Doux Caprices fait briller la Martinique à des milliers de kilomètres, à Paris. L’entreprise de confiserie, comme son nom l’indique, fait partie de la délégation de quinze artisans martiniquais installés à la Foire de Paris. Avec son étal garni de doucelettes, filibos, lotchios et autres fruits confits, Doux Caprice fait saliver les visiteurs de la Foire. Littéralement un bout de Martinique à croquer pour les nostalgiques du pays ou pour le visiteur friand de découvertes.
Depuis 1988, la confiserie martiniquaise met à l’honneur les bonbons traditionnels. En la personne de Pierre-Michel Jean-Baptiste, chargé d’affaires – aux côtés de sa sœur- la deuxième génération a pris la relève. Le fondateur n’est autre que le père du chargé d’affaires. « Le concept est né d’un constat qu’a fait mon père. On ne retrouvait ces bonbons que chez les marchandes ambulantes et ponctuellement. » Le père de Pierre-Michel Jean-Baptiste a le nez creux. Il décide de créer une confiserie qui propose toute l’année la même qualité de produits.
Doux Caprices travaille les fruits locaux mais échappe à la saisonnalité. « Nous conservons les fruits dans de grandes chambres froides ». Ce sont les hypermarchés qui vont faire décoller les ventes de bonbons de Doux Caprices. En 2015, la confiserie vendait 15 tonnes de bonbons, en 2024, elle en écoule 20 tonnes.

Reprendre les rênes de son père n’a pas toujours été une évidence pour Pierre-Michel Jean-Baptiste, « cela l’est devenu avec la maturité. Notre père nous a toujours laissé le choix. Avec le recul, on se rend compte de la chance que l’on a d’avoir une entreprise viable. » Le chargé d’affaires est particulièrement fier de pouvoir proposer des produits locaux « avec une réelle identité ». C’est le dernier élément dans la balance qui fait basculer Pierre-Michel et sa sœur vers Doux Caprice.
Concocter des confiseries traditionnelles certes mais avec des matières premières issues du bercail. Alors l’entreprise fonctionne autant que possible en circuit court. Elle réduit ses coûts énergétiques. Et elle prend un virage inattendu pour une confiserie : utiliser moins de sucre. « Quand bien même nous faisons de la confiserie, nous essayons de faire évoluer nos recettes pour que les produits soient moins sucrés. Ce n’est pas le plus facile mais nous essayons. » Pierre-Michel Jean-Baptiste veut rééduquer les palais martiniquais habitués au sucre.
L’esprit Doux Caprices s’est imprégné tant chez la sœur que chez le frère. Déformation professionnelle ou passion dévorante, même en voyage d’agrément ou d’affaires, le chargé d’affaires a toujours un œil sur les confiseries des autres pays.
D’ailleurs les bonbons de Doux Caprices visent l’export dans la Caraïbes. « Les confiseries que l’on fait sont caribéennes. Chez nos voisins, la problématique est la même que celle qu’a connue mon père. Il n’y a que des marchandes ambulantes », qui voit d’un bon œil le rapprochement politico-économique effectué par la Martinique ces dernières années.
Mais avant le marché international, le marché national avec la Foire de Paris. Avec une dizaine de participations au compteur, Doux Caprices n’est pas novice. « Au début, on perdait de l’argent mais on travaillait notre image. Aujourd’hui, quand on fait la Foire de Paris, c’est pour la trésorerie. » Pierre-Michel Jean-Baptiste déplore tout de même de ne pas bénéficier d’aides de collectivité ou de chambre consulaire pour cet événement qui draine pas moins de 400 visiteurs.
Laurianne Nomel