’il est authentiquement Martiniquais, porteur de toutes ses origines, mais affirmant avec force que son identité va bien au-delà de ses racines variées. Peu importe d’où il vient, il revendique pleinement son appartenance à la Martinique.”
Avec une conviction profonde, l’auteur a voulu mettre en lumière l’identité martiniquaise, riche de sa diversité, unit tous ses habitants sous la bannière commune du “martiniquais”. Rejetant toute tentative de s’identifier exclusivement en termes d’origines européennes, africaines ou autres, Serge Nicolas Thaly dénonce cela comme une hérésie totale. Pour lui, la véritable essence de la Martinique réside dans la fusion harmonieuse de ses multiples composantes. “Sans notre arrivée en Martinique, notre existence serait inimaginable. En Afrique, je n’aurais pas vu le jour, car mes autres origines européennes ou asiatiques auraient fait défaut. Ma naissance ne pouvait être que martiniquaise, nécessitant la rencontre harmonieuse de toutes mes composantes en ce lieu particulier.”
“Je ne suis rien de plus qu’un Martiniquais”
L’auteur a choisi délibérément le titre “Ti Milat”. Ce terme, autrefois utilisé pour désigner les enfants nés de l’union entre un blanc et un noir en Martinique, portait souvent des connotations sociales et parfois péjoratives. Lors de sa présentation, Serge Nicolas Thaly a confié avoir été marqué par l’appellation “Ti Milat bourgeois” dans son enfance. C’est donc pour défendre avec fierté son identité martiniquaise qu’il a choisi ce titre. “L’incompréhension me gagnait face à ce surnom. En quoi étais-je différent des autres ? Après tout, je ne suis rien de plus qu’un Martiniquais !”
L’auteur ne se contente pas de raconter l’histoire, il la scrute à travers le prisme de sa propre famille. L’insurrection du Sud, par exemple, est revisitée à travers le regard des habitants du Gros Morne, offrant ainsi une perspective unique sur les événements historiques marquants de la Martinique : “Je raconte l’histoire avec mes yeux.” La fusion entre la fiction et la réalité offre donc une approche intéressante sur l’histoire de la Martinique, dans ses origines.
“Ti Milat” nous transporte au cœur de la Martinique, tissant un récit qui transcende les barrières du temps et célèbre notre identité commune. À travers cette exploration captivante, l’avenir se dessine dans la reconnaissance de notre diversité partagée, éclairant ainsi le chemin vers une compréhension plus profonde et un avenir collectif harmonieux.
Thibaut Charles