Ils veulent casser les codes et vulgariser l’économie. Créée en décembre 2024, l’ADEOM* rassemble des jeunes décidés à rendre l’économie compréhensible, accessible et utile au plus grand nombre. Objectif : sortir les savoirs des amphithéâtres, investir l’espace public et nourrir un débat citoyen vivant. Plongée au cœur d’un engagement lucide et ambitieux.
L’économie, un sujet réservé aux experts ? Pas pour les membres de l’ADEOM, une association étudiante martiniquaise née en décembre 2024, qui se donne pour mission de rendre compréhensibles et accessibles les concepts économiques à toutes et à tous. Composée d’une vingtaine de membres bénévoles, cette structure jeune mais ambitieuse veut “vulgariser les concepts économiques” à travers des vidéos, des micros-trottoirs, des conférences, des ateliers ou encore des collaborations avec d’autres associations, y compris dans la Caraïbe.
Des étudiantes engagées pour l’inclusion économique
Aux commandes, trois jeunes étudiants en deuxième année de licence d’économie-gestion : Zayana Fleming, Carlos Loreen, Élodie Lindor, motivées par le même idéal. Tous partagent une volonté forte : lutter contre l’ignorance économique, qui empêche parfois les citoyens de comprendre des débats essentiels. “On veut factualiser des théories et théoriser des faits”, expliquent-ils avec assurance.
“Les Martiniquais doivent pouvoir savoir ce que signifie un chiffre d’affaires, un bénéfice, un résultat net”,
affirment-elles, loin de toute prétention professorale. Il ne s’agit pas de dicter des opinions, mais de donner à chacun les moyens de construire la sienne, à partir de faits. Car, comme ils le rappellent, “l’économie nous concerne tous, au quotidien.”
Des projets concrets au service du territoire
ADEOM envisage déjà un riche programme : organisation de conférences, forums métiers, job dating, mais aussi créations de contenus numériques, en particulier sur les réseaux sociaux. “Nous sommes très ouverts aux propositions. L’important, c’est que l’information circule”, insistent-elles.
Parmi les thèmes abordés prochainement, un sujet original : l’impact économique des embouteillages en Martinique.
“Un étudiant qui ne peut pas se rendre à son travail à cause des transports, c’est une perte. C’est une chaîne de conséquences économiques dont on ne parle pas assez.”
Autre thème en réflexion : l’intelligence artificielle, avec l’envie de l’aborder sous un angle nouveau, loin des généralités.
Une association inclusive et interdisciplinaire
L’un des principes fondateurs de l’association est l’ouverture : ADEOM accueille des étudiants de différentes filières (lettres, sciences, etc.), des enseignants, mais aussi chaque personne désireuse d’en savoir plus et de porter sa pierre à l’édifice. L’association milite pour un accès inclusif à l’information économique. Ce n’est pas un club d’initiés, mais un pont vers une meilleure compréhension collective.
Déjà connectés via un compte Instagram actif (@adeom.univ), les membres de l’association comptent à terme créer un site internet, produire des newsletters ou des mini-magazines avec des brèves économiques, et renforcer leur ancrage médiatique local.
Un pari audacieux et nécessaire
À l’heure où la défiance envers les chiffres et les institutions économiques croît, l’initiative d’ADEOM apparaît comme une bouffée d’air. Leur jeunesse est un atout, leur rigueur une promesse. Si leur voix porte, c’est parce qu’elle est sincère, engagée, et surtout, tournée vers le bien commun.
* Activités Développement, Études des Organisations dans la Caraïbe et en Martinique
Philippe PIED