Suite à six tables rondes organisées d’abord à la préfecture à la demande du préfet, puis à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) sous la présidence de Serge Letchimy, nous avons pu nous procurer la liste proposée des 54 familles de produits alimentaires exonérées d’octroi de mer. Cette mesure, visant à soulager la vie chère, couvre désormais plus de 6000 produits de première nécessité, représentant environ 27 % des 500 millions d’euros d’importations alimentaires annuelles.
Cependant, nous venons d’apprendre par communiqué qu’une nouvelle table ronde est prévue demain, mercredi 16 octobre 2024 à 10h30, à la CTM. À cette occasion, nous saurons si cette liste sera validée par toutes les parties et quelles en seront les conclusions… Croisons les doigts.
Un accord sur la majorité des points mais des divergences subsistent
À ce stade, 24 des 26 points ont été actés. Cependant, les parties n’ont toujours pas trouvé d’accord sur deux aspects clés : le pourcentage d’écart entre les prix des produits en Martinique et ceux de l’Hexagone, ainsi que le nombre de produits concernés par la baisse de prix.
Avec la baisse de la TVA à 0 % proposée par l’État et l’instauration d’un fonds compensatoire, la liste des produits concernés est passée de 54 à 69 familles de produits, soit plus de 6000 articles, couvrant environ un tiers des produits alimentaires importés.
Les conséquences d’une extension à 40 000 produits : un défi insurmontable
Le RPPRAC milite pour que l’exonération d’octroi de mer soit étendue à l’ensemble des 40 000 produits alimentaires importés. Cependant, l’extension à un nombre aussi important de produits impliquerait un coût que ni la CTM ni l’État, et ni les grandes surfaces, ne seraient en mesure de supporter. Une telle généralisation pourrait également compromettre la production locale et renforcer la dépendance aux importations, en contradiction avec les objectifs d’autonomie alimentaire portés par les responsables politiques locaux.
La réalisation de cette liste est une avancée très importante, mais des défis subsistent. La table ronde prévue demain sera déterminante afin de déterminer si un consensus peut être atteint, notamment sur les produits concernés et la réduction des écarts de prix avec l’Hexagone.