Les seniors martiniquais travaillent plus longtemps que dans l’Hexagone. C’est le constat d’une étude de l’Insee pour la Deets. Le poids du travail informel et de la fonction publique prolonge les carrières dans le territoire.
Travailler plus pour gagner plus se transforme ici en travaillez plus longtemps. Selon une enquête de l’Insee commandée par la Deets (Direction de l’économie, de l’emploi et du travail et des solidarités), les seniors martiniquais sont plus souvent en emploi que les seniors de l’Hexagone. Sur ce point, l’étude s’est concentrée sur les personnes âgées de 55 à 69 ans. 46% en Martinique contre 42% dans l’Hexagone. Une des raisons qui expliquent cette situation chez le senior martiniquais est le début plus tardif des carrières. « Les gens ont des difficultés à justifier d’une carrière complète pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Il y a souvent des séquences de non déclaration d’économie informelle », explique Jean Max Charlery-Adèle, responsable du pôle 3 E à la Deets.
Autre cause, le nombre de fonctionnaires qui poussent davantage leur fin de carrière pour espérer cumuler des trimestres de cotisations supplémentaires. Les 40% de vie chère sont exclus du calcul des retraites des fonctionnaires.
La Martinique est la région ultra marine la plus vieillissante
L’enquête révèle également que l’écart entre la part des seniors percevant une retraite est abyssal. 26% des seniors résidant en Martinique affirment toucher une retraite contre 43% en France hexagonale.
En Martinique, 30% des seniors ne sont ni en emploi ni en retraite, deux fois plus que dans l’Hexagone. « C’est un peu le pendant des jeunes qui ne sont ni en études ni en travail », explique Jean Max Charlery-Adèle.
La Martinique est la région ultra marine la plus vieillissante. La Guadeloupe n’est pas très loin derrière. Pour la Deets, cette étude permet d’avoir des éléments chiffrés et met les choses en perspective. Des données importantes pour définir les contours d’une politique de l’emploi et du développement économique dans le territoire. « Le but n’est pas forcément de créer des outils nouveaux mais d’avoir des éléments spécifiques à prendre en compte dans la mise en œuvre des moyens habituels de la politique de l’emploi », précise Jean Max Charlery-Adèle. Il poursuit : « Les seniors de la Martinique travaillent plus longtemps que ceux de l’Hexagone en même temps il s’avère qu’ils ont moins de diplôme. C’est un phénomène certes national mais qui est très spécifique à la Martinique. »
Laurianne Nomel