Une grande couronne pour la petite reine. Depuis plusieurs mois, l’essor du vélo dans la capitale est tel qu’il peut désormais dépasser le trafic automobile aux heures de pointe.
Après d’importantes grèves dans les transports en commun à la fin 2019, qui ont refait émerger des centaines de milliers de personnes sur la chaussée, puis le déconfinement du printemps 2020, le vélo a connu une croissance phénoménale dans les rues de Paris. A tel point que ce mode de transport, qui ne représente que 3% des déplacements à l’échelle nationale, concurrence désormais la voiture sur certains axes parmi les plus fréquentés de la ville.
Pour s’en convaincre, les décodeurs du Monde ont exploité les données issues de compteurs placés sur les boulevard Magenta (10ème arrondissement) et Voltaire (11ème) entre le 30 août et le 17 septembre. Deux artères qui disposent de voies à double sens pour les vélos.
Il apparaît qu’aux heures de pointe, ces axes voient passer entre 23 et 109% plus de cyclistes que d’utilisateurs de véhicules à moteur. Et ce, en raison de la saturation des voies dédiées aux voitures et deux-roues.
Les voies cyclables peuvent atteindre 580 vélos en une heure contre 420 passagers motorisés, indique encore le Monde. Une efficacité plus grande pour gérer les pics de trafic malgré une emprise bien plus réduite : les pistes cyclables étudiées mesurent de deux à trois mètres de large contre huit à dix mètres pour la chaussée. Sur le reste de la journée, les voitures restent plus nombreuses.
Outre leur taille réduite, les vélos sont également plus rapides que les voitures à Paris, avec une vitesse moyenne de 15 km/h contre 14 pour les autos (mairie de Paris). L’abaissement de la vitesse autorisée à 30 km/h dans la quasi-totalité des rues de la ville achèvera peut-être de convaincre les derniers réticents de se mettre à la bicyclette.
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