Dimanche, la Protection civile a simulé le chaos pour mieux y survivre. Plus de 100 participants ont participé à un exercice grandeur nature au stade Pierre-Aliker. Le scenario : une rixe géante embrase le stade de Dillon lors d’un grand événement. Le but de l’exercice : porter secours aux victimes.
Dimanche, il est à peine 7h30 quand les premières silhouettes en uniforme orange et bleu franchissent les grilles du stade Pierre-Aliker à Dillon. Pas de match aujourd’hui, pas de concert, mais une effervescence silencieuse. Un camp de base s’installe. Quelque chose d’inhabituel se prépare.
Un stade transformé en zone de crise
Dans moins de deux heures, le stade deviendra le théâtre d’un scénario catastrophe : une rixe éclate en pleine foule lors d’un concert de grande ampleur. Des cris. De la panique. Des blessés. Des gens qui fuient. Des personnes qui s’effondrent. Le scénario est fictif, mais la simulation, elle, est bien réelle.
Ce dimanche-là, la Protection Civile de Martinique conduit son tout premier exercice de sécurité civile “NOVI” (Nombreuses Victimes), intégralement conçu, organisé et piloté en local. Une première rendue possible grâce à la mobilisation de plus de 100 participants, dont 50 figurants, 18 bénévoles formés à l’écoute psychologique, et le soutien de partenaires clés : des formateurs nationaux venus en appui depuis Strasbourg et les Vosges.
Plonger les sauveteurs dans la complexité du réel
Très vite, les secouristes doivent installer un PMA (Poste Médical Avancé) pour trier les blessés, ouvrir un Centre d’Accueil des Impliqués (CAI), établir des circuits logistiques entre les équipes “Echo” de terrain et coordonner l’arrivée du SAMU et les relais vers les structures médicales.
Chaque minute compte. Chaque geste est scruté. Sur le terrain, les formateurs observent, sans intervenir, laissant les équipes prendre des décisions, parfois bonnes, parfois approximatives, mais toujours formatrices.
Des figurants plus vrais que nature
Pour que l’exercice soit crédible, le réalisme a été poussé jusqu’au moindre détail. Chaque figurant a reçu un rôle précis, un scénario complet et un comportement à incarner : fracture ouverte, perte de conscience, état de choc, sidération, agitation, dissociation…
Les équipes de maquillage ont déployé tout leur talent : faux sang, contusions, prostration. Certains se sont allongés sur la piste d’athlétisme pendant une heure, mimant douleur, panique ou mutisme.
Une montée en compétence stratégique pour l’île
Depuis plusieurs mois, la Protection Civile de Martinique a engagé une montée en puissance ambitieuse. A savoir, plus de 600 personnes formées par an aux gestes de premiers secours et la montée en compétence de chefs de poste et d’équipe, parfois très jeunes, souvent confrontés à leur tout premier commandement en situation simulée.
Source : Protection civile