“Nous ne pouvons tolérer que la circulation des armes illégales continue de nourrir la violence en Martinique. Chaque arme retirée de la rue est une vie potentiellement sauvée, et nous poursuivrons cette lutte avec la plus grande détermination.”
Ce vendredi 20 septembre, lors de l’opération de destruction d’armes à Métaldom, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a dressé un bilan des actions menées contre la circulation d’armes sur l’île. Depuis 2022, près de 3 000 armes ont été détruites en Martinique, une initiative nécessaire pour freiner l’escalade de la violence armée qui sévit sur le territoire.
« Il faut apprécier en termes de mise en perspective », a commencé Jean-Christophe Bouvier, en rappelant que depuis 2022, près de 3 000 armes ont été détruites en Martinique. Rien que cette année, 1 450 armes blanches et armes à feu ont été éliminées, dont environ 500 armes à feu. Ce processus de destruction découle non seulement des opérations de dépôt volontaire d’armes mais également des actions judiciaires.
Le préfet a également tenu à rappeler une réalité préoccupante : depuis le début de l’année, 19 homicides ont été commis en Martinique, dont la moitié impliquait des armes à feu. « On voit déjà l’impact important que provoque la circulation de ces armes sur le territoire », a-t-il déclaré. La possession et la circulation d’armes illégales sont en effet une menace directe pour la sécurité des habitants.
Au-delà des actes de violence criminelle, M. Bouvier a aussi condamné l’utilisation d’armes à feu contre les forces de sécurité lors de certaines exactions, qualifiant ces actes d’« inacceptables » et appelant à des sanctions judiciaires fermes.
Un autre sujet préoccupant a été abordé : l’augmentation du trafic de stupéfiants, qui intensifie la prolifération des armes. En effet, les montants en jeu dans ces trafics poussent les criminels à s’armer pour protéger leurs intérêts. « Tout cela fait partie d’un tout pour lequel nous nous sommes mobilisés », a-t-il affirmé, en précisant que de nouveaux moyens, tels que des radars et des dispositifs de surveillance aérienne, seront mis en place dès 2025 pour lutter contre l’importation illégale d’armes.
Le préfet a également évoqué la menace des armes fabriquées avec des imprimantes 3D, une technologie qui complique encore plus la lutte contre le trafic d’armes sur l’île. Bien que les investigations soient en cours, il a admis que cette réalité complexe nécessite des efforts accrus de la part des services de sécurité sous l’autorité du procureur.
Enfin, Jean-Christophe Bouvier a rappelé qu’il existe près de 3 900 armes légales en circulation en Martinique, mais que ce sont bien les armes illégales qui alimentent la violence et les crimes sur l’île, un constat qui justifie pleinement ces opérations régulières de destruction.