Les batteries sont l’élément le plus cher dans une voiture électrique. Comment expliquer cette baisse et quelles conséquences ?
C’est plutôt une bonne nouvelle pour ceux qui sont tentés par le passage à l’électrique – et sans doute moins pour les ventes d’alternatives thermiques. Car de mois en mois, le tarif des batteries pour voitures électriques tend à baisser de manière vertigineuse. Un fait constaté de façon particulièrement notable en Chine, alors que commençaient à s’accumuler des stocks de batteries et de fournitures nécessaires à la fabrication de l’élément.
Cela favorise les ventes domestiques, mais pas seulement. Or, il y a de quoi être plutôt optimiste, car tout indique que la réduction des coûts de production va continuer. Un rapport de Gartner avance ainsi que d’ici à 2027, le prix des batteries – combiné à des méthodes de fabrication plus efficaces – devrait déboucher sur des coûts de production de voitures électriques inférieurs à ceux des voitures thermiques et hybrides.
La baisse du cours du lithium se marie avec une augmentation des stocks
Un horizon plus proche que les estimations les plus optimistes jusqu’ici. Et dont certaines ont contribué à définir la date butoir de 2035, au-delà de laquelle les ventes de voitures neuves reposant sur des énergies fossiles seront interdites en Europe. Dans le détail, le cours du carbonate de lithium chinois est passé de 600 000 Yen Renmbi la tonne (30 385 euros environ) en août 2022 à moins de 100 000 yens (75 500 RMB, soit autour de 9 600 euros) deux ans plus tard.
En conséquence, plusieurs sites spécialisés dont Trading Economics pensent que le marché peut atteindre une croissance d’environ 50%. Le tout avec de nouvelles règles douanières aux Etats-Unis comme en Europe pour favoriser la production locale de batteries – ce qui devrait contribuer à faire chuter les prix.
Et cela a d’ailleurs déjà commencé avec des annonces de baisses de prix des Tesla en Chine, et la mise sur le marché de plus véhicules dont le prix de vente tourne autour de 20 000 euros. Comme notamment la Citroën ë-C3 ou la nouvelle Grande Panda côté Fiat – sans parler de la Renault R5 nouvelle génération qui arrive elle aussi dans une variante autour de ce tarif.
Au-delà de toutes ces conséquences, cette baisse de prix importante devrait favoriser la généralisation de nouveaux types de batterie plus performantes. On attend par exemple l’arrivée de véhicules équipés de batteries à état solide – sans électrolyte liquide. De quoi permettre à la fois de rendre l’élément plus sûr, n’exposant ainsii aucune matière réactive à l’air.

Mais aussi de stocker plus d’énergie en s’appuyant directement sur du lithium métallique, capable de stocker beaucoup plus d’électrons dans un même volume. Ou encore d’aussi réduire le temps de charge à quelques minutes.
Du coup, faut-il attendre avant d’acheter ?
C’est la question que l’on peut se poser à l’aune de ces nouvelles données. De facto, l’achat et l’utilisation des voitures électriques s’améliorent rapidement. Et les prix de vente restent largement subventionnés, notamment en France. Reporter la décision d’achat équivaut clairement à courir le risque de perdre ces avantages financiers qui restent conséquents – mais tendent à réduire d’année en année.
Dans l’ensemble, la baisse du prix des véhicules électriques a toutes les chances de poursuivre. Le tout sur un marché qui atteint une certaine maturité. Si l’on se dirige vers des modèles toujours moins chers, il faut donc rester pragmatique. Si vous avez besoin de changer de voiture et que vous optez pour une voiture électrique en 2024, il y a toutes les chances que vous serez satisfait de votre achat.
SOURCE : Romain Pomian-Bonnemaison sur www.presse-citron.fr