La Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles (SARA) se retrouve aujourd’hui au centre d’un débat critique concernant l’avenir énergétique des départements français d’Amérique (DFA), à savoir la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. Dans un communiqué publié le 8 septembre 2024, la SARA a exprimé sa profonde inquiétude face aux conclusions de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Celles-ci, selon la SARA, mettent en péril non seulement la sécurité énergétique de ces territoires, mais également la survie de l’outil industriel qui a, depuis des décennies, soutenu l’approvisionnement en carburants et la création d’emplois.
Le rapport de l’IGF propose des mesures radicales qui incluraient, entre autres, la réduction drastique voire la suppression des activités de raffinage. Cette orientation, si elle venait à être adoptée, pourrait entraîner la perte de centaines d’emplois qualifiés dans les territoires concernés, accentuant ainsi la précarité déjà observée dans ces régions. “Réduire la SARA à un rôle d’importateur reviendrait à sacrifier des centaines d’emplois et à fragiliser l’autonomie énergétique de nos territoires,” a déclaré le directeur de la SARA dans son courrier.
Des décisions qui inquiètent
Les auteurs du rapport avancent également des arguments économiques basés sur un surcoût de 14,6 centimes par litre de carburant, sans donner des fondements clairs. “La SARA n’a pas obtenu les données pouvant justifier ce chiffre, ni engager une discussion contradictoire,” précise le communiqué.
Outre l’aspect financier, le rapport met en avant la possibilité de mettre fin à l’activité de raffinage pour se tourner vers l’importation de produits finis, ce qui réduirait les prix de vente mais aurait des répercussions graves sur l’emploi et sur la transition énergétique des DFA.
Une transition énergétique menacée
La transition énergétique, un des enjeux majeurs des années à venir, est également mise en péril par cette vision réduite de la SARA. La raffinerie, en se positionnant comme un acteur pivot de la transformation industrielle dans les énergies renouvelables, pourrait jouer un rôle clé dans l’évolution des territoires vers des modèles durables. Cependant, sans soutien et sans investissements adéquats, cet avenir semble compromis.
Un appel à l’action
Face à cette menace, la SARA appelle à une réflexion plus approfondie et à des décisions qui tiennent compte des spécificités et des besoins locaux. Loin de rejeter les recommandations en bloc, elle demande plus de transparence et d’équilibre dans les propositions pour que les territoires d’Outre-mer puissent bénéficier d’une économie résiliente, tout en protégeant les emplois et en respectant les impératifs écologiques.
En conclusion, la question de la survie de la raffinerie ne concerne pas uniquement l’industrie, mais l’ensemble des citoyens des DFA, déjà confrontés à des défis économiques et sociaux. Les lecteurs sont invités à consulter le courrier complet du directeur de la SARA et le rapport de l’IGF de 2021, accessibles via les liens de téléchargement ci-dessous.