Le CESE (Conseil économique social et environnemental) a adopté son avis “Mieux connecter les Outre-mer”, rapporté par Danielle Dubrac (groupe des entreprises) et Pierre Marie Joseph (groupe des Outre-mer) au nom de la Délégation aux Outre-mer présidée par Eric Leung.
Les diverses mobilisations récentes en Outre-mer autour notamment des difficultés économiques auxquelles sont confrontées la population traduisent une certaine fracture entre les territoires ultramarins et la France hexagonale.
Assemblée constitutionnelle, le CESE conseille le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat dans l’élaboration des politiques publiques. Composé de 175 membres qui représentent 82 organisations : associations, syndicats de salariés, organisations patronale comme la CFDT, CGT, le Mouvement des Entreprises de France, l’UNSA, WWF, la Croix-Rouge française, la FNSEA, France nature environnement, etc.
Des sujets clivants
Ses membres travaillent sur des sujets de société, parfois clivants, qui impactent le quotidien : légalisation du cannabis, inégalités scolaires, migrations, fin de vie, conséquences du réchauffement climatique sur le travail, etc. Sa méthode ? La recherche d’un consensus exigeant en esquissant des voies de passage à même d’aider à prendre des décisions, à voter des lois plus lisibles, mieux comprises, mieux acceptées, donc plus efficaces.
Le CESE associe les citoyens à ses travaux via les conventions citoyennes, les pétitions, les consultations en ligne. C’est aussi la seule assemblée à intégrer des citoyens tirés au sort dans ses commissions de travail.
85% des flux de marchandises de la Martinique proviennent de l’Hexagone
Le CESE a formulé quatre axes pour mieux connecter les Outre-mer. Composée de 11 territoires ultramarins, la France océanique voit ses relations se limiter trop souvent à celle avec la France hexagonale. 85% des flux de marchandises de la Martinique sont des biens domestiques provenant de l’Hexagone.
Les normes nationales et européennes, les modèles d’échanges économiques centrés sur l’Hexagone et l’Europe entraînent pour ces territoires des conséquences sociales et environnementales importantes : empreinte écologique et coût des transporteurs marins et aériens, vie chère et pouvoir d’achat limité pour les habitants.
Quatre axes de travail
Premier axe que le CESE met en avant, définir juridiquement un « droit à la continuité territoriale » pour les Outre mer, élargir les critères et renforcer les moyens le dispositif de continuité territoriale notamment avec l’aide des fonds européens.
Le CESE propose de capitaliser sur les connexions des Outre mer en développant les coopérations régionales en mettant en menant à moyens termes une stratégie de plateforme de connexions ou de hub.
La troisième préconisation du CESE vise à diminuer l’empreinte carbone en faisant reconnaître au niveau européen la propulsion vélique (par le vent) comme moyen de décarbonation.
Le dernier axe évoqué par le Conseil est de mettre à niveau certaines infrastructures aéroportuaires existantes.
Source : CESE